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SUPÉRIEUR, -EURE, adj. et subst.
Anton. inférieur.
I. − Adjectif
A. − Le plus souvent en empl. compar. et superl. Qui est (le) plus haut, (le) plus élevé, situé à une plus grande altitude. L'air supérieur où chante l'alouette (Renard, Journal, 1900, p. 581).La haute muraille (...) se dressait à très peu de distance de la fenêtre et ne découvrait à la vue que les branches supérieures des vieux arbres (Milosz, Amour. init., 1910, p. 143).
SYNT. Altitude, bord, étage, extrémité, face, galerie, gradin, moitié, niveau supérieur(e); couches supérieures de l'atmosphère; cours supérieur d'un fleuve; partie supérieure d'une ville; pont supérieur d'un navire.
Spécialement
ANAT. [En parlant d'une partie du corps] Qui est le plus proche du sommet du crâne. Maxillaire, membre(s), orifice supérieur(s); incisive(s), mâchoire, paupière, veine cave, vertèbre(s) supérieure(s). [Charles IX] a les lèvres minces, longues, et la supérieure très avancée (Mérimée, Chron. règne Charles IX, 1829, p. 85).
ASTRON. Culmination* supérieure. Planète* supérieure.
GÉOGR., vieilli. [En parlant d'une région, d'un fleuve] Synon. de haut (v. ce mot I A 4 a p. anal.).Rhin supérieur; cours supérieur de la Loire; la Germanie supérieure; la Pannonie supérieure (Ac.). Dans l'Égypte supérieure, le marchand d'esclaves ne se renseigne avec précision que sur le lieu d'origine de l'esclave et non sur son caractère individuel (Durkheim, Divis. trav., 1893, p. 105).
P. anal. [En parlant d'une ère géol. (v. infra II)] Qui est le plus proche de l'époque actuelle. Crétacé, magdalénien, miocène, oligocène, paléolithique, pliocène supérieur. Chéloniens du jurassique supérieur d'Angleterre (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 515).V. pléistocène ex. de Hist. sc., 1957, p. 1419.
B. − Le plus souvent en empl. compar. Qui se trouve à un degré plus élevé, au degré le plus élevé.
1. [Dans une échelle concr., mesurable] Plus grand. La part du capital tout à fait passif (...) est supérieure d'un sixième à ce capital d'actions (Jaurès, Ét. soc., 1901, p. 262).Je vous salue (...), les poilus de la 9equi avez défendu avec acharnement vos positions contre un ennemi dix fois supérieur en nombre (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 246).
SYNT. Diamètre, dimension, durée, énergie, force, fréquence, largeur, prix, production, rendement, résistance, surface, température, vitesse, volume supérieur(e); poids, taille supérieur(e) à la moyenne; supérieur en importance.
MATH. ,,Quand une relation d'ordre sur un ensemble E est notée ≥, l'expression xy se lit « x est supérieur à y ». Dans l'enseignement primaire ou secondaire, « supérieur » est souvent employé pour « strictement supérieur » et ≥ est lu « supérieur ou égal à » ou encore « plus grand que ». Quand une relation d'ordre strict sur un ensemble E est notée >, l'expression x > y se lit « x est strictement supérieur à y »`` (Bouvier-George Math. 1979).
2. En empl. superl. [Dans une classification biol.] Qui est le plus spécialisé, dont les structures sont les plus spécialisées, qui est le plus avancé dans une évolution.
[En parlant d'êtres, d'organismes vivants] Animaux, champignons, espèces, organismes, végétaux, vertébrés supérieur(e)s. Quand on établit le bilan des sensations, on s'adresse en général aux organismes considérés comme les plus évolués, mammifères supérieurs et homme (Piéron, Sensation, 1945, p. 38).
[En parlant d'un organe, d'une fonction] Centres nerveux, psychisme supérieur(s); fonctions psychiques supérieures. Les organes supérieurs, le jugement surtout (Broussais, Phrénol., leçon 17, 1836, p. 616).Le cortex (...) est (...) le subtil instrument de l'activité cinétique supérieure (Mounier, Traité caract., 1946, p. 197).
3. En empl. compar. [En parlant d'un cursus] Qui vient après un autre, qui constitue un degré plus élevé. Préparation militaire supérieure; être admis en classe supérieure; fonctionnaire promu à l'échelon supérieur. V. classe ex. 10, école I A 1 c ex. de Clemenceau.
Brevet supérieur. Brevet qui était délivré à la fin des études dans une école primaire supérieure. Si je ne suis pas institutrice, c'est qu'au moment où j'allais passer mon brevet supérieur, je me suis laissé séduire par un gueux d'homme (Feydeau, Dame Maxim's, 1914, i, 6, p. 10).
École primaire supérieure. École primaire dont l'enseignement allait au delà de la scolarité obligatoire. Les anciennes écoles primaires supérieures devenues collèges (Encyclop. éduc., 1960, p. 156).
Enseignement supérieur et, p. ell., fam., le supérieur, subst. masc. Enseignement qui vient après l'enseignement secondaire. Enseignement technique supérieur; enseignement supérieur libre, public; enseigner dans le supérieur. Les établissements privés d'enseignement supérieur dentaire peuvent délivrer les inscriptions exigées en vue de l'obtention du diplôme de chirurgien-dentiste devant une faculté de médecine de l'État (Encyclop. éduc., 1960, p. 72).V. conseil II B 1 c ex. de Pédag. 1972.
Classe de première* supérieure.
En partic. Qui appartient à l'enseignement supérieur, qui lui est propre. L'Institut supérieur de Philosophie de l'Université de Louvain (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 26).Un cycle d'enseignement préparatoire à la recherche en biologie humaine, conduisant à des certificats d'études supérieures de biologie humaine délivrés par les facultés de médecine (Encyclop. éduc., 1960, p. 221).V. certificat B 1 b ex. de Alain-Fournier.
SYNT. École supérieure d'agriculture, d'aéronautique, de commerce, d'électricité; école nationale supérieure d'agronomie, de chimie, de génie maritime, des mines; écoles nationales supérieures d'ingénieurs; (brevet de) technicien supérieur.
Diplôme* d'études supérieures. École normale* supérieure. Mathématiques supérieures. V. mathématique II A.
4. [Dans une hiérarchie admin., milit., soc.] Qui occupe un rang au-dessus; qui occupe un rang plus élevé, le rang le plus élevé. Cadre, grade supérieur; autorité, instances supérieure(s). On distinguera le gouvernement, ensemble d'organes supérieurs participant à l'autorité politique et l'administration, ensemble d'organes subordonnés (Vedel, Dr. constit., 1949, p. 505).Administrateurs supérieurs: chefs d'entreprise, préfets, etc. (David,Cybern.,1965,p. 99).V. cadre ex. 13, échelon B 1 ex. de Abellio et de Belorgey, instance ex. 6.
Commandant* supérieur.
Conseils supérieurs de la défense nationale, de l'Éducation nationale, de la guerre, de la magistrature. V. conseil II B 2 b.
Cours supérieures, tribunaux supérieurs (vx). ,,Les cours, les tribunaux qui jugent en dernier ressort`` (Ac. 1835, 1878).
Officier* supérieur.
C. − En empl. compar. ou superl. Qui est d'une qualité, d'une valeur plus grande.
1. [En parlant d'une chose concr.] Vin supérieur; arme supérieure à une autre. Il commença par acheter un paquet de cigarettes supérieures à 80 centimes. Mais au moment d'en allumer une, il réfléchit qu'une cigarette même supérieure ne tranchait pas assez sur l'ordinaire de la vie (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p. 258).Si les Junkers étaient mauvais, les Savoia étaient des appareils de bombardement bien supérieurs à tout ce dont disposaient les Républicains (Malraux, Espoir, 1937, p. 526).
2. [En parlant d'une pers. ou d'une chose abstr.] Synon. meilleur.Je l'admirai; je le reconnaissais supérieur à moi par son intelligence profonde de la nature, mais, sur beaucoup de points, je l'avais rattrapé (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 206):
Aristote fut banni, Socrate but la ciguë, Épaminondas fut cité en jugement, pour avoir été trouvés supérieurs par la raison et la vertu par des démagogues crapuleux et imbéciles. Proudhon, Propriété, 1840, p. 225.
SYNT. Civilisation, qualité, valeur supérieure (à une autre); se croire, se sentir supérieur (à qqn); être supérieur (à qqn) dans un domaine, en intelligence; se considérer comme supérieur (à qqn).
Vin délimité de qualité supérieure (VDQS). ,,Appellation accordée à des vins qui donnent au consommateur des garanties de qualité`` (H. Grégoir, J. Talandier, Les Vins fr., 1972, p. 16).
P. ext.
[En parlant d'une chose abstr.] Qui est au-dessus de tout, qui est le plus élevé. Cause, considération, devoir, idéal, loi, pouvoir, principe, raison, volonté supérieur(e); intérêt supérieur de la nation; sphères, zones supérieures de la vie mentale, psychique. Les besoins supérieurs de l'homme sont au-dessus des intérêts matériels, ou, comme on disait autrefois, (...) l'esprit est au-dessus de la chair (Renan, Avenir sc., 1890, p. 346).La personnalité s'affirme par ses limites. Mais, au-dessus, il est un état supérieur, où Goethe arrive, olympien (Gide, Journal, 1893, p. 42).
[En parlant d'une pers.] Qui est au-dessus de, qui domine, qui est à l'abri de. Être supérieur à sa condition; être supérieur aux circonstances, aux événements, à la situation. Vous êtes trop supérieure à ces frivoles prestiges, pour qu'elle [la vanité] puisse être comptée au nombre des objets qui influent sur vous (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1701).La confiance de l'opinion dans un chef supérieur à tout soupçon, reconnu incapable d'oublier l'objectif final (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p. 217).
D. − En empl. superl. [En parlant d'une pers. ou d'une chose abstr.] Qui est d'une qualité, d'une valeur très grande, extrême. Synon. éminent, remarquable, transcendant, sublime.Esprit, être, faculté, génie, harmonie, intelligence, mérite, nature, talent supérieur(e). Les foyers du haut enseignement et des lumières supérieures, le Collége de France, la Sorbonne, l'Institut (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 277).Un caractère d'élite, une âme supérieure dont l'influence sur moi demeurait souverainement bienfaisante (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 195).
P. méton. [En parlant d'un comportement] Qui dénote un sentiment de supériorité. Synon. condescendant, dédaigneux, fier, hautain, suffisant.Air, sourire supérieur. Je prenais avec les femmes, par timidité et par orgueil, ce ton supérieur et doctoral qu'elles exècrent (Mauriac, Nœud vip., 1932, p. 32).
Rem. Bien que le mot soit un comparatif, il est souvent précédé d'un adv. ou d'une loc. adv. d'intensité: (de) beaucoup, bien, infiniment, de loin, à peine, (de) peu, si, tellement, très supérieur(e) (à qqn/qqc.).
II. − Subst. et adj.
A. − Subst. [Dans une hiérarchie admin., milit., soc.] Personne qui est placée au-dessus d'autres personnes, qui commande à d'autres personnes. Synon. chef.Supérieur direct, hiérarchique; demander la permission à ses supérieurs; obéir à ses supérieurs, aux ordres de ses supérieurs. Moi qui ai promis d'être comme un cadavre entre les mains de mes supérieurs, moi qui consentis ce vœu pour me préserver de l'orgueil (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 205).Les marques extérieures de respect; l'arrêt à six pas, le salut avant d'adresser la parole à un supérieur (Nizan, Conspir., 1938, p. 79).
B. − Subst. et adj., RELIG. CATH. (Mère), (père) supérieur(e). Religieux, religieuse ,,qui a reçu la charge de gouverner un Institut religieux, une province ou une maison religieuse`` (Foi t. 1 1968). Supérieur(e) général(e), du (grand) séminaire; supérieur(e) du couvent. Courez à l'abbaye (...). Demandez à parler à son supérieur: C'est le père Lebel, le révérend prieur Des Trinitaires (A. Dumas père, Christine, 1830, iv, 3, p. 261).Mmela supérieure de Sainte-Gudule, qui l'a élevée, me parlait d'elle en termes qui eussent rempli de joie le père le plus exigeant (Bernanos, Joie, 1929, p. 631).
REM.
Supériorat, subst. masc.,relig. cath. Fonction de supérieur(e) d'une institution religieuse. La Prieure (...) j'ai plus de trente ans de profession, douze ans de supériorat. J'ai médité sur la mort chaque heure de ma vie, et cela ne me sert maintenant de rien! (Bernanos, Dialog. Carm., 1948, 2etabl., 7, p. 1598).
Prononc. et Orth.: [sypeʀjœ:ʀ]. Ds Martinet-Walter 1973 10 sujets sur 17 [-pε-] (14 et 13 dans supérieurement et supériorité respectivement). Ac. 1694, 1718: superieur; dep. 1740 -pé-. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1165 Inde la superior (Benoît de Ste-Maure, Troie, éd. L. Constans, 13341); b) 1694 Germanie supérieure (Ac.); 2. a) 1180-90 ciel superior (Alexandre de Paris, Alexandre, IV, 1132 in Elliott Monographs, no37, p. 346); b) 1548 supérieur « qui est au-dessus dans l'espace » (N. du Fail, Baliverneries, éd. G. Milin, p. 11); 3. 1513 subst. plur. les supérieurs « les ancêtres » (Jean Lemaire de Belges, Illustrations de Gaule, éd. J. Stecher, t. 2, p. 301), latinisme isolé; 4. a) 1482 subst. plur. les superieux « les personnes qui détiennent l'autorité » (Ferget, Mir. de la vie hum., fo168 rods Gdf. Compl.); 1548 (N. du Fail, Propos rustiques, éd. J. Assézat, p. 4: maistre ou supérieur); b) 1656 spéc. « personne qui dirige un monastère » (Corneille, Imit., I, 18 ds Œuvres, éd. Ch. Marty-Laveaux, t. 8, p. 106); 5. a) 1543 (Selve, trad. Plutarque, Coriolan, 81 rods Hug.: se monstrer supérieurs en vertu que en puissance et auctorité); b) 1580 subst. « ce qui l'emporte (en qualité) » (Montaigne, Essais, II, 12, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 580); c) 1588 adj. (Id., ibid., p. 511: la considération de la nature [...] nous fait desdaigner les choses basses et terriennes par la comparaison des supérieures et celestes); d) av. 1679 « qui l'emporte par la supériorité numérique (d'un avis soumis au vote) » (Retz, Œuvres, éd. A. Feuillet, J. Gourdault, R. Chantelauze, t. 4, p. 195). Empr. au lat.superior (compar. de superus « qui est au-dessus ») « plus haut, plus élevé » et « antérieur, précédent (dans le temps ou la succession); plus fort, supérieur (par le rang ou la qualité) ». Fréq. abs. littér.: 8 927. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 15 742, b) 10 927; xxes.: a) 12 361, b) 11 252. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 427. − Quem. DDL t. 27, 28, 31.