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* Dans l'article "SUPPOSÉ, -ÉE,, part. passé, adj. et subst. masc."
SUPPOSÉ, -ÉE, part. passé, adj. et subst. masc.
I. − Part. passé de supposer*.
II.
A. − Adjectif
1. Qui est admis comme vrai ou comme hypothèse. Tôt ou tard il devait se présenter des phénomènes que le parallélisme supposé de toutes les perpendiculaires élevées de la surface terrestre rendrait inexplicables (Proudhon, Propriété, 1840, p. 138):
La solution italienne fut la perspective, réseau idéal de lignes convergeant vers un point de fuite supposé (...) ne s'appuie-t-elle pas à la fois sur la conviction des sens dupés par l'apparence et sur des lois mentales, logiques et calculables, qui contraignent l'espace, par nature diffus, à accepter un point centralisateur et unificateur? Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 136.
[Accompagné d'un attribut qui s'accorde] Deux intelligences supposées égales (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 358).Les vins fins ou supposés tels (Camus, Peste, 1947, p. 1315).
2. Qui est considéré comme possible, vraisemblable.
a) Qui est présumé, considéré comme probable. L'analogie supposée entre la peste et la variole a provoqué de nombreuses tentatives d'inoculation du cow-pox, sans qu'aucun résultat ait été jamais obtenu (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux, 1896, p. 306).Par l'emploi qu'elle fait d'une langue inusitée, notre charte supposée de 1180 (...) Pour qu'elle soit jugée recevable, il faudra que son français se conforme, en gros, à l'état du langage attesté, à cette époque, par les textes littéraires (M. Bloch, Apol. pour hist., 1944, p. 58).
b) Qui est imaginé, considéré comme vraisemblable. Regarder [l'orgasme] comme un fait supposé, c'est-à-dire, comme un produit de l'imagination, ce seroit nier, dans les animaux, l'existence du ton des parties dont ces corps jouissent pendant la durée de leur vie (Lamarck, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 36).Ces confins supposés n'étaient pas tous très éloignés des lieux que j'habitais. Je ne sais à quoi je les reconnaissais, sinon à leur étrangeté, à leur charme inquiétant, à la curiosité mêlée de crainte qu'ils m'inspiraient (A. France, Pt Pierre, 1918, p. 103).
3. Qui est faux.
a) Qui est allégué, présenté comme vrai. [Saint Paul] ne comprendrait ni les catholiques, ni les réformés qui citent à l'envi ses épîtres vraies ou supposées (A. France, Pierre bl., 1905, p. 163).Quelques centaines qui, se réclamant de leur grade véritable ou supposé de sous-officier (nous appelions cela « les promotions Stalag »), vinrent nous rejoindre à Kobjercyn (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 303).
b) Qui est censé être vrai. Ce nom supposé ne me déguisait pas, mais il marquait mon intention de ne pas paraître (A. France, Vie fleur, 1922, p. 561).Le supposé capitaine, penché au gaillard d'arrière, les regardait détaler en riant (Martin du G., Thib., Cah. gr., 1922, p. 635).
c) Qui n'est pas authentique; qui est fait, fabriqué dans un but frauduleux. Testament supposé. Les prêtres étaient obligés d'étudier, (...) et se perfectionner dans l'art de fabriquer des pièces supposées (Condorcet, Esq. tabl. hist., 1794, p. 106).
4. DR. Qui est attribué faussement, frauduleusement à; qui a été substitué à quelqu'un ou à quelque chose d'autre. Enfant supposé. Nous sommes à la Raspelière où je viens dîner pour la première fois avec mon amie, et M. de Charlus avec Morel, fils supposé d'un « intendant » (Proust, Sodome,1922, p. 1031).
B. − Empl. prép. En supposant, en admettant. Ai-je assez griffonné aujourd'hui! À ce compte-là, cela ferait 3 700 pages en une année, (...) Supposé 4 pages par jour, d'un ouvrage durable; en trois mois ce serait un volume (Amiel, Journal, 1866, p. 232).
C. − Loc. conj. Supposé que + subj. Dans la supposition que; étant supposé que; en admettant que. Supposé qu'un type ait fait le coup, remarqua le garde champêtre, sûr qu'il aurait filé du côté de Dombasle (Bernanos, Crime, 1935, p. 744).Ce n'est pas en tant que femme docte, supposé que je le sois, que je suis venue implorer Votre Sainteté (Montherl., Malatesta, 1946, iii, 5, p. 497).
III. − Subst. masc., pop. Hypothèse, probabilité de quelque chose. D'abord hébété, il se répandit vite en actions de grâce; très verbeux, tremblant d'émotion au supposé d'une réconciliation dont il avait désespéré (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 177).
Un supposé (que). Une supposition (que). Ainsi, un supposé, moi qu'était bijoutier (...), si j'venais d'faire un gerbement [= de purger une condamnation] (Vidocq, Vrais myst. Paris,t. 3, 1844, p. 348).Un supposé que je les prendrais [les bessons] tous deux pour un temps, ça ne pourrait pas durer (Sand, Pte Fad., 1849, p. 46).
REM.
Supposément, adv.,rare. Ainsi qu'on le suppose, en apparence. Paul B. (...) passait quelquefois une heure et demie à interroger les jeunes « dactylos » sur leurs occupations, leurs distractions aussi, et cela, supposément, pour se documenter (Green, Journal, 1945, p. 187).
Prononc.: [sypoze]. Fréq. abs. littér.: 867. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 604, b) 825; xxes.: a) 918, b) 1 323. Bbg. Gohin 1903, p. 232. − Offroy (G.). Contribution à l'ét. de la synt. québécoise d'après la lang. des journaux. In: Trav. de ling. québécoise. 1. Québec, 1975, p. 291 (s.v. supposément). − Quem. DDL t. 38 (s.v. supposé (un)).