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SUPPLANTER, verbe trans.
A. − [Le suj. désigne qqn] Supplanter qqn.Faire perdre à quelqu'un, par des manœuvres qui le desservent, son crédit, sa faveur, sa place, afin d'en profiter soi-même et de l'éliminer à son profit; se mettre à la place de quelqu'un dans l'esprit, le cœur de quelqu'un d'autre. Synon. évincer, prendre la place de.Supplanter un rival. Cette ingénieuse personne [a] (...) formé le projet de supplanter sa bienfaitrice, et de lui souffler mari, fortune, enfant (Farrère, Homme qui assass., 1907, p. 100).La galère a un nouveau chef. Simon m'a remplacé, ou plutôt il m'a écarté. Il m'a supplanté! (Aymé, Vogue, 1944, p. 137).
[P. méton. du suj.] L'Allemagne prodiguait à la Russie ses bons offices en vue de nous supplanter auprès d'elle (Jaurès, Paix menacée, 1914, p. 95).
Empl. pronom. réciproque. Je ne te parlerai pas, Jérôme, des petits stratagèmes fréquents entre docteurs pour se supplanter mutuellement, pour s'enlever la clientèle des grandes maisons (Reybaud, J. Paturot, 1842, p. 98).
B. − [Le suj. désigne qqc.] Supplanter qqc.Éliminer et remplacer une chose (dans son existence, dans son usage, dans l'esprit du public). Synon. détrôner, remplacer.On pouvait admirer (...) de complets échantillons des diverses architectures domestiques du moyen âge, en remontant du quinzième au onzième siècle, depuis la croisée qui commençait à détrôner l'ogive, jusqu'au plein cintre roman qui avait été supplanté par l'ogive (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 71).L'izba russe a supplanté, en effet, avec le progrès de la culture et du bien-être, la rudimentaire et fruste kuta finnoise, dont les toits bas de branchages et de terre sourdent encore çà et là dans les coins écartés de la région marécageuse (Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum., 1921, p. 166).
Empl. pronom. réciproque. Semblables aux estomacs usés (...) pour lesquels il faut tenter sans cesse de nouvelles combinaisons culinaires, ils [les frivoles] attachent tout leur intérêt à la succession des manières qui toutes les dix années se supplantent les unes les autres (Renan, Avenir sc., 1890, p. 441).
Prononc. et Orth.: [syplɑ ̃te], (il) supplante [-plɑ ̃:t]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1remoit. xiies. suplanter les miens pas « me faire tomber » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, CXXXIX, 5, p. 217); 2emoit. xiies. fig. supplanter de Deu « le faire tomber de son amour, l'écarter de lui » (Adgar, Gracial, éd. P. Kunstmann, XXVI, 505); b) ca 1330 supplanter qqn « le vaincre » (Guillaume de Digulleville, Pélér. vie hum., éd. J. J. Stürzinger, 6364) − 1771, Trév.; c) 1458 supplenter qqn « le tromper » (Arnoul Gréban, Passion, O. Jodogne, 30922); p. ext. 2. a) 1585 supplanter qqc. « le substituer, le mettre à sa place » (Du Fail, Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat, t. 2, p. 75); b) 1660 supplanter qqn « l'évincer et prendre sa place » (Molière, Précieuses ridicules, sc. 15). Empr. au lat. bibliquesupplantare « abattre moralement », « tromper » et « prendre la place de », v. Blaise Lat. chrét., du class. « donner un croc en jambe, renverser à terre » (corresp. au gr. υ ̔ π ο σ κ ε λ ι ́ ζ ω « donner un croc-en-jambe », d'où « duper », « faire trébucher », dér. de σ κ ε λ ι ́ ζ ω « glisser la jambe, faire un croc en jambe » de σ κ ε ́ λ ο ς « jambe »), dér. de plantare, v. planter. Cf. le m. fr. surplanter « remplacer, changer » 1460-92 (Myst. de St Quentin, éd. H. Chatelain, 10889) et une forme plus francisée sousplanter « enlever, soustraire » xiiies. (Jean de Boves, De Barat et de Haimet ds A. de Montaiglon et G. Raynaud, Rec. de Fabliaux, t. 4, p. 406). Fréq. abs. littér.: 141.