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* Dans l'article "SUPERSTITIEUX, -EUSE,, adj. et subst."
SUPERSTITIEUX, -EUSE, adj. et subst.
(Personne) qui fait preuve de superstition.
A. − (Personne) qui a des croyances religieuses irrationnelles. Peuple, siècle superstitieux. Théophraste peignant le caractere du superstitieux, nous le représente tel que nos dévots scrupuleux, qui vont souvent à confesse (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 561).Les madones, les saints des pays superstitieux, les idoles richement ornées et pompeusement servies des peuples de l'Orient (Say, Écon. pol., 1832, p. 122).
Empl. adj. [P. méton.] Qui est le fait d'une telle personne, qui lui est propre. Les Indiens ont un respect superstitieux pour les eaux du fleuve du Gange; ils croient à sa divinité, comme les Égyptiens à celle du Nil (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 25).Aux IIeet IIIesiècles, l'Église se serait appro-prié, en les modifiant un peu, les usages superstitieux des mystères païens, afin de se concilier plus facilement les esprits du monde gréco-romain (Théol. cath.t. 14, 11939, p. 562).
B. − (Personne) qui a des croyances irrationnelles, qui voit des augures favorables ou défavorables, dans certains signes, choses ou événements. Joueur superstitieux. Chaque soir, l'essaim poudreux [de hiboux] s'envolait en piaulant et en poussant des clameurs qui eussent ému les superstitieux (Gautier, Fracasse, 1863, p. 9).Les passagers sont gens superstitieux au point qu'à bord de maints navires le 13 est numéroté 12 bis (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 42).
Empl. adj. [P. méton.] Qui est le fait d'une telle personne, qui lui est propre. J'ai gardé une terreur imbécile et superstitieuse des salons où je puis rencontrer des témoins, des complices de mon malheur passé (Colette, Vagab., 1910, p. 54).
C. − (Personne) qui fait preuve d'un attachement excessif, qui porte un soin trop méticuleux à quelque chose. Synon. fétichiste, scrupuleux.Il est si exact, si ponctuel sur toutes choses, qu'il en est presque superstitieux (Ac.1835, 1878).Partisan superstitieux de la règle des trois unités (DG).
Empl. adj. [P. méton.] Qui est le fait d'une telle personne, qui lui est propre. Joseph (...) essaye de cacher son respect superstitieux des choses intellectuelles; mais il est quand même très fier des connaissances et des diplômes de sa femme (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 49).
Prononc. et Orth.: [sypε ʀstisjø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1375 [éd. 1486] « (d'une personne) qui s'adonne à des pratiques religieuses non orthodoxes » (Raoul de Presles, Cité de Dieu, IV, 30 ds Gdf. Compl.: Ceux qui sacrifioient afin que leurs enfants demourassent en vie apres eulz estoient appellez supersticieulz); 1431 (Lottin, Recherches sur Orléans, t. 1, p. 274: Jehanne qui se fait nommer la Pucelle [...] superstitieuse, blasphemeresse de Dieu); b) 1549 superstitieuses raisons « raisons mal fondées » (Du Bellay, Deffence et Illustration, éd. H. Chamard, p. 80); 2. 1690 (Fur.: l'Astrologie Judiciaire, la Geomance, la Chiromance, les Talismans, sont des sciences, des observations fort superstitieuses et fort vaines, aussi bien que l'explication des songes). Empr. au lat.superstitiosus « qui se trouve dans un état d'exaltation religieuse », d'où « plein de crédulité ou de crainte irrationnelle et religieuse » et p. ext. « scrupuleusement attaché aux règles ». Fréq. abs. littér.: 496. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 021, b) 595; xxes.: a) 812, b) 429.
DÉR.
Superstitieusement, adv.D'une manière superstitieuse. a) [Corresp. à supra A] Quelques éclairs illuminaient l'horizon, et un tonnerre lointain roulait dans les profondeurs du ciel (...). Les sauvages sont superstitieusement affectés par ces grands phénomènes de la nature. Les Néo-Zélandais tiennent le tonnerre pour la voix irritée de leur Nouï-Atoua et l'éclair n'est que la fulguration courroucée de ses yeux (Verne, Enf. cap. Grant, t. 3, 1868, p. 172).b) [Corresp. à supra B] Cette fois (...), elle était sûre, sûre, qu'Antoine viendrait (...). Et, au moment où elle tournait la clef dans la serrure, elle sentit qu'il était là. Sa certitude fut telle, qu'elle sourit superstitieusement (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 584).c) [Corresp. à supra C] La rhétorique du jésuite de Colonia (...) est exclusivement technique et pratique, d'ailleurs superstitieusement fidèle à la tradition aristotélicienne (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 196). [sypε ʀstisjøzmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. 1reattest. 1516 (Mir. histor. de France, fo18 rods Gdf. Compl.: Supersticieusement aouré Jupiter); de superstitieux, suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 12.