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SUCCION, subst. fém.
A. −
1. Action de sucer, d'attirer un liquide ou un semi-liquide dans la bouche en faisant le vide dans la cavité buccale par une forte aspiration. Succion du doigt, d'une plaie, du sein; bruit, réflexe de succion. Ce corridor, était, lui aussi, encombré de candidats qui avaient le trac. Ça se voyait à leurs frottements de mains, à la succion des lèvres qui cherchaient de la salive (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 78).
P. anal. D'un habile mouvement de succion, il s'extirpa pensivement des filaments de bœuf coincés en plusieurs endroits parmi sa dentition (Queneau, Zazie, 1959, p. 99).
2. PSYCHOL., PSYCHANAL. [La succion considérée comme une caractéristique du stade oral du nourrisson] Phase de la succion. V. hédonicité, rem. sous hédonique, ex. de Mounier.
3. Mode d'ingestion chez certains animaux. L'appareil de succion dont leur bouche est munie favorise puissamment l'afflux du sang vers le point où on les applique (Nélaton, Pathol. chir., t. 1, 1844, p. 28).Le colibri se sert de sa langue protactile pour butiner, humer les calices les plus profonds, une langue à déclic, claquante, happante, à succion (Cendrars, Lotiss. ciel, 1949, p. 187).
4. P. métaph. Cette voix disait: Hommes et femmes de Londres (...) Vous avez de l'appétit. Vous êtes la nation qui mange les autres. Fonction magnifique. Cette succion du monde classe à part l'Angleterre (Hugo, Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 114).Je te demande 33 pour 100 de toutes les affaires (...) Renaudin allait commencer l'impitoyable succion qu'il s'était proposée (Barrès, Déracinés, 1897, p. 374).
B. − Spécialement
1. BOT. Aspiration de l'eau du sol par les poils absorbants des racines des plantes. La succion est une des causes de l'ascension de la sève (GDEL).
2. TECHNOL. Aspiration à l'aide d'appareils spéciaux qui font le vide pour attirer une substance. Les trompes à eau sont des appareils de succion (Lar. Lang. fr.).
P. anal. Le village a absorbé la ville. C'est par ce pont que s'est fait ce travail. Les ponts sont de singuliers appareils de succion qui aspirent la population et font quelquefois grossir un quartier riverain aux dépens de son vis-à-vis (Hugo, op. cit., t. 1, 1869, p. 150).
Prononc. et Orth.: [syksjɔ ̃], cour. [sysjɔ ̃] (v. Martinet-Walter 1973, Rob. 1985). Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1314 « procédé thérapeutique consistant à sucer les plaies pour en extraire les substances nocives » (Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, 1773); 2. a) fin xviiies. « action d'absorber des aliments par aspiration » (Buffon, Morceaux choisis, p. 173 ds Littré); b) 1893 zool. « mode d'ingestion chez certains animaux suceurs » (Perrier, Zool., t. 1, p. 1326); 3. 1801 bot. « élévation des liquides végétaux » (Fourcroy, Connaissances chimiques, t. VIII, p. 300 ds Littré); 4. 1856 fig. « aspiration » (Baudel., Hist. extr., p. 228); 5. 1892 techn. « aspiration au moyen d'instruments spéciaux » (Croneau, Constr. nav. guerre, t. 2, p. 318). Empr. au lat. médiév.suctio « succion », de suctus « sucement, succion », dér. de suctum, supin de sugere, v. sucer. Fréq. abs. littér.: 54.