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SUBTILITÉ, subst. fém.
A. − [Corresp. à subtil A]
1. Vieilli ou littér. Caractère d'une substance subtile; fluidité extrême. La subtilité de l'air, des atomes, d'un gaz, d'une odeur. La poussière pénètre dans les chambres les mieux fermées, dans les lits, dans les armoires. Enfin les Turcs, pour exprimer la subtilité de ce sable, disent qu'il pénètre à travers la coque d'un œuf (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 229).
THÉOL. Qualité du corps glorieux lui permettant de pénétrer à volonté la réalité matérielle. V. impassibilité A ex. de Proudhon.
2. Vieilli
a) [À propos des sens] Acuité (d'un sens). Synon. finesse.Subtilité de la vue. Son oreille d'une étrange subtilité, trouve le bruit où tout le monde trouve le silence (Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 238).
b) Adresse, vivacité, souplesse (d'une personne). S'évader avec subtilité. Ce mouvement roulé (...) développe la subtilité dans le contrôle des doigts [main droite] sur la baguette [de l'archet] (Capet, Techn. archet, 1916, p. 23).Il y a des sports pour développer la subtilité, comme l'escrime (Mounier, Traité caract., 1946, p. 605).
B. − [Corresp. à subtil B]
1. Caractère d'une personne subtile; aptitude à penser, à parler ou à agir avec finesse et habileté. Synon. finesse, ingéniosité, intelligence, pénétration, perspicacité, sagacité.Subtilité grecque; admirable, merveilleuse, prodigieuse subtilité. Ses propos étaient d'une subtilité si rare, et pleins d'allusions si minutieuses, que l'on courait sur l'extrême pointe du pied pour l'y suivre (Gide, Si le grain, 1924, p. 544).Je me risquerai même à parler de raffinement, à condition de ne point entendre par là une excessive recherche, mais cette subtilité sans quoi nous échapperaient nombre d'éléments du réel (Le Monde, 13-14 mars 1988, p. 11, col. 2).
2. Caractère de ce qui est subtil. Subtilité littéraire, métaphysique, philosophique, psychologique; subtilité d'une analyse, d'une exégèse, de langage, de raisonnement, du style. Ranke (...) a su ajouter à la pénétration et à la subtilité de l'enquête critique, avec la largeur de vue de l'esprit philosophique, la plume heureuse d'un classique de sa langue (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 285).
3. P. méton., gén. au plur., parfois péj. Pensée(s), parole(s), attitude(s) subtile(s). Synon. finesse(s), raffinement(s).Subtilités de l'amour, du cœur; subtilités d'école; subtilités juridiques, scolastiques, sentimentales; ne pas s'embarrasser de subtilités. Vous, mon cher ami, clair esprit de Provence, fils de Mistral, admirer, défendre les obscurités prétentieuses, les subtilités torturées d'un Paul Valéry... Que j'ai de peine à vous lire! (Bremond, Poés. pure, 1926, p. 83).Psichari n'entrait pas dans ces subtilités qui lui paraissaient absurdes (Tharaud, Péguy, 1926, p. 179).
C. − [Corresp. à subtil C] Aptitude (d'un artiste, notamment) à percevoir les nuances, les rapports, les valeurs; p. méton., délicatesse, finesse. Subtilité de l'art, du coloris, des harmonies. Leur œil est insensible aux subtilités que le peintre a cherchées jadis dans les glacis infiniment légers ou même des patines impondérables. Ne se fient-ils pas d'ailleurs (...) aux constats mécaniques du laboratoire, qui ne sauraient enregistrer ces présences infinitésimales? (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 51).
Prononc. et Orth.: [syptilite]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Abstr. 1. fin xiies. « caractère de ce qui est subtil, d'intelligence délicate » (Sermons de St Bernard, éd. W. Foerster, p. 99, 33: [choses] ke per lor subtiliteit fuyent ceos cuers ki poc sunt ancor subtil); ca 1200 (Moralium in Job, éd. W. Foerster, p. 331, 35: la suptiliteit de la deventriene parole); 2. ca 1210 « finesse d'esprit, intelligence » (Dolopathos, éd. Ch. Brunet et A. de Montaiglon, 74; 326); 1370-72 grossement, senz grant subtiliteit (Nicole Oresme, Ethiques d'Aristote, éd. A. D. Menut, I, 3, p. 107); 3. 1538 « pensée, parole d'une finesse, d'une acuité excessives » (Est., s.v. acuo, acumen: acuminibus suis se compungunt dialectici, par leurs subtilitez; s.v. arguo, argutiae: petites subtilitez). B. Concr. 1remoit. xiiies. [ms.] « caractère de ce qui est composé de particules déliées » les subtilitez de l'air (Comm. sur les Psaum. Bibl. nat. fr. 936, fol. 116 ds Gdf. Compl.); 1256 (Le Régime du corps d'Aldebrandin de Sienne, éd. L. Landouzy et R. Pépin, p. 19, 23). Adapt. d'apr. le lat. subtilitas « finesse, ténuité », fig. « pénétration d'esprit », de l'a. fr. sotileté (1119 « finesse d'esprit, ingéniosité », sutiletet (Philippe de Thaon, Comput, éd. E. Mall, 852)). Fréq. abs. littér.: 514. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 782, b) 460; xxes.: a) 819, b) 778.