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SUBORDONNER, verbe trans.
A. −
1. Subordonner qqn à qqn.Placer une personne ou un groupe de personnes dans un état de dépendance par rapport à quelqu'un (ou à un groupe de personnes) dans un ensemble hiérarchisé. C'était le quatrième ministre [le général Roques] de la Guerre auquel j'étais subordonné depuis le début de la guerre (Joffre, Mém., t. 2, 1931, p. 386).Le rôle assigné à la femme se borne à la vie domestique, au soin des enfants, à la préparation des repas. Elle doit se subordonner à l'homme (Doeblin, Pages imm. Confucius, 1947, p. 40).
Empl. pronom. réciproque. Jésus fit remarquer que, si lui, le maître, avait été au milieu de ses disciples comme leur serviteur, à plus forte raison devaient-ils se subordonner les uns aux autres (Renan, Vie Jésus, 1863, p. 402).
Empl. pronom. réfl. Il ne raisonnait ni bien ni mal, il était incapable de raisonnement; mais il avait la raison de se subordonner à sa sœur (Balzac, Pierrette, 1740, p. 21).
2. Subordonner qqn.Mettre quelqu'un en situation inférieure. Les gnostiques chrétiens refusent ou subordonnent le Dieu de l'ancien testament, qu'ils conçoivent essentiellement comme créateur (...). Le Dieu suprême est le rédempteur, non le créateur (Philos., Relig., 1957, p. 34-8).
3. Subordonner qqn à qqc.Mettre quelqu'un en situation de dépendance par rapport à une chose. Empl. pronom. [Les êtres humains] vivent sur la terre: c'est en se subordonnant eux-mêmes aux faits naturels qu'ils assurent à leur corps l'entretien indispensable et à leurs facultés le développement et l'épanouissement (Brunhes, Géogr. hum., 1942, p. 2).
B. − Subordonner qqc. à qqc.Accorder à quelque chose un rôle inférieur ou une importance secondaire par rapport à une autre. Les communautés primitives n'ont jamais ignoré les individualités, mais elles les ont subordonnées au statut social (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 256).Le style de Verdi diffère nettement de celui de ses devanciers, et s'il y a encore du Bellini dans Oberto, on y sent déjà le musicien résolu à subordonner plus étroitement la mélodie à l'expression des sentiments (Dumesnil, Hist. théâtre lyr., 1953, p. 162).
Empl. pronom. réfl. En accordant à la science de la langue sa vraie place dans l'ensemble de l'étude du langage, nous avons du même coup situé la linguistique tout entière. Tous les autres éléments du langage, qui constituent la parole, viennent d'eux-mêmes se subordonner à cette première science (Sauss.1916).
Empl. pronom. réciproque. Au lieu d'entrer ou de rester en concurrence, deux entreprises semblables retrouvent l'équilibre en se partageant leur tâche commune; au lieu de se subordonner l'une à l'autre, elles se coordonnent (Durkheim, Divis. trav., 1893, p. 253).
C. − Assortir d'une condition la réalisation, l'exécution de quelque chose; faire dépendre quelque chose de quelque chose d'autre. Subordonner qqc. à une approbation, une autorisation, à une décision; à l'octroi de qqc. La réalisation de la gémination est subordonnée à l'existence de certaines conditions qui doivent être préalablement remplies: - affectation à l'école d'un ménage d'instituteurs; - reprise en charge, aux récréations, des garçons par l'instituteur, des filles par l'institutrice (Encyclop. éduc., 1960, p. 100).L'épanouissement de ce renouvellement de l'esprit administratif est subordonné à l'action de chaque homme placé à la tête d'une unité administrative (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 252).
D. − LINGUISTIQUE
1. Établir un rapport de dépendance syntaxique entre une proposition introduite par une conjonction de subordination, un pronom relatif ou un mot interrogatif, et une proposition principale dans une phrase complexe. On peut penser, par exemple, que le terme de conjonction est surtout approprié aux faits de coordination et qu'un terme meilleur pourrait s'appliquer aux éléments linguistiques censés subordonner (Moignet, Ét. de Psycho-systématique fr., Paris, Klincksieck, 1974, p. 244).
2. [Dans la théorie d'A. Martinet] Ajouter selon un type d'expansion un élément qui n'est pas identique à un élément préexistant dans le même cadre. On peut subordonner à peu près n'importe laquelle des unités linguistiques de première articulation (Mounin1974).
Prononc. et Orth.: [sybɔ ʀdɔne], (il) subordonne [sybɔ ʀdɔn]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xves. se subordonner « se mettre dans un état de dépendance » (Georges Chastellain, L'Entrée du roy Loys en nouveau règne, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 7, p. 7); 1797 part. passé subst. subordonné « celui qui est soumis à un supérieur » (Voy. La Pérouse, t. 2, p. 249); 2. gramm. a) av. 1780 part. passé adj., et subst. fém. proposition subordonnée, subordonnée (Condill., Art d'écr., I, 7 [éd. 1798] ds Littré); 1872 subordonner (Littré); b) 1863 part. prés. adj. subordonnant (Littré, s.v. conjonction); 1933 part. prés. subst. (Mar. Lex.). Empr. d'apr.ordonner* au lat. médiév. subordinare « id. » ca 1343 ds Latham (d'où le m. fr. subordiner 1596, Jean de Basmaison, Cout. d'Auvergne, 37 ds Delb. Notes mss, cf. également l'adv. subordinement 1567, J. Papon, Rec. d'arretz not., 260b ds Fonds Barbier − 1788; Fér. Crit.), déjà en b. lat. eccl. « accorder une ordination inférieure à » 502 ds Blaise Lat. chrét., dér. du class. ordinare, v. ordonner avec préf. sub- marquant la position inférieure. Fréq. abs. littér.: 313. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 199, b) 611; xxes.: a) 402, b) 591. Bbg. Gohin 1903, p. 322.