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STRATÈGE, subst.
A. − Subst. masc.
1. ANTIQ. GR. [Dans de nombreuses cités, notamment à Athènes] Magistrat élu, chargé du commandement de l'armée et de la flotte (recrutement de l'armée, contrôle du budget militaire et des Affaires étrangères, pouvoirs judiciaires en matière de discipline militaire et de sûreté de l'État), et, en temps de guerre, de la direction des opérations sur terre et sur mer. Collège des stratèges; poste de stratège; stratège de la contrée, des hoplites, du Pirée. À côté des archontes elle [la cité athénienne] établit d'autres magistrats, (...) les stratèges. Le mot signifie chef de l'armée; mais leur autorité n'était pas purement militaire; ils avaient le soin des relations avec les autres cités, l'administration des finances, et tout ce qui concernait la police de la ville. (...) les stratèges avaient le pouvoir politique (Fustel de Coul., Cité antique, 1864, p. 417).Les stratèges (...) sont (...) élus par l'ensemble du peuple et leur importance augmente considérablement quand, à partir de 487/486, les archontes sont désignés par tirage au sort (Vial1972).
[Dans l'Empire byzantin] Gouverneur d'un thème. (Dict. xixeet xxes.).
[Dans l'Égypte hellénistique] Chef de l'administration militaire et civile du nome. Le stratège est le représentant du roi sur un territoire assez vaste (satrapie, nome, etc.). C'est à la fois un gouverneur militaire et un gouverneur civil (Vial1972).
2. Chef d'armée qui dirige des opérations militaires d'envergure en faisant preuve d'une grande aptitude en l'art de conduire l'ensemble des opérations. Synon. stratégicien (infra rem.), stratégiste (dér. s.v. stratégie).Art du stratège; habile stratège; qualités de stratège. Il est à noter que ce coup fatal lui est porté par Foch, qu'il était réservé au grand stratège de fermer toute issue à la stratégie, (...) plus d'événement, plus de coups de foudre (Valéry, Variété IV, 1938, p. 74).À en croire Ingersoll, Bradley fut le plus grand des stratèges, Eisenhower un aimable agent de transmission, Montgomery un égocentriste sans génie (Maurois, Journal, 1946, p. 153).
P. plaisant. ou iron. Stratège du café du commerce, en chambre (v. chambre I A 2 a). Ce vieil intellectuel avait le culte de Napoléon (...). Il refaisait les campagnes, il livrait les batailles, il discutait les opérations; il était de ces stratèges en chambre (...) qui expliquent Austerlitz et corrigent Waterloo (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 1050).
3. P. ext. Personne apte à organiser et à conduire efficacement des opérations de combat. Il ne croyait pas plus que Christophe à la révolution: on l'avait trop annoncée, et le gouvernement se tenait sur ses gardes. Il y avait lieu de croire que les stratèges de l'émeute remettraient le combat à un moment plus opportun (Rolland, J.-Chr., Buisson ard., 1911, p. 1315).Il avait cru qu'il serait utile à l'Espagne comme conseiller, voire stratège; depuis la prise de la savonnerie, il était redevenu capitaine de pompiers. Et jamais il n'avait été aussi utile (Malraux, Espoir, 1937, p. 767).
B. − Subst. masc. ou fém., p. anal. Personne qui conçoit avec compétence et habileté des plans à longue échéance lui permettant de maîtriser l'ensemble d'une situation et d'en tirer le meilleur parti. Stratège industriel, politique. Le président du conseil coula un regard à l'aile gauche de sa majorité, visiblement ébranlée; un autre regard à droite, où l'on protestait bruyamment; le vieux stratège fit mentalement son calcul (Vogüé, Morts, 1899, p. 209).
[P. oppos. à tacticien] Le directeur doit être un tacticien et non pas un stratège, ce rôle devant être abandonné à l'Esprit-Saint (Bloy, Journal, 1903, p. 152).
REM.
Stratégicien, subst. masc.,synon. rare (supra A2).Synon. vieilli stratégiste (dér. s.v. stratégie).Le général Jomini qui est le plus habile stratégicien des Russes a été rappelé en toute hâte à Saint-Pétersbourg (Mérimée, Lettres ctessede Montijo, t. 1, 1853, p. 361).
Prononc. et Orth.: [stʀatε:ʒ]. Ac. 1798, 1835: stratègue, -tège; 1878: -tège ,,on a dit aussi stratègue``; v. Littré: -tège plus usité que -tègue; dep. Ac. 1935: -tège. Étymol. et Hist. 1. 1721 hist. anc. stratége (Trév.); d'où 2. 1845-46 (Besch.: Stratège. Se dit encore quelquefois pour Général, sous le rapport de ses connaissances dans l'art stratégique). Empr. au lat.strategus, -i « général d'armée », empr. au gr. σ τ ρ α τ η γ ο ́ ς « id. », dér. de σ τ ρ α τ ο ́ ς « armée; troupe » et α ́ γ ω « conduire ». Fréq. abs. littér.: 55.