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* Dans l'article "SPÉCIALISTE,, adj. et subst."
SPÉCIALISTE, adj. et subst.
I. − Adj. Qui a des connaissances approfondies dans une branche particulière d'un métier, d'une science, d'un sujet. Médecin spécialiste; lecteur non spécialiste. Je vois passer des idées qui m'étonnent, oui, qui me frappent. Il n'est pas nécessaire d'être spécialiste pour piger quelque chose à une belle réfutation, par exemple, pleine de flamme et de vigueur, avec une pointe de méchanceté (Duhamel, Maîtres, 1937, p. 83).Je suis spécialiste du rêve, mademoiselle. C'est à moi que s'adressent ceux des inventeurs qui ne font leurs trouvailles qu'en rêve, et j'ai réussi à retirer des songes des inventions aussi remarquables que le briquet-fourchette ou le livre qui se lit lui-même, qui n'auraient été sans moi que des épaves du sommeil (Giraudoux, Apollon, 1942, 5, p. 54).
II. − Substantif
A. − Personne qui peut se prévaloir d'une compétence particulière dans un domaine déterminé. Spécialiste du grec ancien, de l'histoire médiévale, de la physique des plasmas. Bien sûr, les spécialistes des questions militaires écrivaient dans les journaux qu'il faudrait en passer par là, que ce serait un suicide de ne pas s'y résoudre. Mais les spécialistes militaires! (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 99).Devenu le grand spécialiste de la musique à l'Encyclopédie, Jean-Jacques intervenait comme un arbitre et osait juger de Rameau lui-même (Guéhenno, Jean-Jacques, 1950, p. 47).
MÉD. [P. oppos. à généraliste] Médecin qui se consacre d'une manière exclusive à une branche particulière de la médecine. Elle l'aimait à sa manière. Au fond de mon esprit je faisais bénéficier le docteur du Boulbon de cette confiance sans limites que nous inspire celui qui d'un œil plus profond qu'un autre perçoit la vérité. Je savais certes qu'il était plutôt un spécialiste des maladies nerveuses, celui à qui Charcot avant de mourir avait prédit qu'il régnerait sur la neurologie et la psychiatrie (Proust, Guermantes 2, 1921, p. 301).Elle aurait dû, dès le début, consulter les spécialistes. Quand elle y a pensé, le mal était bien trop profond (Duhamel, Terre promise, 1934, p. 233).
B. − P. anal., fam., plais. Personne coutumière d'un fait qui prête à la dérision, à la critique. Poupaert est un homme du nord, un garçon qui a souffert tous les malheurs imaginables: femme, santé, famille, courage, tout l'a trahi. Il est devenu comme un spécialiste de la guigne (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 162).Je n'avais encore que douze ans et je me permettais de ne plus conserver les formes de la terreur. Je me contentai de reculer d'un pas, sans me couvrir, comme Chiffe, le spécialiste de l'esquive (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 95).
Prononc. et Orth.: [spesjalist]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1832 subst. « celui qui possède des connaissances intuitives » (Balzac, L. Lambert, p. 209); 2. a) 1842 adj. et subst. « (celui) qui se spécialise dans une branche d'études » (Ac. Compl.); b) 1855 subst. « médecin qui se spécialise dans une branche particulière de la médecine » (Littré-Robin). Dér. de spécial*; suff. -iste*. Fréq. abs. littér.: 406. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 24, b) 119; xxes.: a) 487, b) 1 348.
DÉR.
Spécialisme, subst. masc.a) Hapax. Intuitionnisme, voyance. L'Abstractif pense. L'Instinctif agit (...). De là trois degrés pour l'homme: Instinctif, il est au-dessous de la mesure; Abstractif, il est au niveau; Spécialiste, il est au-dessus. Le Spécialisme ouvre à l'homme sa véritable carrière, l'infini commence à poindre en lui, là il entrevoit sa destinée (Balzac, L. Lambert,1846,p. 688).b) Rare. Synon. de spécificité.L'exemple de l'Angleterre et de l'Espagne montre comment des parties complètement ou à demi détachées du continent et plus libres ainsi de s'absorber dans une tâche unique, peuvent porter dans leur histoire le caractère de spécialisme qui distingue chez elles la nature vivante (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 26).c) Disposition d'esprit, tendance à la spécialisation à outrance. Il lui arrive souvent [au Français] de créer et de dormir sur son œuvre, laissant aux autres le soin et le profit de s'en servir. Peut-être les Français pressentent-ils tout ce que l'esprit et ses valeurs générales peuvent perdre par l'accroissement indéfini de l'organisation et du spécialisme (Valéry, Regards sur monde act., 1931, p. 134).− [spesjalism̭]. − 1resattest. a) 1832 « intuitionnisme, voyance » (Balzac, op. cit., p. 208), b) 1876 « caractère spécial » (P. Guerrier de Dumast, à l'Académie de Stanislas, 11 mai ds Littré Suppl. 1877), c) 1877 « division du savoir » (Littré Suppl.); de spécialiste, suff. -isme*.