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SOPHISTIQUE, adj. et subst. fém.
I. − Adjectif
A. − Relatif aux sophistes grecs, à la sophistique (infra II A). École, philosophie sophistique. Ce n'est pas (...) uniquement par des différences entre les consciences qu'il faut expliquer les remarquables divergences d'attitude que manifestent, à l'égard de la moralité, les expressions, plus ou moins directes, de l'enseignement ou de l'éducation sophistiques. Elles sont dues peut-être pour une grande part à ce que nous envisageons tantôt l'un, tantôt l'autre, des termes d'une antilogie (L. Robin,La Pensée gr. et les orig. de l'esprit sc., 1963, p. 171).
B. −
1. Qui est de la nature du sophisme; qui relève du sophisme. Synon. captieux.Raisonnement sophistique. La frivole et débile argumentation sophistique qui caractérise presque tous les écrits philosophiques du siècle dernier (Comte,Philos. posit., t. 4, 1893 [1839], p. 159).On a dit que la petite morale tuait la grande; antithèse sophistique d'une mauvaise conscience (Chateaubr.,Mém., t. 1, 1848, p. 632).
2. Qui use de sophismes. Il semble qu'on a toujours pensé ce qu'ils ont pensé [les hommes du XVIIes.], et les esprits sophistiques se plaignent qu'on ne trouve rien de nouveau dans leurs ouvrages (J. de Maistre,Souveraineté, 1821, p. 412).Toutes les fois que Robespierre a besoin d'un rapporteur impassible, sophistique, aux lèvres d'airain et au front de marbre, pour épurer la Convention (...) il met en avant Saint-Just, qui s'acquitte de cette tâche comme d'un sacerdoce (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t. 5, 1852, p. 350).
II. − Subst. fém.
A. − Attitude intellectuelle, mouvement philosophique représenté par les sophistes grecs. On a mal jugé Montaigne; et de là vient sans doute qu'on ne le lit pas assez. Et sur quoi le juge-t-on? sur son « que sais-je? » qui n'est nullement son dernier mot, mais qu'il propose seulement à ceux qui voudraient douter de tout par jeu de sophistique, comme la formule la moins affirmative qui soit (Alain,Propos, 1912, p. 135).Née en Sicile au début du Vesiècle, la sophistique était proprement la science du raisonnement, orientée vers des fins utilitaires: elle devint vite la pratique du raisonnement spécieux, fortifié de toutes les ressources verbales propres à entraîner la persuasion (Fr. Chamoux, La Civilisation gr., 1963, p. 324).
B. − LOG. ,,Partie de la logique qui traite de la réfutation des sophismes`` (Morf. Philos. 1980).
C. − Argumentation, raisonnement fondés sur des sophismes, des subtilités; emploi de sophismes. Les propagateurs de réformes sociales, les utopistes et les démocrates avaient fait un tel abus de la justice qu'on était en droit de regarder toute dissertation sur un tel sujet comme un exercice de rhétorique ou comme une sophistique destinée à égarer les personnes qui s'occupaient du mouvement ouvrier (Sorel,Réflex. violence, 1908, p. 339).Bloch (...) n'avait cessé de publier de ces ouvrages dont je m'efforçais aujourd'hui, pour ne pas être entravé par elle, de détruire l'absurde sophistique, ouvrages sans originalité mais qui donnaient aux jeunes gens et à beaucoup de femmes du monde l'impression d'une hauteur intellectuelle peu commune, d'une sorte de génie (Proust,Temps retr., 1922, p. 958).V. farder1B ex. de Joubert.
REM.
Sophistiquement, adv.De manière sophistique. Ce fut lui-même [Spinoza] qui (...) introduisit (logiquement, sophistiquement) l'idée d'effort dans l'idée de substance (Michelet,Journal, 1846, p. 642).
Prononc. et Orth.: [sɔfistik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. Adj. 1. ca 1265 « qui est de la nature du sophisme » (Brunet Latin, Trésor, II, 63, éd. F.-J. Carmody, p. 239); 2. 1756 « qui fait usage de sophismes » (Voltaire, Mœurs, 54 ds Littré). B. Subst. 1. ca 1265 « art des sophistes » (Brunet Latin, op. cit., I, 5, p. 22); 2. 1842 « partie de la logique » (Ac. Compl.); 3. 1846 « emploi de sophismes » (Proudhon, Syst. contrad. écon., t. 1, p. 38). Empr. au lat.sophisticus « captieux », empr. au gr. σ ο φ ι σ τ ι κ ο ́ ς « propre aux sophistes », « fallacieux ». Fréq. abs. littér.: 76.