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* Dans l'article "SOLIDE,, adj. et subst. masc."
SOLIDE, adj. et subst. masc.
I. − Adjectif
A. − SCIENCES
1. PHYS. État solide. État de la matière dans lequel les molécules sont fortement liées les unes aux autres, et caractérisé à l'échelle macroscopique par un volume et une forme déterminés, constants en l'absence de toute force extérieure (d'apr. Mathieu-Kastler Phys. 1983). Structure de l'état solide de la matière; passage de l'état solide à l'état liquide. Schmidt (...) étudia l'effet photo-électrique sur un grand nombre de substances organiques en solution ou en état solide (M. Curie, Luminescence, 1934, p. 65).V. état ex. 15, plasma ex. 2.
[Considéré dans ses variétés] On a été amené à distinguer deux états solides de propriétés foncièrement différentes: l'état cristallin (...) et l'état vitreux (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 268).
2. MÉCAN. Corps solide. ,,Un corps S est dit solide si les distances mutuelles de tous ses éléments matériels restent constantes (...). Cette notion doit être considérée comme une modélisation de la réalité physique: un corps dans l'état solide est toujours (...) déformable`` (Sarm. Phys. 1981). Corps solide en mouvement; corps solide élastique, homogène, libre. La transformation d'un corps solide en un corps liquide, à la température de fusion de ce corps dans les conditions de l'expérience, est un phénomène réversible (H. Poincaré, Thermodyn., 1892, p. 236).
3. GÉOM. Angle solide. Nombre caractérisant l'ouverture d'un cône et dont la valeur (exprimée en stéradians) est celle de la surface coupée par le cône, sur la sphère de rayon un, centrée au sommet du cône. Soit, par exemple, cette proposition de géométrie: « le nombre des angles solides d'un polyèdre, ajouté au nombre de ses faces, donne une somme supérieure de deux unités au nombre de ses arêtes » (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 482).
B. − [Toujours après le subst.] Qui a une certaine consistance, qui n'est pas liquide. Synon. consistant, dur, ferme.Composé, conducteur, croûte, milieu, particule, résidu, sel solide. Remplacement du combustible solide: le charbon, par un combustible liquide: le mazout (M. Benoist, Pettier, Transp. mar., 1961, p. 79).
En partic.
[En parlant d'un aliment; p. oppos. à liquide] Qui se mange. Aucune alimentation solide pendant une semaine. Un verre d'eau de Vichy toutes les deux heures, et, à la rigueur, une moitié de biscuit, matin et soir, trempée dans un doigt de lait (Romains,Knock, 1923, ii, 4, p. 12).
[P. oppos. à mou] Cette couche semble acquérir plus d'épaisseur par la résorption d'une partie des élémens solides de l'os (Nélaton, Pathol. chir., t. 1, 1844, p. 234).Alors que le foyer est situé immédiatement sous la plèvre, il se produit, à la surface libre de la séreuse épaissie, un bourgeonnement actif et des adhérences solides s'établissent avec les parois costales ou avec le diaphragme (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux, 1896, p. 241).
C. − Qui résiste aux efforts, à l'usure, au temps de par sa nature, sa qualité, sa composition, sa construction. Synon. costaud (pop.), résistant, robuste; anton. fragile (v. ce mot B 1 a).Matériau, mécanisme, voiture solide. [Le] constructeur de ce logis avait mis des barres de fer très solides à toutes les fenêtres. La porte d'entrée était d'une solidité remarquable (Balzac, Splend. et mis., 1847, p. 557).Les échelles, de sept mètres, se succédaient, les unes solides encore, les autres branlantes, craquantes, près de se rompre (Zola, Germinal, 1885, p. 1367).
En partic.
[En parlant d'un meuble, d'un objet construit, d'un monument, d'une construction] Qui est massif, qui tient fortement sur ses bases. Assemblage, maison, meuble solide. En bâtissant un petit mur bien solide du côté de la rivière, nous aurions le meilleur réservoir qu'on puisse souhaiter (Erckm.-Chatr., Ami Fritz, 1864, p. 49).La commode surtout lui était chère; elle la trouvait belle, solide, l'air sérieux (Zola, Assommoir, 1877, p. 465).
[En parlant d'un vêtement, de certains matériaux ou substances]
[En parlant d'un vêtement] Qui résiste à l'usure et que l'on peut porter longtemps. Chaussure légère et peu solide d'un homme de cabinet (Destutt de Tr., Comment. Espr. des lois, 1807, p. 82).Constance en robe blanche à volants (...), solides bottines élastiques (Giraudoux, Folle, 1944, ii, p. 105).
[En parlant d'un tissu, de papier] Qui est résistant au frottement, à l'usure. Le chanvre qui fournit une toile rude et solide (Macaigne, Précis hyg., 1911, p. 173):
1. Pour le papier, je ne demande rien d'extraordinaire, simplement quelque chose de très blanc et de solide. Celui de la N.R.F., parfait pour une revue, est trop léger pour un livre, et puis j'aime qu'un papier ait de la fibre. Claudel, Corresp.[avec Gide], 1911, p. 164.
[En parlant d'une couleur] Qui ne s'altère pas. Les ocres (...) ont un assez bon pouvoir couvrant par opacité et sont très solides à la lumière (Coffignier, Coul. et peint., 1924, p. 514).Couleurs durables ou, comme on les appelle, fixes, stables, solides (Ovio, Vision coul., 1932, p. 216).
D. − Au fig.
1. Qui est bien, sérieusement établi, sur quoi l'on peut s'appuyer. Anton. douteux, fragile.Cela ne repose sur rien de solide; un solide appui; base solide. L'unique et solide fondement de la certitude (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 107).On possède donc là un fait précis, solide, irréfutable: en présence d'air commun, il y a toujours génération d'organismes (J. Rostand, Genèse vie, 1943, p. 108).Les diverses recherches encore partiellement autonomes avancent toutes en terrain solide et suivent les articulations mêmes de la vie (Mounier, Traité caract., 1946, p. 37).
2. En partic.
a) Qui est, qui a été sérieusement conçu, acquis ou élaboré. Anton. faible, léger.Arguments solides; avoir de solides raisons d'insister; recevoir une solide formation pédagogique; avoir des connaissances solides. De solides études philologiques doivent précéder logiquement les recherches historiques (Langlois, Seignobos, Introd. ét. hist., 1898, p. 32).Il essaya de donner aux enfants une instruction plus solide (Rolland, J.-Chr., Révolte, 1907, p. 513).
En partic. Assuré, garanti. Grands ténors de l'industrie du placage, qui se sont acquis une solide réputation (Industr. fr. bois, 1955, p. 31).
[En parlant d'un travail, d'un ouvrage, de documents] Œuvre solide. Les syndicalistes ouvriers, peu nombreux et surchargés de travail, disposent rarement d'une documentation solide (Reynaud, Syndic. en Fr., 1963, p. 167).
b) Dans le domaine des affaires.Qui offre des garanties, du répondant. Affaire, maison, métier solide; de solides revenus; une solide clientèle. Un sous-chef de bureau, continuait la mère (...). Tous les mois, ça vous apporte son argent; c'est solide, il n'y a que ça (Zola, Pot-Bouille, 1882, p. 35).Tout y disait la grande et solide aisance, l'homme qui ne cherche pas à éblouir mais ne regarde pas à la dépense quand il s'agit de quelque chose qui lui plaît (Montherl., Célibataires, 1934, p. 780).
[En parlant de l'argent] C'était l'homme qui n'avait pas cinq cents francs solides dans sa caisse, mais qui vivait sur un pied de deux ou trois cent mille francs par an (Zola, Argent, 1891, p. 51).
c) [En parlant de sentiments, de relations entre pers.] Qui est effectif et durable. Espoir solide et durable; solide affection, amitié, amour; liaison, mariage solide; nourrir une solide rancune contre qqn. Encore mille vœux pour Maria! Qu'elle rencontre dans cette union une sympathie solide et inaltérable! (Flaub., Corresp., 1856, p. 128).D'ailleurs, les photographes ne sont pas unis entre eux par ces liens solides qu'établissent de fortes études faites en commun dans une même école (Prinet, Phot., 1945, p. 109).
E. − [En parlant d'une pers.]
1. [Du point de vue physique] Qui a de la vigueur, de l'endurance. Anton. fragile (v. ce mot B 1 b).
a) Qui a un aspect fort, massif, puissant. Un grand garçon de vingt ans, solide, carré, tout riant, et qui depuis a fait son chemin (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 321).
Fam. [En parlant d'un geste; gén. avant le subst.] Qui est violent, fort. Synon. grand, gros.Le jeune étranger, lorsque j'ai voulu le fouiller, m'a envoyé un solide coup de pied dans le ventre (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p. 3).Il donne un solide coup de poing à Lekidam qui chancelle (Ghelderode, Pantagleize, 1934, i, 2etabl., p. 55).
b) Qui est en bonne santé, fort, résistant. Synon. increvable (pop.), robuste, vigoureux.Je m'étonne quelquefois qu'un homme si solide ait des maladies de nerfs (Flaub., Corresp., 1845, p. 45).− Me soigner! à quoi bon?... Est-ce que ce n'en est pas fini, de ma vieille carcasse? Ramond insista, avec son sourire d'homme calme. − Vous êtes plus solide que nous tous (Zola, Dr Pascal, 1893, p. 141).
c) Locutions
α) (Être) solide comme + subst. Être très robuste. Solide comme un bœuf. C'était un grand gaillard, solide comme un bœuf (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 18).Solide comme un roc. − Tu vas l'achever, lui dis-je. − Il est solide comme un roc (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 266).Fam. Solide comme le Pont-Neuf. Elle est solide comme le Pont-Neuf; elle nous enterrera tous, vous verrez (Maupass., Contes et nouv., t. 1, En fam., 1881, p. 363).
β) (Être) solide sur ses jambes. (Se sentir) d'aplomb, en bonne forme physique. Vous n'êtes pas rétabli; vous vous croyez solide sur vos jambes, vous en avez encore au moins pour quinze jours sans sortir (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 172).Il n'était pas solide sur ses jambes, la tête lui tournait (Peisson, Parti Liverpool, 1932, p. 191).
2. En partic. [En parlant d'une partie du corps]
a) Qui a un aspect vigoureux, massif. Avoir une poigne solide. Elle n'était point jolie, elle avait des hanches solides et les bras durs d'un garçon (Zola, Bête hum., 1890, p. 30).Les épaules solides et la large poitrine de Tarrou n'étaient pas ses meilleures armes (Camus, Peste, 1947, p. 1451).
b) Qui est fort et résistant. Il vivait dans la terreur des rhumes; il n'avait pas la poitrine solide (Maupass., Bel-Ami, 1885, p. 238).Former des êtres forts et sains, des hommes et des femmes (...) aux muscles solides (R. Vuillemin, Éduc. phys., 1941, p. 105).
Locutions
Avoir les reins solides. V. rein B 1 a.
Avoir la/une tête solide. Être en bonne santé mentale, avoir les idées claires, nettes, une bonne mémoire, un jugement juste. Vois-tu, ma fille, la tête n'est pas plus solide chez les Rougon que chez les Macquart (...). Je n'ai pas peur pour moi, j'ai la caboche à sa place. Mais j'en connais qui ont un joli coup de marteau (Zola, Conquête Plassans, 1874, p. 1100).Mon ami ne devait pas avoir la tête bien solide pour avoir épousé un pareil gendarme en jupon, une géante (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 50).
3. [Du point de vue mor.]
a) Ferme dans ses opinions, dans ses sentiments, constant dans son attitude. Un bon et solide ami. De vieux et solides républicains, qui ne se plaignaient pas d'aller pieds nus et se montraient fiers en quelque sorte de leurs haillons (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 408).Un adversaire solide, décidé, consciencieux, mais trompé par les réactions inattendues de son vis-à-vis (J. Mercier, Footb., 1966, p. 78).
b) Bien équilibré et résistant. Il s'était assis, brisé par l'émotion qu'il contenait, en homme solide et pondéré, dont les plus grosses souffrances ne devaient pas rompre l'équilibre (Zola, Dr Pascal, 1893, p. 163).
c) Sérieux dans sa profession, dans l'exécution de sa tâche. Après avoir passé par les mains d'un grossier pédagogue tremblant toujours que l'enfant ne se fît le redresseur de son ignorance, il fut remis aux soins d'un bon et solide professeur (Baudel., Paradis artif., 1860, p. 392).
Locutions
Être solide au/à son poste. Remplir sa tâche avec constance et endurance. Moi, chaque fois que j'ai réfléchi, j'ai failli y rester... Tenez! Tant que je verrai ce monsieur-là solide à son poste, avec son air de gaillard qui veut tout manger, j'achèterai (Zola, Argent, 1891, p. 320).
SPORTS. Être régulier dans ses performances. Voir L'Auto, 6 juill. 1913 ds Quem. DDL t. 9 et Vélo-Sport, 27 juill. 1919, ds Quem. DDL t. 9
Arg. V. poste2I A 1 b.
Être solide au feu. Offrir une grande résistance à l'ennemi. Les travailleurs étaient solides au feu, calmes et décidés (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 166).
d) Fam. [En parlant d'une pers.; avant le subst.] Synon. sérieux, confirmé.Mais aucune langueur alcoolique n'adoucissait ces solides buveuses (Colette, J. de Carneilhan, 1941, p. 85).
4. Fam. [Avant le subst.] Qui est considérable, intense. Un solide appétit; un solide accent de Marseille. Je vois que vous faisiez mardi gras, dit-il, ça se trouve bien, car j'ai une solide faim (Malot, Sans fam., 1878, p. 14).Langlois s'envoya trois solides lampées de rhum (Giono, Roi sans divertiss., 1947, p. 202).
Loc. Avoir un solide coup de fourchette. Synon. de avoir un joli, un bon coup de fourchette*.C'était le joyeux avocat, bien connu pour son solide coup de fourchette (G. Leroux, Roul. tsar, 1912, p. 86).
II. − Subst. masc.
A. − SCIENCES
1. PHYS. Corps solide. Conductibilité électrique des solides; dilatation des solides. Solides aimantés (H. Poincaré, Électr. et opt., 1901, p. 404).La chaleur spécifique des solides varie avec la température et tend vers zéro à mesure qu'on se rapproche du zéro absolu (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 236).
Solide amorphe, solide vrai. Le type du solide amorphe est le verre. La grande différence avec les solides vrais est que, quand la température s'élève, il y a passage continu de l'état solide à l'état liquide, alors que le solide vrai subit une fusion franche (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 189).
Physique du solide. Physique de l'état solide, branche de la physique qui étudie la structure et les propriétés des solides. Actuellement la diffraction des électrons est utilisée, concurremment à celle des rayons X, dans les laboratoires de physique du solide (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 287).
Physicien du solide. V. ferrite ex. de Hist. gén. sc.
2. MÉCAN. Synon. de corps solide (v. supra I A 2).Déformation d'un solide élastique; laboratoire de mécanique des solides. Le problème du mouvement d'un solide dans un fluide domine toute l'aérodynamique et la théorie de l'aviation (Painlevé, Résist. fluides non visqueux, 1930, p. 1):
2. L'étude des déformations de l'écorce terrestre, objet de la tectonique, dépend à la fois des principes et des méthodes des sciences physiques (thermodynamique, mécanique des solides déformables, etc.) et des études de géophysique qui enregistrent les phénomènes de la tectonique actuelle, vivante. Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 508.
Solide d'égale résistance. Solide dont toutes les parties offrent la même résistance à un effort de rupture. Les ponts tournants sont formés de deux poutres en fer ou en acier généralement en forme de solide d'égale résistance, et supportés en leur milieu par un pivot fixe (Bricka, Cours ch. de fer, t. 1, 1894, pp. 424-425).
3. GÉOM. Figure à trois dimensions, limitée par une surface fermée et qui contient un volume mesurable. Dans le cas d'un solide, l'étude d'un ou de quelques points judicieusement choisis nous permettra de connaître parfaitement le mouvement du mobile (Phys.,Seconde, Paris, Bordas, 1987, p. 135).Solide de révolution. V. révolution I B 1.
B. − Vx. Ce qui est ferme, qui a de la consistance. Pour le matérialisme, il n'y aura qu'une seule substance, qui est la matière, parce qu'il n'y a qu'un seul phénomène fondamental, qui est le solide ou l'étendue (Cousin, Hist. philos. XVIIIes., 2, 1829, p. 523).
Aliments solides. Cela fera plaisir à votre mère de vous voir manger du solide (Sand, Pte Fad., 1849, p. 318).
Terrain solide. Bâtir sur du solide (Ac. 1798-1878). Il faut creuser jusqu'au solide, avant de faire les fondations d'un bâtiment (Ac.1835, 1878).
C. − Au fig. Ce qui est solide. Jamais l'architecture n'a découvert plus de moyens économiques pour singer le vrai, le solide, et n'a déployé plus de ressources, plus de génie dans les dispositions (Balzac, Fausse maîtr., 1841, p. 10).Son goût joignait le solide au délicat (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 207).
Argent. Aller au solide (Ac.). S'attacher au solide. Ne se soucier que du solide (Ac. 1935). Il voulait avoir son argent entre les mains, avant de mourir, et laisser du solide à ses héritiers (Toulet, J. fille verte, 1918, p. 44).
Fam. C'est du solide. C'est consistant, c'est sérieux. − Deux petits verres seulement, mamzelle, on boira vite. N'importe quoi pourvu que ça soit du solide (...). − Fichez-moi la paix, on ne vend que du vin ici, c'est pas pour les soûlots (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 111).Moi, continua Crouïa-Bey ce que je fais c'est du solide, du concret, du réel: les sabres, les épingles à chapeau, les planches à clous (Queneau, Pierrot, 1942, p. 39).
D. − Vieilli. Personne puissante, vigoureuse, forte. − Et qui est-ce qui commande les chouans? − Ah! c'est un solide, et qui n'a pas peur de se démancher le poignet (...) − Mais qui est-il, animal? − Eh! c'est le ci-devant prince, leur dieu, leur idole, quoi! (Feuillet, Bellah, 1850, pp. 168-169).Celui-ci [le major Bouroche] pourtant était un solide, une peau dure et un cœur ferme (Zola, Débâcle, 1892, p. 339).
Prononc. et Orth.: [sɔlid]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. 1314 « dur, consistant » (Henri de Mondeville, Chirurgie, éd. A. Bos, 2190); 1546 choses solides « à trois dimensions » (J. Focard, Paraphr. de l'astrol., p. 102 ds Gdf. Compl.); av. 1577 corps solide (R. Belleau, Œuvres, éd. Marty-Laveaux, I, p. 54); 2. 1495 « capable de résister à ce qui tend à l'altérer » (B. de Gordon, Pratiq., I, 2 ds Gdf. Compl.); 1842 coloris solide (Ac. Compl.); 3. 1531 (viande) solide « substantielle » (J. de Vignay, Mir. hist., XX, 100 ds Gdf. Compl.); 4. 1538 « massif, plein » (Est., Dict. latino-gallicum, 664a ds Rom. Forsch. t. 32, p. 164). B. 1. 1544 solide mémoire (C. Marot, Opuscules, IX, La Complainte d'un pastoureau chrestien ds Œuvres, éd. A. Grenier, t. 1, p. 88, Classiques Garnier); 2. 1580 solide jugement (Montaigne, Essais, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, livre I, chap. 26, p. 149); ca 1590 livre solide (Id., ibid., p. 146); 3. av. 1615 esprit solide « stable, sérieux » (Pasquier, Recherches, p. 515 ds IGLF); 1669 homme solide « personne équilibrée, sur qui l'on peut compter » (Retz, Œuvres, éd. A. Feuillet, J. Gourdault, R. Chantelauze, VIII, 333); 4. a) 1846 « d'une personne qui a de la vigueur, de l'endurance » (Balzac, Cous. Bette, p. 158); 1859 fig. avoir les reins solides (Augier, Beau mariage, p. 155); 1874 la tête solide (Zola, Conquête Plassans, p. 1100); b) 1808 solide au poste (Hautel); c) 1843 solide comme un pont (Sue, Myst. Paris, t. 8, p. 214); 1913 solide comme le Pont-Neuf (Péguy, Argent, p. 172); 5. 1857 « important, intense » (Sand, Beaux MM. Bois-Doré, t. 2, p. 142). C. Subst. 1. 1613 géom. (Dounot de Bar-le-Duc, Elemens de la geometrie d'Euclides Megarien, p. 196); 2. 1646 « ce qui est solide » (Maynard, Œuvres, p. 46 ds Brunot t. 3, 1, p. 203); 1725 (un mari) c'est du solide (Dancourt, Trois cousines, p. 496); 3. 1661 « l'argent » (Racine, Lettre, juin ds Littré); 4. 1876 mécan. (Lar. 19e); 1885 solide d'égale résistance (Résal, Ponts métall., t. 1, p. 25). Empr. au lat.solidus « dense, massif, consistant », d'où fig. « ferme, inébranlable, que rien n'entame ». Fréq. abs. littér.: 3 870. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 4 798, b) 5 945; xxes.: a) 5 760, b) 5 713.
DÉR.
Solidien, -ienne, adj.Relatif à l'état solide, aux corps solides (d'apr. Littré-Robin 1865). Il se développe dans le cœur deux vibrations sonores solidiennes; l'une a son siége dans les valvules auriculo-ventriculaires exclusivement, l'autre dans les valvules sygmoïdes (Ed. Monneret, Traité de pathologie gén., III, 1861, p. 277 ds Quem. DDL t. 8). [sɔlidjε ̃], fém. [-εn]. 1reattest. 1858 (Littré-Robin Add.); de solide, suff. -ien*.
BBG.Quem. DDL t. 27.