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SOI-DISANT, adj. inv., adv. et loc. conj.
I. − Adj. inv. Qui passe pour ce qu'il n'est pas. Synon. apparent, censé, présumé, prétendu.
A. − [En parlant d'une pers.] Qui se dit à tort être tel ou tel. Quand les soi-disant amis du père Grandet venaient faire la partie le soir, elle était gaie, elle dissimulait (Balzac,E. Grandet, 1834, p. 186).Ce soi-disant parvenu est un jeune prince qui rentre en conquérant dans son royaume et le rajeunit par son activité (Du Bos,Journal, 1924, p. 106).
B. − [En parlant d'une chose (empl. critiqué)] Je vous préviens, madame, que je vous renvoie, en port payé, tous les soi-disant cadeaux que vous m'avez faits (Mirbeau,Journal femme ch., 1900, p. 53):
Mais il faut se résigner à ne rien apprendre d'elle [l'histoire] si l'on ne se décide à chercher dans son déroulement une action, (...) et qu'au lieu de la considérer selon ses soi-disant progrès, ses soi-disant reculs, ses prétendues intentions ou nos prétendus intérêts, on y cherche résolument ce rythme où l'esprit tantôt déterminé par ses événements, tantôt réagissant pour les organiser, ne joue qu'un rôle de régulateur, mais de régulateur unique. Faure,Espr. formes, 1927, p. 18.
Rem. 1. ,,Au départ, soi-disant ne pouvait se dire que des êtres doués de la parole et ne pouvait s'appliquer qu'à une qualité qu'ils s'attribuaient eux-mêmes: De soi-disant docteurs. Une soi-disant marquise. Les soi-disant héritiers. Si l'on s'en tient à ce sens premier, il est absurde d'appliquer soi-disant à des choses ou à des défauts: Une soi-disant expérience. Une soi-disant escroquerie. À cela on peut opposer l'évolution sémantique qui, pour bien des mots, les éloigne de leur sens premier (...) L'Académie elle-même a défini Empirique: Qui s'appuie sur une soi-disant expérience`` (Hanse Nouv. 1983, pp. 873-874). 2. Soi-disant reste inv. parce que disant est dans cette expr. un part. prés. ayant pour objet dir. soi (d'apr. Grev. 1986, § 641). On peut noter néanmoins dans l'usage mod. qq. ex. d'accords. Tous ces soi-disans modes optatif, impératif, interrogatif, dubitatif, ne sont que des locutions abrégées (Destutt de Tr., Idéol. 2, 1803, p. 197). Je n'accepterai en aucun cas qu'une soi-disante souveraineté extérieure vienne m'obliger à accepter une interprétation de la norme ou d'une norme nouvelle (Scelle, Fédéralisme eur., 1952, p. 5). L'améthyste dans les mêmes conditions tourne au jaune d'or et devient une soi-disante « topaze dorée » (Metta, Pierres préc., 1960, p. 109).
II. − Adv. Censément, prétendument.
A. − [Modifiant un adj.] Ces sectes soi-disant universelles du chrétien et du musulman (Volney,Ruines, 1791, p. 89).La langue soi-disant savante de ces prétendus adeptes (Destutt de Tr.,Idéol. 2,1803,p. 299).
B. − [Modifiant un adv. ou un compl. circ.] Je me rappelle qu'on fusillait presque tous les matins, derrière le bastion saint-Jean, deux ou trois maraudeurs, soi-disant pour le bon exemple (Erckm.-Chatr.,Hist. paysan, t. 2, 1870, p. 106).[Il] travaille arbitrairement s'érigeant pour soi-même et soi-disant généreusement en l'honneur des travailleurs du bâtiment un auto-monument (Prévert,Paroles, 1946, p. 255).
C. − [Modifiant une prop.] Tout cela parce que, soi-disant, il aurait vu passer deux ombres sur la transparence d'un rideau! (Courteline,Boubouroche, 1893, ii, 2, p. 63).
III. − Loc. conj. avec valeur d'adv. de phrase, fam. Soi-disant que. Prétendument. Soi-disant qu'elle ne pouvait pas rester sans Jimmy plus que huit jours et c'est déjà un mois que vous êtes là! (Bourdet,Sexe faible, 1931, ii, p. 334).
Prononc. et Orth.: [swadizɑ ̃]. Inv. en genre et nombre dans les dict. mod. ,,parce que disant est (...) un participe présent ayant pour objet direct soi`` (Grev. 1980, § 1894); mais variable autrefois: fém. soi-disante ds DG (v. aussi Scelle, loc. cit. et Metta, loc. cit.), masc. plur. soi-disants (Renan, Drames philos., Eau jouvence, 1881, V, 5, p. 518; Pourrat, Gaspard, 1925, p. 263), soi-disans (Destutt de Tr., op. cit., p. 197), fém. plur. soi-disantes (Constant, Journaux, 1805, p. 220). Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, p. 273: soidisant. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1470 « [d'une personne] qui prétend être telle » (G. Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 2, p. 9: duc de Bethfort, régent soy-disant de France); fin xves. (Mistere du siege d'Orleans, éd. V. L. Hamblin, 810: Charles, soy disant roy de France); av. 1659 accordé avec le subst. (Tallemant des Réaulx, Historiettes, éd. A. Adam, t. 2, p. 441: toutes les honnetes femmes, ou soy-disantes, abandonnerent Ninon); 1668 inv. (Racine, Plaideurs, II, 5: sa fille, au moins soi-disant telle); cf. 1690 (Fur.: Se dit au Palais quand on ne veut pas demeurer d'accord de la qualité de la partie adverse); b) 1765-70 « qui n'est pas ce qu'il semble être » (J.-J. Rousseau, Confessions, VIII ds Œuvres, éd. B. Gagnebin et M. Raymond, t. 1, p. 362: la tourbe vulgaire des soi-disans grands et des soi-disans sages); 2. 1735-36 « [d'une chose] id. » (Marivaux, Paysan parvenu ds Romans, éd. M. Arland, p. 611: Tels étaient les agréments, soi-disant innocents de cet ecclésiastique); 3. ca 1830 loc. adv. (Béranger, La Bonne fille ds Œuvres, Paris, Perrotin, t. 1, 1834, p. 41: Je sais fort bien... Que soi disant J'ai le ton trop plaisant). Comp. de soi* et de disant, part. prés. de dire*. Fréq. abs. littér.: 498. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 453, b) 579; xxes.: a) 777, b) 952. Bbg. Quem. DDL t. 32.