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SIEUR, subst. masc.
A. −
1. Vx. [Sous l'Anc. Régime; titre honorifique pour un homme d'un certain rang (synon. de seigneur dans certains emplois)] Le sieur Lecamus (il tenait à ce titre accordé par Charles V aux bourgeois de Paris, et qui leur permettait d'acheter des seigneuries et d'appeler leurs femmes du beau nom de Demoiselle), n'avait ni chaîne d'or, ni soie (Balzac, Martyr calv., 1841, p. 77).En 1645, Nicolas Poirel, sieur de Grandval, se voit conférer par lettre patente le privilège de fabriquer de la faïence (G. Fontaine, Céram. fr., 1965, p. 39).
2. Vieilli. [Appellation honorifique précédant le titre ou le nom patronymique d'un homme] Étant avec le sieur son père dans les appartements du château, il a vu entrer des femmes avec des députés (Le Moniteur, t. 2, 1789, p. 550).Les conseils de paroisse, avec le sieur syndic, estimaient la part de chaque héritage roturier (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 414).
En partic. ,,Titre qu'un supérieur donne quelquefois à un inférieur dans les lettres missives et autres écritures particulières`` (Ac. 1835, 1878) Vous direz au sieur un tel qu'il fasse... (Ac. 1835, 1878).
3. DR. (procédure). [Appellation précédant le nom d'un homme dans les écrits jur., actes, jugements] Il a été déposé entre les mains de M. le président du tribunal de première instance un testament reçu par maîtres Léopold Hannequin et Alexandre Crottat, notaires à Paris, accompagnés de deux témoins, les sieurs Brunner et Schwab (Balzac, Cous. Pons, 1847, p. 320).Faites entrer le sieur Jacques Lantier. Sur la banquette du couloir, les Roubaud attendaient toujours, avec leurs visages fermés, comme ensommeillés de patience, qu'un tic nerveux, parfois, remuait (Zola, Bête hum., 1890, p. 86).
B. − [Appellation pour monsieur]
1. Plais. Je viens de lire la Grèce contemporaine du sieur About. C'est un gentil petit livre, très exact, plein de vérités et fort spirituel (Flaub., Corresp., 1855, p. 82).
2. Péj. ou méprisant. Nous y passerions [à Jersey] une année, et nous irions de là ensemble à Madère ou à Ténériffe. Après quoi, le sieur Bonaparte tomberait, et nous rentrerions tous en France en chantant un chœur final (Hugo, Corresp., 1852, p. 126).− Un tour à l'œil? proposa Petit-Pouce. Ça dégélerait le public, ça encouragerait les philosophes et une fois embrayée la soirée n'aurait plus qu'à rouler de séance en séance jusque vers le minuit, avec en fin de compte une gentille recette pour le sieur Tortose et la chemise trempée de sueur pour les trois athlètes (Queneau, Pierrot, 1942, p. 11).
Prononc. et Orth.: [sjœ:ʀ]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1292 « seigneur » (Charte [de Parthenay] ds Du Cange t. 7, p. 495c), titre en vigueur jusqu'à la Révolution, v. Brunot t. 9, p. 683; 2. 1694 dr. (Ac.: Sieur. Espece de titre d'honneur, dont l'usage ordinaire est renfermé dans les plaidoyez, dans les actes publics); 3. 1644 iron. (Scarron, Suitte des œuvres burlesques, p. 30). Anc. cas régime de sire*; cf. l'a. prov. seios cas régime plur. « seigneurs, chevaliers (du Temple) » 1187 (Doc. Comminges, Arch. Haute Garonne ds Brunel Suppl., p. 122, n o488, 3); cf. aussi l'a. fr. mon sor titre donné à un saint 1260 (Vente, Ste-croix, A. Vienne ds Gdf. Compl.), mon seur titre donné à un chevalier 1261 (ds Doc. ling. de la France, I, Haute Marne, éd. J.-G. Gigot, p. 147, n o131, 3), mon seur titre donné à un ecclésiastique 1270 ou 1271 n. st. (testament ds Doc. ling. de la Belgique romane, I, Hainaut, éd. P. Ruelle, p. 156, n o127, 6). Fréq. abs. littér.: 901. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 425, b) 3 064; xxes.: a) 812, b) 484. Bbg. Vitu (A.). Le Jargon du 15es. Genève, 1977, pp. 500-501.