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SCHISME, subst. masc.
A. − RELIGION
1. Acte par lequel un groupe de personnes appartenant à une confession religieuse se sépare de celle-ci et reconnaît une autorité spirituelle différente. Synon. dissidence, division.Au sein même des musulmans éclata un schisme terrible: les partisans d'Omar et d'Ali se traitant mutuellement d'hérétiques, d'impies, de sacriléges, s'accablèrent de malédictions (Volney,Ruines, 1791, p. 168).
HIST. DU JUDAÏSME. ,,Séparation des tribus d'Israël en deux royaumes: de Juda, au Sud, et d'Israël au Nord, à la mort de Salomon (931 av. J.-C.)`` (Foi t. 1 1968). [Jéroboam] compléta la scission politique par un schisme religieux et proposa à Israël deux veaux d'or (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 977).
2. HIST. DE L'ÉGLISE, DR. CANON. Rupture d'un groupe de fidèles d'avec le Saint-Siège. Schisme anglican, protestant, de la Réforme; schismes doctrinaux, ecclésiastiques; éviter un schisme; précipiter un pays dans un schisme; tomber dans le schisme; le schisme éclate. Les parlements changèrent quatre fois la religion de l'Angleterre. Ils consacrèrent le schisme de Henri VIII et le protestantisme d'Édouard VI (Staël,Consid. Révol. fr., t. 2, 1817, p. 287):
Tous les premiers schismes sont venus de la question du sabbat. C'est qu'en effet cette question marquait le point capital du débat, qui était de savoir si le christianisme était une continuation du mosaïsme ou une religion nouvelle. P. Leroux,Humanité, 1840, p. 781.
Schisme (d'Orient), schisme grec ou oriental. Séparation de l'Église d'Occident et de l'Église d'Orient. Le schisme de 1054, qui sépara du pape l'Église d'Orient, fut la consécration du schisme politique qui séparait l'Orient de l'Occident depuis le partage de l'Empire (Faure,Hist. art, 1912, p. 247).
(Grand) schisme (d'Occident). Division entre les chrétiens d'Occident (1378-1417), alors que deux ou même trois papes se disputent la papauté à Rome et à Avignon. Il y a un schisme dans l'Église, deux papes en guerre, l'un à Rome, l'autre à Avignon (Bainville,Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 108).
Faire (le) schisme. [L'archevêque de Lisbonne] est éloquent, téméraire, fanatique, il fera schisme. Archevêque contre archevêque (Lemercier,Pinto, 1800, i, 8, p. 24).Se séparer de Rome, faire le schisme, créer une Église nationale, ce seroit proclamer l'athéisme et ses conséquences (Lamennais,Religion, 1826, p. 215).
B. − P. anal.
1. Désaccord, conflit d'opinions. Il y a ici un schisme entre les chronologistes (Chateaubr., Essai litt. angl., t. 1, 1836, p. 274, note). Le drapeau noir flotte sur La belle Angerie. Une longue série de désastres familiaux, de schismes retentissants, est inscrite dans ses plis (H. Bazin,Vipère, 1948, p. 196).Un nouveau schisme s'est d'ailleurs produit: à côté du rugby à quinze (joueurs) s'est développé, depuis une vingtaine d'années, le rugby à treize (Comment parlent les sportifsds Vie Lang., 1954, p. 231).
2. Scission d'un groupe organisé, d'une école de pensée, d'un parti. Le grand fossé. Téléfilm français d'Yves Ciampi et Jean Elleinstein sur le congrès de Tours de 1920 et le schisme socialo-communiste (Le Point, 28 avr. 1980, p. 41, col. 1).
Prononc. et Orth.: [ʃism̭]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1174 cisme « dans une religion établie, formation d'une Église qui se sépare de l'Église reconnue, sans dissidence complète sur les points essentiels du dogme et du culte » (Guernes de Pont-Ste-Maxence, St Thomas, éd. E. Walberg, 452); ca 1175 fig. cisme « dispute » (Chronique Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 4220, 38707). Empr. au b. lat. ecclés.schisma, gr. σ χ ι ́ σ μ α, dér. de σ χ ι ́ ζ ε ι ν « fendre ». La graphie lat. schisme est att. en 1534 chez Rabelais, Gargantua, XVI, éd. R. Calder, M. A. Screech et V.-L. Saulnier, p. 112. Fréq. abs. littér.: 192.