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SAPE2, subst. fém.
A. −
1. ,,Tranchée ou petit tunnel fait en sous-œuvre ou en fouille, pour faire tomber une construction ou une masse de terre`` (Barb.-Cad. 1963 et 1971). La forteresse était construite sur une roche crayeuse, particulièrement tendre, où les mineurs de Balak creusèrent des sapes si profondes qu'une des tours s'écroula (Grousset, Croisades, 1939, p. 124).
2. P. anal., GÉNIE MILIT. Galerie souterraine exécutée dans une guerre de siège ou une guerre de tranchées pour s'approcher à couvert d'une position ennemie. Sur les vingt-cinq kilomètres de largeur qui forment le front de l'armée, il faut compter mille kilomètres de lignes creuses: tranchées, boyaux, sapes (Barbusse, Feu, 1916, p. 32).
Tête de sape. Partie antérieure d'une sape, point où se poursuit le travail d'excavation. (Dict. xixeet xxes.).
P. ext. Tout travail de terrassement. Dans la première guerre mondiale, on a donné aussi le nom de sape à des abris souterrains (Quillet1965).
P. méton., arg. milit. L'arme du génie. Dans trois mois (...) les anciens porteront tous (...) l'uniforme de sous-lieutenant d'artillerie ou de sape (Claris, Éc. polytechn., 1895, p. 297).Ce général est issu de la sape (Quillet1965).
3. P. ext. Galerie souterraine. Le métier d'égoutier était autrefois presque aussi périlleux, et presque aussi répugnant au peuple, que le métier d'équarrisseur (...). Il fallait une haute paye pour décider un maçon à disparaître dans cette sape fétide (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 528).J'étais comme le mineur qui sort pour un moment de ses sapes et qui s'aperçoit qu'on est tout de même au mois d'avril (Claudel, Otage, 1911, I, 1, p. 224).
4. Au fig. Manœuvres obscures tendant à détruire sournoisement quelque chose. Que pouvait notre sainte masure de Port-Royal, de toutes parts croulante et en ruines, contre ces sapes calculées et savantes? (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 534).Un Parodi, un Teitgen, un Bidault, il n'y a pas si longtemps, menaient encore leur lutte nocturne, et la sape qu'ils creusaient, ils pouvaient croire à chaque instant qu'elle allait déboucher, non dans le salon d'un ministère, mais dans une cellule ou une chambre de torture (Mauriac, Bâillon dén., 1945, p. 469).
B. −
1. Action de saper, de détruire un édifice en l'attaquant à la base. La brèche, pratiquée soit par la sape soit par la mine (Mérimée, Ét. arts Moy. Âge, 1870, p. 220).Les niches qui entourent ces statues sont posées latéralement et du même côté, par rapport aux becs saillants ou aux éperons qui renforcent ces tours contre la sape (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 242).
2. P. anal., GÉNIE MILIT. Action de pratiquer des sapes. Nos troupes entreprenaient alors, sur leur front d'attaque, des travaux de sape et mine, en vue de réduire les points essentiels de la défense ennemie (Foch, Mém., t. 1, 1929, p. 259).
3. P. anal. Action de creuser. Cet affouillement était un des plus compliqués parmi ces dédales, travail de l'eau, sape de la mer infatigable (Hugo, Travaill. mer, 1866, p. 278).Tu as entendu l'araignée bricolant dans sa toile, et dans le sol du camp la sape de la taupe (Giraudoux, Judith, 1931, III, 7, p. 244).
4. Au fig. Action d'essayer de détruire quelque chose de façon insidieuse et radicale. Nous avions, les uns et les autres, le pressentiment d'un sourd travail de mine, accompli dans le sol national: finances, industrie et commerce. Il s'agissait (...) de préciser en quoi consistait exactement cette sape (L. Daudet, Vers le roi, 1920, p. 240).Cet empirisme anglais (...) dont le travail de sape ruinait la raison elle-même (Philos., Relig., 1957, p. 34-5).
Prononc. et Orth.: [sap]. Att. ds Ac. dep. 1835. Homon. et homogr. sape1 et 3. Étymol. et Hist. 1. 1559 sappe « tranchée creusée dans un mur pour l'abattre » (G. du Bellay ds Mém. de M. du Bellay, L. VIII, éd. 1569, 248 v o); 1563 sape (B. Palissy, Recepte veritable ds Œuvres, éd. A. France, p. 152); 2. 1631-43 « tranchée servant à s'approcher à couvert de l'ennemi » (Malde Bassompierre, Journal de ma vie, mém., éd. de Chantérac, t. 2, p. 296); 3. 1751 au fig. (Abbé Prévost, Lettres angl. ou Hist. de miss Clarisse Harlove, p. 62: Quelles que puissent être mes vues, sa pénétration [de Clarisse] m'obligent à travailler à la sape [it. ds le texte]); 4. ca 1875 arg. désigne l'arme du Génie (d'apr. Esn.); 1894 (Lévy-Pinet, p. 277). Déverbal de saper2*.