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SAINT, SAINTE, adj. et subst.
I. − Adjectif
A. −
1. [En parlant d'un être spirituel ou d'un être vivant]
a) [En parlant de Dieu] Qui est, par essence, la perfection et la pureté absolue. La Sainte-Trinité; le Saint-Esprit; l'Esprit* Saint. C'est dans l'extension sans borne de notre être immortel, que se trouve le signe parlant du Dieu saint et sacré, et du Dieu bienfaisant à qui sont dus tous nos hommages (Saint-Martin,Homme désir, 1790, p. 22).
b) [En parlant d'une créature hum.] Qui a été reconnu saint par l'Église catholique (infra II A). L'évangile selon saint Jean, les saints apôtres, les saints confesseurs, les saints martyrs, les saintes vierges. Saint Paul rappelle souvent ses indignités. Saint Pierre pleure toute sa vie; mais on ne dit rien de son grand malheur. Tous les évangélistes le racontent: puis nul n'en reparle (Dupanloup,Journal, 1851-76, p. 131).Comme ministre chargé de prononcer sur un cas de revision, c'est saint Louis sous son chêne, avec Cujas et Bartole pour assesseurs (Clemenceau,Vers réparation, 1899, p. 98).V. canoniser ex. 1, commémoration ex. 1, docteur ex. 1 et 2, évangile ex. 7.
La sainte Famille*. Les saintes Femmes. V. femme I C a.Les saints Innocents. V. innocent.
Expr. et loc. Coiffer* sainte Catherine. Déshabiller* saint Pierre pour habiller saint Paul. C'est saint Roch et son chien. V. chien1.
2. [Ds des expr. figées]
a) La Saint-X. La fête de saint ou sainte X. Tu te rappelles l'antique usage de la Saint-Jean; toutes les femmes avaient une couronne de feuilles sur la tête, et leurs tabliers étaient remplis de feuilles odorantes (Krüdener,Valérie, 1803, p. 58).V. fête ex. 9.Le massacre de la Saint-Barthélemy. Le 24 août 1572. La Saint-Charlemagne (en l'honneur de Charlemagne, fondateur des écoles, le 28 janvier). Feu, herbe de la Saint-Jean. Été de la Saint-Martin. La Saint-Nicolas. Fête à l'occasion de laquelle, le 6 décembre, on offre des cadeaux aux enfants, dans le Nord et l'Est de la France (et aussi en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas). Pour leur fête et pour la Saint-Nicolas, ils trouvaient sur leur table une bouteille de vieux vin, des lainages, un compliment naïvement tourné par les bonnes sœurs, avec de grandes recommandations de n'en rien dire à personne (Ambrière,Gdes vac., 1946, p. 188).La Saint-Sylvestre. Le 31 décembre. Expr. Du 1erjanvier à la Saint-Sylvestre. Toute l'année. La Saint-Valentin. Le 14 février, fête des amoureux.
[Parmi de nombreux proverbes] Quand il pleut à la Saint-Médard [le 8 juin], il pleut quarante jours plus tard. À la Sainte-Luce [13 décembre], les jours croissent du saut d'une puce. (Dict. xixeet xxes.).
P. ell. Chômer* un saint.
P. plaisant., fam. À la saint-glinglin*. La sainte-paye, la sainte-touche. Le jour de la paye. Gervaise, depuis l'embauchage d'Étampes, n'avait pas revu la couleur de sa monnaie. Les jours de sainte-touche, elle ne lui regardait plus les mains, quand il rentrait (Zola,Assommoir, 1877, p. 684).
Vieilli. Célébrer, fêter saint lundi*.
b) [En parlant d'un lieu, d'un monument placé sous la protection d'un saint] Sainte-Sophie d'Istambul; la cathédrale Saint-Paul de Londres; l'île Sainte-Hélène; le mont Saint-Michel; le pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle. Cette construction (...) fut sans doute inventée pour doter le quartier Saint-Denis d'une sorte de Palais-Royal (Balzac,C. Birotteau, 1837, p. 112).Il allait dans le monde, il était reçu dans les meilleures maisons du faubourg Saint-Honoré (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 3, 1859, p. 462).
c) [Dans diverses lexies] Cavalerie* de Saint-Georges. Coquille* Saint-Jacques. Croix* de Saint-André. Danse* de Saint Guy. Feu Saint-Elme. V. feu1I A 2 a.Herbe* de saint Benoît, de sainte Barbe, de saint Jacques. Mal (de) + n. de saint (v. mal3). Ordre* de Saint-Michel. Prison* de Saint-Crépin.
3. Qui témoigne d'une haute élévation spirituelle en vivant selon les lois de la morale et de la religion. Saint prêtre. Je vis venir à moi l'abbé L*** qui (...) marchait avec la mâle allégresse d'une âme pure. C'était en effet un saint homme (A. France,Vie littér., 1890, p. 126).Madame de Sarpierre était une honnête Limousine, une sainte femme. Comme toutes les saintes femmes, elle a épousé l'homme qu'elle n'aimait pas, elle a vécu dans l'endroit qui lui déplaisait (Chardonne,Dest. sent., II, 1934, p. 239).
B. − [En parlant d'une chose]
1. Qui a un caractère sacré, qui est éminemment vénérable.
a) [En parlant de ce qui a un rapport direct avec Dieu] La sainte garde, la sainte volonté de Dieu. Sous la terre que vous leur aviez donnée pour héritage, on leur a creusé un vaste sépulcre (...) et on en a scellé la pierre d'un sceau sur lequel on a, par moquerie, gravé votre saint nom. Et ainsi Seigneur, ils sont là gisants (Lamennais,Paroles croyant, 1834, p. 183):
1. Je ne dormirai que très tard. C'est que je me souviens de la mort de grand'mère. Ce désastre avait très vite été consommé. Est-ce que Dieu, qui se trompa si lourdement ce jour-là, aurait l'intention de réparer son erreur? Que sa sainte volonté soit faite! Ah! oui, cela m'arrangerait bien que sa volonté soit faite. H. Bazin,Vipère, 1948, p. 85.
b) [En parlant de ce qui fait partie de la religion, de la liturgie] Les saints mystères; le saint sacrifice de la messe; le saint chrême; la sainte hostie; la sainte table; les saintes reliques; la sainte Église; l'Écriture sainte; image sainte. Le monastère se montre à découvert, une humble croix de bois en désigne l'entrée, et de loin on entend le son de la cloche se mêler aux saints cantiques (Cottin,Mathilde, t. 2, 1805, p. 243).Thomas, imperturbable, disait sa messe. Aux moments voulus la sonnette retentissait. La sonnette, la mélopée des oraisons latines, le bruit des livres saints dont le prêtre tourne les pages, n'autorisaient pas le moindre doute: l'île assistait à la messe! (Queffélec,Recteur, 1944, p. 192).V. église ex. 6.
Le saint-sacrement*.
LITURG. ANC. Sainte ampoule*.
Guerre* sainte. Histoire* sainte.
c) [En parlant d'une période de temps] Le saint carême. On nomme concerts spirituels ceux qui sont donnés pendant les jours saints (P. Lalo,Mus., 1899, p. 399).
Année* sainte, semaine* sainte. Jeudi*, vendredi*, samedi* saint. La sainte quarantaine*.
Expr. fam. Toute la sainte journée. Pendant toute la journée, sans discontinuer. Il pleut à verse toute cette sainte journée de premier de l'an (Laforgue,Moral. légend., 1887, p. 261).Il dormit toute la sainte journée, et ne se réveilla que parce qu'on frappait à la porte (Triolet,Prem. accroc, 1945, p. 244).
d) [En parlant d'un lieu]
Saint lieu, lieu saint. V. lieu1I B 1 b.
La cité* sainte, la ville* sainte. La terre* sainte. Les lieux saints. V. lieu1II A 1 c.
Le saint-sépulcre. V. sépulcre.
e) [Dans un titre ou en parlant d'une institution] Saint-Père*. Saint-Office*. Saint-Siège*.
f) HIST. [Dans des dénom. de communautés qui reconnaissent en leur chef une autorité émanant de Dieu]
Le Saint-Empire (romain). ,,Empire d'Occident rétabli par Charlemagne puis (...) Empire germanique`` (Ac. 1935). Le Saint-Empire romain germanique. Prince du Saint-Empire (Ac. 1935).Notre société admet les deux nuances d'opinion, qui reposent également sur le grand principe de l'unité germanique: la sainte fédération ou le saint empire. C'est une querelle à vider plus tard entre vainqueurs (Nerval,L. Burckart, 1839, p. 224).
La Sainte Ligue*.
2. Qui revêt un caractère de haute exigence morale et religieuse. Jusqu'aux XIIèmeet XIIIèmesiècles, l'architecture, science réputée sainte et sacrée, n'était pratiquée que par des religieux (Lenoir,Archit. monast., 1852, pp. 34-35):
2. Si son fils avait voulu faire l'École des Chartes ou Polytechnique, elle aurait certes, Esther Barbentane, éprouvé un grand saisissement de se l'entendre ainsi signifier par cet enfant, après tant d'années à rêver pour lui une vie sainte, une vie expiatrice de celle du docteur. Aragon,Beaux quart., 1936, p. 240.
Sainte colère. Colère inspirée par des sentiments éminemment moraux (p. réf. à celle de Jésus chassant les marchands du Temple). Il se reprocha aussitôt sa sainte colère. Il était bien résolu à ne pas se laisser entraîner dans une discussion religieuse (Martin du G.,Thib., Mort père, 1929, p. 1384).
3. Qui inspire ou doit inspirer une pieuse vénération. Synon. sacré, vénérable.Un saint devoir; la sainte justice. Depuis quand, dit Simon Giguet, de bons citoyens comme ceux d'Arcis voudraient-ils faire métier et marchandise de la sainte mission du député? (Balzac,Député d'Arcis, 1847, p. 309).La miséricorde humaine n'est que trop souvent un déguisement du mépris; mais notre mépris pardonnant de la partie raisonnante de l'être est une source de charité sainte et véritable (Milosz,Amour. init., 1910, p. 215).
4. Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre, littér. Chez saint François de Sales, il y a plus que le juste, il y a plus que l'utile, il y a plus que l'humain, il y a le saint (Sainte-Beuve,Caus. lundi, t. 7, 1853, p. 281).
II. − Substantif
A. −
1. Personne qui, selon la religion catholique jouit après sa mort du bonheur céleste. La Toussaint est la fête de tous les saints:
3. Tout bas, je répétai les litanies des saints que l'évêque et l'archidiacre récitaient à voix haute. Je croyais voir les grands saints, dont les noms frappaient mes oreilles, entourés de la foule plus glorieuse peut-être, en tout cas plus nombreuse infiniment, des saints qui n'ont pas laissé de nom sur la terre. Billy,Introïbo, 1939, p. 135.
2. En partic. Personne qui, en raison de la perfection évangélique de sa vie, est reconnue, après sa mort, par l'Église catholique, digne d'un culte public et universel. Les saints du paradis; canonisation d'un saint; récit de la vie d'un saint; saint protecteur; châsse, ossements, reliques d'un saint. Le ciel, qui s'ouvre et laisse voir dans ses splendeurs la trinité divine, les anges et les saints (Ozanam,Philos. Dante, 1838, p. 6).Le bon roi fonda (...) une abbaye qui ne porta le nom d'aucun saint du calendrier, mais fut appelé l'Abbaye de Thélème parce que chacun y faisait sa volonté (A. France,Rabelais, 1909, p. 69).
Les saints de glace. Les saints Mamert, Pancrace et Servais fêtés les 11, 12 et 13 mai, et, p. méton., ces jours pendant lesquels on observe parfois un refroidissement de la température. V. hiver ex. 4.
3. Loc. et proverbes
a) Loc. verb. fam.
Prêcher* pour son saint. Se recommander à tous les saints du paradis*.
Ne plus savoir à quel saint se vouer. Ne plus savoir comment se tirer d'affaire. Dans un de ces moments où, selon l'expression populaire, on ne sait plus à quel saint se vouer, comme ma grand'mère toussait et éternuait beaucoup, on suivit le conseil d'un parent qui affirmait qu'avec le spécialiste X... on était hors d'affaire en trois jours (Proust,Guermantes 2, 1921, p. 324).
b) Proverbes
Comme on connaît ses saints, on les honore. On agit avec chacun selon le caractère et les mérites qu'il a. (Dict. xixeet xxes.).
La fête passée, adieu le saint. ,,On oublie facilement ce qui nous a procuré quelque plaisir, quelque avantage`` (Ac. 1935).
Il vaut mieux s'adresser/avoir affaire à Dieu qu'à ses saints. Il vaut mieux s'adresser au maître plutôt qu'aux subalternes. (Dict. xixeet xxes.).
Un saint triste* est un triste saint.
4. THÉOL. La communion* des saints.
B. −
1. P. anal. [Dans d'autres religions ou sectes] Les saints de l'Islam. La large diffusion de grands poèmes persans a magnifiquement stylisé la physionomie de saint (...) de celui qu'ils appellent « Mansûr Hallâj » (L. Massignon,La Passion de (...) Hallâj, Paris, Gallimard, t. 1, 1975 [1914], p. 19).
2. Au plur.
a) HIST. RELIG. [N. de puritains anglais très intransigeants du xviies.] (Dict. xixes.).
b) Les saints du dernier jour. ,,Nom que les Mormons se donnent`` (Dupré 1972).
C. − P. méton. Représentation (image, statue) d'un saint. Les saints avaient été tirés de leurs niches et remplacés par les bustes de Brutus, de Jean-Jacques et de Le Peltier (A. France,Dieux ont soif, 1912, p. 4).
D. − Personne dont la vertu, la bonté, la patience forcent l'admiration. Voilà à quel degré d'inhumanité le zèle (...) de la science a poussé cet homme simple (...) qui, par la pureté de sa vie, mériterait d'être appelé (...) un saint laïque (A. France,Vie littér., 1891, p. 60).Schumann, Beethoven, ce sont des saints et des martyrs, qui n'ont pas trouvé leur Dieu (Mauriac,Écrits intimes, Journal homme trente ans, 1948, p. 127).
P. antiphr., fam., péj. Un petit saint. Personne qui affecte hypocritement l'innocence. Synon. fam. enfant de chœur*, sainte(-)nitouche*.Faire le petit saint. Pendant le jour, ces jeunes singes étaient de petits saints, ils affectaient tous d'être extrêmement tranquilles (Balzac,Rabouill., 1842, p. 366).
III. − Subst. masc., ARCHÉOL. BIBLIQUE. Le Saint des saints. Partie la plus sacrée du Temple de Jérusalem renfermant avant l'exil l'arche d'alliance. La cella (hékal) [du temple de Salomon] (...) était coupée par un écran, qui laissait au fond un petit sanctuaire, le debir, appelé plus tard Saint des saints (Renan,Hist. peuple Isr., t. 2, 1889, pp. 144-145).
P. métaph. ou p. anal. Endroit le plus retiré d'un édifice; service le plus secret ou le plus important d'une organisation, d'une entreprise. Ce demi-sourire qui se mêle à toute œuvre champenoise se retrouverait au besoin jusque dans le plus splendide et le plus sérieux des monuments de la province, jusque dans son saint des saints; je parle de l'église du sacre, de la cathédrale de Reims (Michelet,Journal, 1833, p. 111).L'orateur a successivement profané toutes les arches saintes (magistrature, administration, armée) et il a fini par toucher au saint des saints, au clergé! (Hugo,Nap. le Pt, 1852, p. 204).
Prononc. et Orth.: [sε ̃], fém. [sε ̃:t]. Homon. sain, sein, seing et formes de ceindre. Att. ds Ac. dep. 1694. Avec une minuscule et sans trait d'union devant le nom du personnage qu'il qualifie: saint Paul, saint Jacques; seule exception: saint Louis ou Saint Louis (v. Lar. Lang. fr.: ,,On écrit cependant Saint Louis avec une majuscule pour désigner Louis IX`` et J.-Y. Dournon, Dict. d'orth. et des difficultés du fr., Paris, Hachette, 1974: ,,On écrit parfois Saint Louis``). Avec une majuscule et le trait d'union pour nommer la fête mise sous l'invocation du saint, une ville, une rue, une église, un ordre consacrés au saint: l'église Saint-Pierre, l'ordre de Saint-Louis, boulevard Saint-Germain. Mots constr. avec saint: a) Domaine relig. La forme varie selon les mots et les dict., v. saint-esprit, saint-office, saint-père, saint-sacrement, saint-siège. b) Domaine profane. Minuscule et trait d'union: saint-bernard, saint-cyrien... À part saint-cyrien, saint-simonien (plur. des saint-cyriens, des saint-simoniens), le plur. est gén. inv. Seul Rob. 1985 régularise le plur., v. saint-michel, saint-nectaire, saint-paulin, ou propose les 2 graph., v. saint-bernard, saint-germain, saint-honoré, saint-marcellin, saint-paulin, saint-pierre. Dans les mots masc. seul varie le 2eélém., mais dans les mots fém. les 2 termes varient: sainte-barbe, Lar. Lang. fr. et Rob. 1985: plur. des saintes-barbes. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, pp. 314-315: soudure ou tolérance pour le trait d'union dans tous les cas, avec plur. aux 2 termes; ex.: un saint-bernard ou saintbernard, plur. des saints-bernards ou saintbernards. Étymol. et Hist. I. Adj. A. 1. 2emoit. xes. « qui est admis parmi les bienheureux, qui est canonisé par l'Église » sanct Lethgier (St Léger, éd. J. Linskill, 140); ca 1050 saint Alexis (St Alexis, éd. Chr. Storey, 507); 2. fin xes. « souverainement pur (en parlant de Dieu ou de ce qui est en étroit rapport avec lui) » sanz spiritum (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 515); ca 1050 la sainte trinitet (Alexis, éd. cit., 549); 3. ca 1050 « se dit d'une personne qui mène une vie exemplaire sur le plan moral et religieux » saint home (ibid., 197); 4. a) ca 1100 « sacré, ici en parlant du Paradis » seint pareis (Roland, éd. J. Bédier, 1522); b) ca 1100 « consacré, dédié à un saint » seint Michel del Péril (ibid., 1428); 5. ca 1100 sert à désigner, associé d'un nom de saint, un jour fixé par l'Église pour honorer ce saint (la feste seint Michel, A saint Michel (ibid., 37 et 53); en partic. sert à désigner certains jours remarquables pour les festivités qui s'y déroulent ou marqués par une tradition populaire, ainsi: 1822 la saint Charlemagne (Michelet, Mémor., p. 210); 1833 à la Saint Sylvestre (Balzac, Méd. camp., p. 11); 1854 la saint Nicolas (About, Grèce, p. 454: ... les bonbons ne parviennent pas jusqu'aux villages. Saint Nicolas n'apporte rien, qu'un de ces jours de relâche... ; p. 455: ... c'était la Saint Nicolas). B. 1. Ca 1050 « se dit de ce qui a un rapport direct avec Dieu, et qui, à ce titre est vénérable » sainte escriture (St Alexis, éd. cit., 258); 2. ca 1050 « qui a un caractère sacré » sain[t] batesma (ibid., 29); en partic. ca 1175 « ce qui, chez les catholiques, touche au mystère de l'eucharistie » saint sacrament (Benoît de Ste-Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 3757); 3. ca 1050 « qui revêt un caractère vénérable » le saint Cors (St Alexis, éd. cit., 498); 4. ca 1050 « qualifie toute communauté, toute assemblée qui a la foi en Dieu » sainte eglise (ibid., 256); 5. 1remoit. xiies. « se dit des lieux qui, pour des raisons religieuses, font l'objet d'une vénération particulière » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, XXIII, 3); en partic. ca 1208 la Terre sainte d'outremer (Villehardouin, Conquête Constantinople, éd. E. Faral, § 27); 6. xiiies. [ms.] « qui est motivé par des considérations religieuses » (Ambroise, L'Estoire de la guerre sainte [titre]); 1585 une saincte cholere (N. Du Fail, Les Contes et discours d'Eutrapel, éd. J. Assézat ds Œuvres facétieuses, t. I, p. 227); 7. 1680 « se dit des jours de la semaine qui précèdent Pâques » semaine Sainte (Rich., s.v. semaine); 8. 1821 « qui a un caractère exceptionnel, inexplicable » une espèce de rage sainte qui n'a pas de nom (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb., t. 1, p. 276). II. Subst. 1. a) 2emoit. xes. « personne qui, selon la religion catholique, jouit après sa mort du bonheur céleste » (St Léger, éd. cit., 2); b) 1690 vie des Saints « ouvrage destiné à édifier les fidèles par les récits de leur vie » (Fur.); c) 1718 fam. fêter le saint du jour (Ac.); d) 1866 les saints de glace (Amiel, Journal, p. 288); 2. a) ca 1280 « statue d'un saint, souvent considérée comme protectrice » (Guillaume de Saint-Pathus, Mir. Saint-Louis, éd. P. B. Fay, XXIIII, 58, p. 80); b) ca 1500 ne sçavoir plus ... à quel sainct se vouer (Commynes, Mém., éd. J. Calmette, t. II, p. 73); 1690 il vaut mieux parler à Dieu qu'à ses saints (Fur.); 3. a) 1456 « personne à la conduite exemplaire » (Arch. Nord B 19470, fol. 125: a cause duquel fief j'ay justice et seigneurie fonsiere ... la congnoissance du saint et du larron); b) 1678 « se dit d'une personne qui adopte le comportement d'un saint » (La Fontaine, Le diable en enfer, 74 ds Œuvres, éd. H. Régnier, t. V, p. 470); d'où 1678-79 être un petit saint (Id., Fables, VII, I, 48, ibid., t. II, p. 98); 4. dernier tiers du xiiies. [ms.] le saint des saints (B.N. 899, f o166 ds Trenel 1904, p. 331); 1845 fig. « l'endroit le plus relevé d'une maison » (Besch.); cf. 1853 (Goncourt, Journal, p. 85: la pièce mortuaire (...) était le saint des saints du journal); 5. 1827 subst. plur. « nom donné à certains puritains anglais très intransigeants au xviies. » (Hugo, Cromwell, p. 70). Du lat. class. sanctus « sacré, inviolable, consacré » qui a pris en lat. chrét. la valeur partic. dont le sens fr. est issu. Fréq. abs. littér.: 28 121. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 46 145, b) 42 161; xxes.: a) 44 182, b) 31 052. Bbg. Quem. DDL t. 9, 19, 32.