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SÉRÉNADE, subst. fém.
A. − MUSIQUE
1. Composition vocale, accompagnée ou non par un ou plusieurs instruments, que l'on interprétait la nuit sous les fenêtres d'une personne pour l'honorer ou la séduire. Donner, jouer la/une sérénade. Il faut la réveiller par une sérénade et qu'elle entende à son réveil son air favori (Sénac de Meilhan, Émigré, 1797, p. 1778).Pinçant une imaginaire mandoline, Sulphart se mit à chanter une sérénade sous les fenêtres éclairées: Si je chante sous ta fenêtre, ainsi qu'un galant troubadour (Dorgelès, Croix de bois, 1919, p. 248).
P. anal.
Mélodie que l'on chante dehors (souvent en s'accompagnant d'un instrument) pour amuser ou séduire un auditoire. Ils ne venaient pas boire mais donner une sérénade aux consommateurs (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p. 268).
Compliment que l'on adresse à une femme pour la conquérir. Les impertinents! Puis-je souffrir que l'on donne ainsi des sérénades à ma sœur? (Pesquidoux, Livre raison, 1925, p. 123).
2. Composition vocale ou instrumentale, de style libre et léger, destinée en principe à être jouée la nuit en plein air par un petit ensemble à vent (bois, cor) auquel peuvent s'adjoindre des cordes. [Haydn] écrivit, pour se divertir, une sérénade à trois instruments, qu'il allait, dans les belles nuits d'été, exécuter aux divers endroits de Vienne (Stendhal, Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p. 39).Celui qui se rend à Salzbourg en été ne songe qu'à s'enivrer de musique (...) le meilleur orchestre de Vienne (...) un Conservatoire savant, des sérénades en plein air (Ghéon, Prom. Mozart, 1932, p. 48).
B. − P. antiphr., fam.
1. Tapage, vacarme. Synon. bazar (fam.), boucan2(pop.), raffut (fam.).Jamais les bourgeois n'avaient tant à souffrir [des étudiants] (...). Les sérénades, les charivaris, toute espèce de tapage nocturne, tel était leur train de vie ordinaire (Mérimée, Âmes Purg., 1837, p. 306).
2. Réprimande. Synon. pop. engueulade, savon.Mais v'là qu'un soir elle est rentrée à deux heures du matin. Vous pensez si sa mère était dans tous ses états et si elle lui a joué une sérénade! (J. Lévy, Gosses Paris, 1898, p. 78).
REM.
Sérénader, verbe,mus. a) Empl. intrans. ,,Donner des sérénades`` (Littré). b) Empl. trans. Chanter (une sérénade). Méphisto-Bailly, après avoir excellemment accompagné sur l'alto la chanson du roi de Thulé « ingénieusement découpée comme le profil d'une église ogivale », murmure Alfred Ernst, a sérénadé le « Devant de la maison... » (...) [à propos de la Damnation de Faust, jouée chez Lamoureux] (Willy, Notes sans portées, 1896, p. 136).
Prononc. et Orth.: [seʀenad]. Ac. 1694, 1718: sere-; dep. 1740: séré-. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1550 « concert donné le soir sous les fenêtres d'une personne » (L. Labé, Debat de folie et d'amour ds Œuvres, éd. P. C. Boutens, p. 44); 2. 1705 désigne le genre musical correspondant (Brossard, s.v. serenata). B. Au fig. 1. 1646 « tapage nocturne » (Fr. de Boisrobert, Epistres en vers, t. 1, p. 43); 2. 1898 jouer une sérénade « faire de vifs reproches » (J. Lévy, loc. cit.). Empr. à l'ital.serenata, att. au sens A 1 dep. la 2emoit. du xves. (Luigi Pulci ds Tomm.-Bell.), ext. de sens de serenata « nuit sereine, temps serein », dér. de sereno (serein1*). Voir FEW t. 11, p. 510. Fréq. abs. littér.: 131. Bbg. Hope 1971, p. 222. − Schmidt 1914, § 160. − Wind 1928, p. 104, 176.