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RÉSURRECTIONNISTE, adj.
Vieilli
A. −
1. [En parlant d'une théorie, d'une idée] Qui concerne la résurrection. Opinion résurrectionniste. Je suppose qu'un homme, se disant inspiré, vienne attester de la part de Dieu la vérité du dogme résurrectionniste enseigné par Fourier (Proudhon,Créat. ordre,1843, p. 261).
2. [En parlant d'une pers.] Qui croit à la résurrection. Un Pharisien résurrectioniste aurait pu dire que les âmes des Juifs étaient reçues dans le sein d'Abraham jusqu'à ce que vînt la résurrection; mais il n'aurait assurément pas employé ces images d'enfer et de paradis (P. Leroux, Humanité,1840, p. 771).
Empl. subst. Jésus eut tous les principes des Esséniens, et fut résurrectioniste. S Paul, élevé dans le Phariséisme, fut également résurrectioniste (P. Leroux, Humanité,1840p. 684).
B. − Au fig. [En parlant d'un écrivain, d'un artiste] Qui ressuscite, fait revivre le passé des choses ou des êtres disparus. Dans l'exécution de M. G. se montrent deux choses: l'une, une contention de mémoire résurrectionniste, évocatrice (...) l'autre un feu, une ivresse de crayon, de pinceau, ressemblant presque à une fureur (Baudel.,Curios. esthét.,1863, p. 340).Une Cléopâtre par un prosateur résurrectionniste à la façon d'un Michelet, d'un Carlyle (Goncourt,Journal,1890, p. 1242).
Empl. subst. Dans le roman, Flaubert (...) a été un résurrectionniste, à la façon de Carlyle et de Michelet, des vieux mondes, des civilisations disparues, des humanités mortes (Goncourt,Journal,1890p. 1265).
C. − HIST., subst. masc. En Angleterre, criminel déterrant les cadavres pour les vendre aux chirurgiens à des fins de dissection. Bien avant qu'il ne fût question en France de Roberts Burck et des résurrectionnistes d'Edimbourg, des scélérats (...) faisaient métier de voler les cadavres récemment inhumés, pour les vendre aux chirurgiens (Vidocq,Vrais myst. Paris, t. 3, 1844, p. 196).
REM.
Résurrectionnisme, subst. masc.a) Vx. Doctrine de la résurrection générale. Synon. palingénésie.Cette opinion du résurrectionisme, ou de la venue prochaine de l'époque palingénésique, était aussi connue, aussi répandue, aussi vulgaire que possible avant la prédication de Jésus (P. Leroux, Humanité,1840p. 759).b) Hist. des sc. Doctrine scientifique qui soutient qu'un animal inférieur après une suspension prolongée de tout phénomène vital peut revenir à la vie. Au XVIIIesiècle (...) les uns soutenaient que, pendant la phase de dessèchement, la vie n'était que ralentie, amoindrie, mise en veilleuse; les autres prétendaient qu'elle était arrêtée, suspendue, et que la reprise des manifestations vitales, après une telle pause, constituait une véritable résurrection. Le célèbre Spallanzani rompait des lances en faveur du « résurrectionnisme », et Voltaire demandait ce que devient l'âme du rotifère pendant la période de mort provisoire (J. Rostand, La Vie et ses probl.,1939, p. 102).
Prononc.: [ʀezyʀ εksjɔnist], [-ʀe-]. P. Leroux, supra: résurrectioniste, résurrectionisme. Étymol. et Hist. 1. 1834 (Boiste: Résurrectionniste, nom par lequel on désigne ceux qui, en Angleterre, font métier de vendre des cadavres aux chirurgiens pour les disséquer); 2. 1840 « celui qui croit en la résurrection » (P. Leroux, op. cit., p. 684); 3. 1875 subst. « celui qui rappelle le souvenir d'une personne morte, ou de choses passées » (Lar. 19e). 1 et 4 empr. à l'angl. resurrectionnist « id. » 1776 et 1834 ds NED, dér. de resurrection « action de ressusciter » ca 1290, ca 1320, ibid., suff. -ist, corresp. au fr. résurrection* et -iste*. 2 et 3 dér. de résurrection*; suff. -iste*. Fréq. abs. littér.: 10.