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RÉPLÉTION, subst. fém.
A. − MÉD. État d'un organe ou d'une cavité anatomique qui est plein. Réplétion de la vessie. Morgagni cite diverses observations de morts subites, dont la cause parut être évidemment la réplétion des vaisseaux sanguins du cerveau, par l'air qui s'y était spontanément développé (Bichat, Rech. physiol. vie et mort, 1822, p. 272).La mammite est l'une des conséquences fréquentes de l'éruption sur les trayons. Elle est due à la réplétion de la mamelle et à la fermentation du lait dans les réservoirs (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux, 1896, p. 329).
État de réplétion. Fait pour un organe ou une cavité d'être rempli. La tunique papillaire est généralement plus ample que celles qui l'enveloppent, ce qui lui fait faire des plis de diverses figures et directions, selon les espèces; ces plis sont plus ou moins variables, selon l'état de réplétion du canal (Cuvier, Anat. comp., t. 3, 1805, p. 359).
P. anal., rare. [Le contenant est un récipient] On apprécie couramment le degré de réplétion d'un récipient opaque en en frappant les parois avec le plat de la main (Bariéty, Coury, Hist. méd., 1963, p. 628).
Vx. Surabondance de sang et d'humeurs. Synon. pléthore.La réplétion est la suite d'un état dans lequel on excède ordinairement, dans le régime, la dose nécessaire des alimens; ce qui fait que, quoique la digestion s'opère bien, on finit bientôt par avoir une surabondance de sang, et par suite d'humeurs (Encyclop. méthod. Méd.t. 121827).
B. − En partic. Surcharge d'aliments dans l'appareil digestif d'un organisme humain; p. ext., la sensation qu'elle procure. Cet homme et cette bossue, dans leur petit logement de 200 francs, ne dépensant rien que pour la gueule et n'existant que pour elle, vivaient dans une continuelle réplétion des exquises et des plus chères choses (Goncourt, Journal, 1875, p. 1077).Nous mangeons trop. Je mange trop. La réplétion me répugne. Il y a dans la réplétion quelque chose d'ignoble et, quand il s'agit de moi, ce m'est particulièrement insupportable (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p. 133).
État de réplétion de l'estomac. Fait pour l'estomac d'être plein ou trop abondamment rempli d'aliments. Le vomissement survient ou non, alimentaire ou muqueux, suivant l'état de réplétion ou de vacuité de l'estomac (Londeds Nouv. Traité Méd.fasc. 2 1928, p. 540).
C. − Au fig.
1. Plénitude, occupation totale d'un espace abstrait. Et c'était dans ces groupes embrasés d'âmes une plénitude de recueillement, une réplétion de silence inouï, jusqu'à ce que les timbres retentissant encore invitassent la vie humaine interrompue à s'envelopper d'un grand signe de croix et à reprendre son cours (Huysmans, En route, t. 1, 1895, p. 154).Les deux forces attractives et répulsives très satisfaisamment justifiées l'une par l'autre en vertu d'un heureux emploi de l'idée d'opposition, constituaient, dans leur synthèse, une réplétion de l'étendue (Hamelin, Élém. princ. représ., 1907, p. 277).
2. Pléthore, surabondance de quelque chose. La lutte fut toujours entre ces deux sortes de gens: (...) les uns disant que la plénitude et que la perfection sont des songes, les autres exigeant temporellement et réellement leur réplétion et refusant les espérances faciles (Nizan, Chiens garde, 1932, p. 168).
Prononc. et Orth.: [ʀeplesjɔ ̃]. Ac. 1694, 1718: reple-; dep. 1740: réplé-. Étymol. et Hist. a) Ca 1240 replecion « surcharge d'aliments » (La Chirurgie de Roger de Salerno, 297 r ods Z. fr. Spr. Lit. t. 86, p. 254); b) 1370-72 repleccion « action de remplir, fait d'être rempli » (Oresme, Ethiques, éd. A. D. Menut, p. 501); c) 1549 « abondance de sang et d'humeur, excès d'embonpoint » (Est.). Empr. au b. lat.replētio « action de remplir, de compléter » (dér. de replētus, v. replet), qui a dû être empl. dans le lat. méd. du Moy. Âge. Fréq. abs. littér.: 11.