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* Dans l'article "RÉPARER,, verbe trans."
RÉPARER, verbe trans.
A. − [Le compl. d'obj. désigne ce qui est détérioré, déréglé]
1. Remettre en bon état, en état de marche. Réparer un bateau, un château, une maison, une montre, une voiture. L'homme est à la pêche, et la femme, devant la loge, répare les mailles d'un grand filet brun (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Retour, 1884, p. 164).Nous avançons à pied, tandis que le chauffeur répare un pneu crevé (Gide,Journal, 1938, p. 1301).Empl. abs. Les clients, ils étaient tous raides... Ils faisaient réparer le moins possible. Ils réfléchissaient pour cent sous (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 117).Empl. pronom. à sens passif. Les fortifications de Montreuil, bien délabrées, se réparent tout doucement (Michelet,Journal, 1834, p. 121).
En partic. [Le compl. d'obj. désigne un objet d'art, un édifice de valeur] Remettre en état en respectant le style primitif. Synon. restaurer.[Lupot] a pu facilement étudier les violons des maîtres italiens et a dû être appelé à en restaurer un très grand nombre, qui n'avaient jamais été réparés (Grillet,Ancêtres violon, t. 2, 1901, p. 101).
2. Au fig. [Le compl. d'obj. désigne un inanimé abstr.] Remettre en l'état initial, rétablir. Il m'est encore plus agréable de donner à mon chien, à mes lapins et à mes pigeons le pain quotidien qui répare leurs forces (A. France,Jard. Épicure, 1895, p. 287):
1. ... si la finance du roi était ruinée, il ne fallait pas la réparer avec le sang du pauvre peuple, mais en faisant restituer aux gens sans mérite, pour lesquels on imposait cette nouvelle taille, ce qu'ils avaient déjà volé au roi. Barante,Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 276.
Vieilli. [Le compl. d'obj. désigne une pers.] Réconforter. Je fus accueilli comme de la famille. Un souper abondant nous répara (Sainte-Beuve,Volupté, t. 1, 1834, p. 118).
Empl. abs., vieilli. Épouser une jeune fille dont l'honneur est compromis. Je t'ai déshonorée, et je ne puis rien réparer (Dumas père, Antony, 1831, iv, 8, p. 217).Clérambard: (...) Octave est tenu de réparer. La Langouste: Réparer quoi? Clérambard: Il a péché avec cette jeune fille. Il doit l'épouser (Aymé,Cléramb., 1950, iv, 9, p. 237).
B. − [Le compl. d'obj. désigne ce qui détériore, ce qui cause des dommages matériels ou moraux]
1. [Le compl. d'obj. désigne un inanimé concr. ou abstr.] Faire disparaître, corriger. Réparer la brèche, les dégâts, les malheurs. [La mer] travaille à l'écueil, répare ses avaries, aiguise ses pointes, le hérisse, le remet à neuf, le maintient en état (Hugo,Travaill. mer, 1866, p. 276).J.-C. tombe pour la nième fois, il ouvre un large bec et laisse tomber le fromage pour réparer des ans l'irréparable outrage (Prévert,Paroles, 1946, p. 34).Empl. pronom. à sens passif. L'Amérique! J'y ai pensé plus d'une fois. C'est là, en effet, que les grands désastres se réparent en quelques années (Sandeau,Sacs, 1851, p. 58).
2. [Le compl. d'obj. désigne un inanimé abstr.] Remédier aux conséquences fâcheuses d'un acte, d'une parole, d'une situation. Réparer un échec, une erreur, une injustice, une imprudence, une négligence, une sottise. Je ne vous demande pas de réparer votre conduite, monsieur; je vous demande de l'expliquer (Dumas fils, Fils natur., 1858, ii, 4, p. 114):
2. « Qu'est-ce que c'est que cette personne, Basin? » demanda-t-elle d'un air étonné, pendant que M. de Guermantes, pour réparer l'impolitesse d'Oriane, saluait la dame et serrait la main du mari. « Mais c'est Mmede Chaussepierre, vous avez été très impolie... » Proust,Sodome, 1922, p. 673.
Empl. pronom. à sens passif. Un manque de formalité peut se réparer facilement en Angleterre (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 872).
P. ext. Compenser quelque chose de matériel ou de moral par un dédommagement, un comportement approprié. Réparer un oubli, ses torts. Pour réparer ton étourderie, tu devrais m'envoyer une longue lettre, me donnant des nouvelles de ta maman, de ta personne et de Croisset (Flaub.,Corresp., 1862, p. 18).L'obligation de réparer le cas échéant le préjudice qui en est résulté (Encyclop. éduc., 1960, p. 290).
Réparer le temps perdu. Se comporter de manière à faire en peu de temps ce que l'on a négligé de faire jusqu'à maintenant. Synon. rattraper le temps perdu.La persistance en moi d'une velléité ancienne de travailler, de réparer le temps perdu, de changer de vie (Proust,Fugit., 1922, p. 593).Réparer une offense, une injure. Apporter les compensations appropriées à une offense, une injure. Je pourrais enfin, si je le voulais, réparer l'offense que je t'ai faite. Mais la colère que m'ont donnée tes paroles m'aveugle trop maintenant pour que je consente seulement à me disculper (Camus,Dév. croix, 1953, 1rejournée, p. 533).
REM. 1.
Réparatif, -ive, adj.,rare. [Corresp. à supra A 2] Qui répare, qui reconstitue. Ces anciennes civilisations fondées sur ce qui change le moins, la fécondité du sol, les forces réparatives de la terre (Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum., 1921, p. 261).
2.
Réparatoire, adj.Propre à réparer. Mesure réparatoire. Comptant que Jouvin aurait plus de goût que Rochefort et ferait, dans le Figaro, un article réparatoire (A. Daudet,Trente ans Paris, 1888, p. 213).
Prononc. et Orth.: [ʀepaʀe], (il) répare [-pa:ʀ]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-. Étymol. et Hist. A. 1. a) Ca 1160 « remettre en état une chose endommagée » reparer le fosset (Eneas, 7284 ds T.-L.); 1160-74 part. passé adj. fossé reparé (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 4306); ca 1175 reparer murs (Benoît de Ste-Maure, Chron. ducs de Normandie, 34405 ds T.-L.); 1377 [ms. xvies.] os reparé (Lanfranc [ms. Bibl. nat. fr. 1323], fol. 10 v ods Littré); b) 1654 « faire disparaître les dégâts causés à une chose » réparer une brèche (Ablancourt, Luc. ds Rich. 1680); 2. a) 1176-81 « remettre en état (une personne), la restaurer, lui redonner des forces » (Chrétien de Troyes, Chevalier à la charrette, éd. M. Roques, 6668: La pucele soëf le couche [Lancelot] [...] Tot le renovele et repere, Tot le remue, tot le change); b) 1671 reparer ses forces (Pomey). B. Fig. 1. a) 1269-78 reparer ses lignages « restaurer sa race, sa lignée [en la perpétuant] » (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 19672, 19674); b) ca 1350 [en parlant du Christ] reparer humaine lignie « la racheter, la restaurer, par sa mort, dans sa dignité première » (Gilles li Muisis, Poésies, éd. Kervyn de Lettenhove, t. 2, p. 125); 1580 cont. relig. réfl. « (de l'homme) s'améliorer, remédier à son imperfection » (Montaigne, Essais, II, 16, éd. P. Villey et V. L. Saulnier, p. 618); c) 1606 reparer son honneur (Nicot); 2. 1346 « supprimer, compenser les conséquences fâcheuses d'un accident, d'un tort » (Arch. Loiret ds Gdf. Compl., s.v. attentat: les attemptaz que M... doit reparer pour les religieuz); 1538 (Est., s.v. sarcio: reparer un dommage, le deshonneur; s.v. expio: reparer une injure). Empr. au lat.reparare (proprement « préparer à nouveau ») « remettre en état, restaurer, rétablir » au propre et au fig. Fréq. abs. littér.: 2 027. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 970, b) 2 943; xxes.: a) 2 416, b) 2 199. Bbg. Blochw.-Runk. 1971, p. 473.