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RÉDEMPTEUR, -TRICE, subst. et adj.
A. − RELIG. CHRÉT.
1.
a) Subst. masc. [Gén. avec une majuscule] Jésus-Christ, qui, par sa crucifixion, a racheté le genre humain et l'a sauvé de la mort éternelle. Synon. sauveur.L'âme, tombée par la naissance dans la prison du corps, est soumise à l'esclavage du péché et ne peut en être délivrée que par la vertu du Rédempteur mort sur la croix pour le salut du genre humain (Ménard, Rêv. païen, 1876, p. 71).L'homme-Dieu crucifié est pour les chrétiens le rédempteur des hommes, c'est-à-dire celui qui réconcilie l'humanité et la divinité entre lesquelles il est comme déchiré (Lacroix, Marxisme, existent., personn., 1949, p. 10).
RELIG. CATH. Congrégation/Institut/Ordre du Très-Saint-Rédempteur. V. rédemptoriste. (Dict. xxes.).
b) P. anal., subst. Divinité ou personne qui sauve spirituellement, qui redonne de la vertu. Le rédempteur Krishna. La femme, bien loin qu'elle ait causé par sa curiosité indiscrète la perte du genre humain, (...) a été donnée à l'homme comme sa rédemptrice et son ange gardien (Proudhon, Pornocratie, 1865, p. 16).Alexandre Dumas s'est posé comme le Saint Vincent de Paul littéraire de la prostitution, le tendre rédempteur de l'amour qui s'achète (Goncourt, Journal, 1875, p. 1041).
2. Adjectif
a) [En parlant du Christ, de Dieu] Qui accorde, procure la rédemption; qui est l'instrument direct ou indirect de la rédemption. Le Christ Rédempteur, le Christ qui saigne pour les misérables, le Christ Jésus qui meurt (Bloy, Journal, 1903, p. 168).Karl Barth est loin d'admettre que le Dieu Créateur et le Dieu Rédempteur, le Dieu de l'Ancien et celui du Nouveau testament ne soient pas le même Dieu (Philos., Relig., 1957, p. 34-12).
P. anal., RELIG. CATH. [En parlant de la Vierge Marie] Tu sei benedetta fra le donne (...) j'aime cette prière. Si belle: jubilation du monde aux pieds de la femme rédemptrice, devant la source de la vie et la porte du Salut (Larbaud, Amants, 1923, p. 248).
b) [En parlant de la passion christique, de l'action divine] Qui réalise la rédemption, qui apporte le salut. La croix rédemptrice. Viens les prendre toi-même, ô Jésus, dans ces bras qui se sont ouverts sur le monde dans les douleurs rédemptrices de ta Croix (...) pour les rapprocher de ce cœur de Père qui les aima le premier! (Monod, Sermons, 1911, p. 274).Dieu est dans le Christ (...) travaillant à sanctifier le monde (...). L'activité rédemptrice n'est pas un souvenir historique, mais une réalité d'aujourd'hui (Bremond, Hist. sent. relig., t. 3, 1921, p. 130).
Vx. Signe rédempteur. Crucifix; signe de la croix. En faisant le signe de la croix (...) il [le curé] avait eu loisir d'examiner la maligne créature [la Vouivre] que le signe rédempteur ne semblait pas émouvoir (Aymé, Vouivre, 1943, p. 134).
c) [En parlant d'un sentiment, du comportement hum.] Qui permet de s'associer à l'œuvre de rédemption divine, de vaincre le péché, de gagner le salut. Synon. purificateur, salutaire, salvateur.Le regret rédempteur, le remords qui délivre (Verlaine, Poèmes saturn., 1866, p. 242):
... elles sont, au milieu de leurs remords, dévorées par leur amour. De là, ces grands dévouements, ces austères retraites (...). Mais quand l'homme qui inspire cet amour rédempteur a l'âme assez généreuse pour l'accepter sans se souvenir du passé (...), cet homme épuise d'un coup toutes les émotions terrestres... Dumas fils, Dame Camélias, 1848, p. 128.
B. − P. ext.
1. Subst. Personne qui apporte une régénération, des valeurs nouvelles, le bien social. L'union du nouveau Faust et d'Hélène donne naissance à la vierge Futura. C'est d'elle que viendra le salut du monde: elle est la justice et elle est la pitié. (...) qu'est donc ce Faust nouveau pour avoir donné le jour à cette vierge messie, à la rédemptrice de l'humanité? (...) Il est la Pensée libre (A. France, Vie littér., 1891, p. 365).[Salvat] bégaya sa foi (...): le sacrifice de son existence pour que la misère enfin cessât (...) dans son illuminisme de rédempteur, entrait aussi l'orgueil du martyre, la joie d'être un des saints rayonnants et adorés de la naissante Église révolutionnaire (Zola, Paris, t. 1, 1897, p. 224).
P. iron. Ces rédempteurs à courte vue, qui commencent par tout renier des institutions et des hommes de France, me font invariablement songer à Gribouille (Ambrière, Gdes vac., 1946, p. 118).
P. anal. Ce serait abaisser en quelque sorte son rôle de rédemptrice si l'on arrivait à la considérer [la musique] uniquement comme un simple instrument de propagande; (...) toute œuvre d'art véritable (...) élève l'esprit, (...) embellit la vie (Becquet, Organ. loisirs travaill., 1939, p. 51).
2. Adj. Qui rénove, promeut. Un être rédempteur peut se lever parmi eux. Il en faudra, des pauvres, pour relever les pauvres (R. Bazin, Blé, 1907, p. 201).Nous sommes la nation rédemptrice et le peuple lumière, c'est entendu, mais nous ferions mieux d'être forts (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p. xxiv).V. beaucoup ex. 38 et perfectif ex. de Blondel.
Prononc. et Orth.: [ʀedɑ ̃ptœ:ʀ], fém. [-tʀis]. Ac. 1694, 1718: re-; dep. 1740: ré-; 1694-1878, au masc., 1935, au masc. et comme adj. fém. œuvre rédemptrice. Étymol. et Hist. 1. a) Fin du xes. subst. « le Christ, considéré en tant qu'il a racheté le genre humain par sa mort » (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 416: redemptor), attest. isolée; de nouv. déb. du xives. (Psautier, LXXVII, 36, ms. B.N., fr. 1761, f o98 v ods Gdf. Compl.); b) 1803 adj. « qui opère la rédemption » (Chateaubr., Génie, t. 1, p. 37); c) 1823 subst. « ce qui assure le rachat des fautes morales » (Boiste); 2. 1553 « chez les Hébreux, celui qui avait le droit de racheter la propriété ou la personne de son proche parent » (Bible, s.l., impr. J. Gerard, Proverbes, 23, 11 d'apr. FEW t. 10, p. 177b), attest. isolée; de nouv. 1765 (Encyclop.); 3. 1721 « religieux de l'ordre de Notre-Dame de la Merci » (Trév.). Empr., au sens 1, au lat. eccl.redemptor, en lat. class. « celui qui rachète », notamment « celui qui rachète des prisonniers ». L'a. fr. a employé plus fréq. le subst. raiembeor « rédempteur » (xiiies. ds Gdf.), dér. de raiembre « racheter », issu du lat. redimere, v. rédimer. Fréq. abs. littér.: 218. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 249, b) 166; xxes.: a) 402, b) 382.