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RUT, subst. masc.
A. − État physiologique des animaux, spécialement de certains mammifères, qui les pousse à l'accouplement; période au cours de laquelle ils sont dans cet état. Époque, moment, périodicité, signes du rut. [Tartarin] disait aussi les mœurs des grands lions de l'Atlas (...), leur vigueur phénoménale et leur férocité au temps du rut (A. Daudet, Tartarin de T., 1872, p. 38).Le rut chez les mâles n'existe qu'autant que les femelles de la même espèce sont elles-mêmes en rut, on dit aussi en chaleur. Le rut des femelles correspond à l'œstrus (Villemin1975).
En rut. Synon. en amour, en chaleur, en chasse (v. chasse1), en folie (v. folie1).Entrer en rut; biche, cerf, chevreuil en rut. La fièvre d'amour le minait (...). Il [le goupil] venait de croiser le sillage tout frais d'une femelle en rut (Pergaud, De Goupil, 1910, p. 54).V. supra ex. de Villemin.
Rem. ,,Le mot chaleur (être en chaleur) est souvent appliqué aux femelles. Ex.: biche, hase, chienne. Du sanglier, du loup et du renard on ne dit pas: ils entrent en rut, mais en chaleur`` (Duchartre 1973).
B. − P. anal., fam., [À propos d'un être humain] Grande excitation sexuelle. Le rut qui montait d'elle, ainsi que d'une bête en folie, s'était épandu toujours davantage, emplissant la salle [de théâtre] (Zola, Nana, 1880, p. 1119).
En rut. En proie à une grande excitation sexuelle. L'amant qui saura exactement de la femme de chambre les époques de sa maîtresse peut d'autant mieux dresser ses plans. Que serait-ce si Lisette disait indiscrètement: Venez, mademoiselle est en rut? (Michelet, Journal, 1857, p. 329).
C. − Au fig. Agitation, ardeur, effervescence, émotivité, fougue. Les jeunes gens élégants, des « intellectuels », peu maîtres de leurs nerfs (...) dans cette terrible atmosphère des foules, se livraient au rut de la haine (Barrès, Scènes et doctr., t. 1, 1902, p. 238).
En rut. En proie à l'agitation, l'ardeur, l'effervescence. L'insurrection vendéenne est un lugubre malentendu. Échauffourée colossale (...) l'absurdité en rut, bâtissant contre la lumière un garde-fou de ténèbres (Hugo, Quatre-vingt-treize, 1874, p. 24).
Prononc. et Orth.: [ʀyt]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1160 ruit « désir de s'accoupler » (Enéas, 9137 ds T.-L.); en partic. 1160-74 en parlant de certains mammifères, désir de s'accoupler, à des époques déterminées » tens du ruit (Wace, Rou, éd. A.-J. Holden, II, 1548); fin xives. [ms. mil. xves.] rut <trut> (Le Livre du bon Jehan, v. 2831 ds Littré); 2. 1857 fig. « excitation, effervescence » les ruts de la pensée (Goncourt, Journal, p. 427). Du b. lat. rūgι ̄tus « rugissement », de rūgι ̄re « rugir », qui s'est dit spécialement du bramement du cerf quand il est en rut; d'abord sous la forme ruit (jusqu'au xvies.), a signifié aussi « bruit, tumulte », en a. et m. fr. ca 1245 (Philippe Mousket, Chron., 20674 ds T.-L.), sens que l'on retrouve dans l'esp. et le port. ruido, seul le frioulan rût, arût a le sens du fr.; pour l'évolution ruit, rut, v. futé. Fréq. abs. littér.: 131.