Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RUMINATION, subst. fém.
A. −
1. PHYSIOL. ANIM. Processus par lequel les ruminants régurgitent les aliments emmagasinés dans le rumen et les mastiquent de nouveau avant de les avaler définitivement. Synon. rare ruminement.La rumination des chameaux meublait le silence d'un bruit mou, baveux (Arnoux,Juif Errant, 1931, p. 43).Le magistrat tourne la tête avec la lenteur maussade de bœufs qu'on dérange en pleine rumination (H. Bazin,Tête contre murs, 1949, p. 99).V. météorisme ex. de Nocard, Leclainche.
2. P. anal., rare. [En parlant d'une pers.] Mastication. Malcourtois (...) entendait le bruit de ses mâchoires, un bruit lent, régulier, bovin. Et les minutes passèrent sans qu'il y eût rien autre chose que cette rumination placide (Genevoix,Raboliot, 1925, p. 195).
B. − Au fig.
1. Action de ruminer (v. ce mot B 1 a); pensée approfondie portant sur un sujet particulier. Synon. méditation, réflexion, ruminement (rare).Une nuit de discussion avec lui-même, d'inutile rumination, a suffi pour faire de lui un autre homme, aussi faible qu'une femme (Bernanos,M. Ouine, 1943, p. 1461).Je décide que j'inclinerai le Bloc-Notes vers la méditation, les ruminations qui naissent d'une lecture (Mauriac,Bloc-Notes, 1958, p. 245).
2. En partic.
a) Action de revenir sans cesse en esprit sur le même sujet. Synon. remâchement, ressassage (dér. s.v. ressasser), ressassement (dér. s.v. ressasser), ruminement (rare).À mon âge on se confine dans le souvenir et la rumination (Arnoux,Rossignol napol., 1937, p. 225).L'émotivité liée à la rumination du passé [explique] une forte propension à l'idée fixe (Mounier,Traité caract., 1946, p. 25).
PSYCH. Rumination (mentale). ,,Ressassement incoercible d'idées sombres, de prévision pessimiste dans les états dépressifs et les délires de persécution`` (Pel. Psych. 1976). Quand ces agitations forcées de la pensée sont diffuses, elles forment les phénomènes connus, sous le nom de fuite de la pensée, de mentisme, de rumination mentale (Janet,Obsess. et psychasth., t. 2, 1903, p. 106).V. désaccorder ex. 1.
b) Idée qui occupe de façon obsédante l'esprit d'une personne. Synon. hantise, idée fixe*, remâchement (dér. s.v. remâcher), ressassage (dér. s.v. ressasser), ressassement (dér. s.v. ressasser).Pendant quelques heures, le psychasthénique (...) se libère de ses ruminations obsédantes (Delay,Psychol. méd., 1953, p. 225).En vérité, il n'avait pas besoin de Lambert, mais il souhaitait l'arracher à ses ruminations (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 294).V. chose ex. 32.
Prononc. et Orth.: [ʀyminasjɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. Fin xives. « action de réciter par cœur, en chuchotant » (Eustache Deschamps, Œuvres, IX, 203, 6199 ds T.-L.); 2. 1732 « action de remâcher les aliments » (Trév.). Empr. au lat.ruminatio « rumination »; fig. « répétition; réflexion », dér. de ruminare (v. ruminer). Fréq. abs. littér.: 102.