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RUDEMENT, adv.
D'une manière rude.
A. −
1. Avec brutalité, violemment. Synon. brutalement.Fermer rudement une porte; frapper rudement qqn. Comme elle se penchait pour repousser la table, il la baisa rudement sur le cou (Zola,Curée, 1872, p. 470).Autour de la gare de l'Est, une manifestation contre la guerre avait été rudement dispersée (Martin du G.,Thib., Été 14, 1936, p. 410).
En partic. De façon désagréable. Le cri rauque des vieux verrous rouillés heurta rudement son oreille (Hugo,Han d'Isl., 1823, p. 493).
2. Avec dureté, sévérité; sans ménagement. Synon. durement, sévèrement.Corriger, traiter rudement qqn; appliquer rudement la loi. Je suis un vieux militaire, je ne sais pas déguiser ma pensée; je la dis rudement: cela est, mille tonnerres! sublime (Balzac,E. Grandet, 1834, p. 142).Le vétérinaire ne voulut même pas en disputer, il signifia rudement à sa femme qu'il faisait ce qu'il estimait devoir être fait (Aymé,Jument, 1933, p. 187).
3. D'une façon cruelle, pénible, intensément ressentie. Synon. cruellement, douloureusement.Être rudement éprouvé par qqc., ressentir rudement qqc. Jamais désespoir n'était tombé plus rudement dans un être. La sinistre vérité, comme un éclair, brûla les yeux de la paralytique et entra en elle avec le heurt suprême d'un coup de foudre (Zola,Th. Raquin, 1867, p. 178).[Mon père] aimait MmeF... La nouvelle de son suicide a dû l'agiter rudement (A. Daudet,Pte paroisse, 1895, p. 172).
B. − Beaucoup, très. Synon. diablement (fam.), drôlement (fam.), terriblement.Comment vous a semblé le Trocadéro, petite folle? − Je suis rudement contente de l'avoir quitté pour venir avec vous (Proust,Prisonn., 1922, p. 167).Elle passa la main sur son front et dit: « Vous m'avez fait rudement peur (...) » (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 302).
Prononc. et Orth.: [ʀydmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1213 « d'une manière malhabile » (Fet des Romains, éd. Flutre et Sneyders de Vogel, 406, 27); 2. 1262 « d'une façon rude, violente » (Rutebeuf, Le Mariage Rustebeuf, éd. E. Faral, J. Bastin, t. 1, p. 548); 1690 aller rudement en besogne (Fur.); 3. 1594 adv. « beaucoup, très » il faisoit rudement froid (Journ. Cuenin ds Pierreh.). Dér. de rude*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 762. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 652, b) 1 381; xxes.: a) 1 781, b) 872.