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ROULEUR, -EUSE, subst. et adj.
A. − [Corresp. à rouler II A 1]
1. Littér., en appos. ou en attribut. (Ce) qui roule, emporte quelque chose. Torrent rouleur d'or. Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes (Rimbaud,Poés., 1871, p. 128).Des troncs entrechoqués monte un puissant murmure Pareil au bruit des mers, rouleuses de galets (Samain,Chariot, 1900, p. 125).
2. Subst. masc. Manœuvre chargé de déplacer, de pousser des charges. Rouleur de brouettes. Harry Pimple (...) coula un regard luisant vers les colis de champagne que les rouleurs sortaient des wagons (Hamp,Champagne, 1909, p. 195).En appos. Ils se morfondaient dans l'attente du bateau de Douvres en retard. − Est-ce qu'il vient? demanda un brigadier rouleur au manœuvrier de la grue (Hamp,Champagne, 1909, p. 193).
[Dans les mines] Manœuvre employé au roulage. Synon. hercheur.L'oncle Gaspard était piqueur [dans une mine] (...) Alexis était son rouleur, c'est-à-dire qu'il poussait, qu'il roulait sur des rails (...) un wagon nommé benne (Malot,Sans fam., 1878, p. 50).
B. − [Corresp. à rouler II D]
1. Subst. Ouvrier, ouvrière qui donne à quelque chose la forme d'un cylindre, d'un rouleau. Rouleur de papiers peints, de tuyaux, de gouttières. On compte environ quarante mille employés en France, déduction faite des salariés, car un cantonnier, un balayeur des rues, une rouleuse de cigares ne sont pas des employés (Balzac,Employés, 1837, p. 275).
2. Subst. fém.
a) TECHNOLOGIE
α) ,,Machine de chaudronnerie utilisée pour le cintrage et le roulage des tôles`` (Boissier 1975).
β) ,,Machine constituée de deux cônes rotatifs, servant à modeler la masse plastique de sucre cuit en un cylindre de faible diamètre à partir duquel seront moulés les bonbons`` (GDEL).
b) ,,Appareil servant à rouler à la main des cigarettes`` (GDEL).
c) Région. (Canada). Cigarette faite à la main. − Cigarette? − Ce n'est pas de refus. Je n'avais plus que des rouleuses (H. Bernard,Les Jours sont longs, 1951, p. 87 ds Richesses Québec, 1982, p. 2043).
3. (Insecte) qui roule les feuilles des plantes pour y pondre et dont les larves roulent celles-ci pour s'y loger (d'apr. Séguy 1967). (Insecte) rouleur; (chenille) rouleuse.
C. − [Corresp. à rouler I A 2 et II A 2]
1. MAR. (Bateau) qui roule beaucoup. Les voiliers sont moins rouleurs que les vapeurs car leur voilure et leur quille les appuient (Merrien1958).C'est un grand rouleur (Merrien1958).
2. Subst. masc.
Rouleur de mécanique. V. mécanique II C 3.
Rouleur d'yeux, de prunelles. Le Van Dyck des salons, l'Ernest des boudoirs, le rouleur d'yeux, la coqueluche assermentée des dames Anglo-Franco-Belges (Desaymard,Chabrier, 1934, p. 123).Je m'attendais à chaque instant à voir surgir ces rouleurs de prunelles, ces grinceurs de dents, ces Piémontais moustachus qui avaient été les compagnons de ce forban révolutionnaire (Giono,Voy. Ital., 1953, p. 20).
D. − [Corresp. à rouler I A 3 et II A 3]
1. Subst. le plus souvent au masc.
a) Personne qui se déplace sans cesse, qui voyage beaucoup. La retraite!... Toujours ce rêve que les matelots commencent à faire en pleine jeunesse (...); devenir quelqu'un de posé dans son hameau, dans sa paroisse, − marguillier après avoir été rouleur de mer (Loti,Mon frère Yves, 1883, p. 272).La méfiance villageoise, toujours en éveil, se laisse cependant souvent « affronter » par les maquignons rouleurs de foires (Menon, Lecotté,Vill. Fr., 2, 1954, p. 67).
b) Ouvrier qui change sans cesse d'employeur, de service. Ce vieux valet, je le comprends, maintenant. Ce valet à l'ancienne mode, peut être un rouleur comme moi, qui avait, à la fin, trouvé sa place, il était de la famille (Giono,Baumugnes, 1929, p. 88).Dans tous les métiers, il y a des rouleurs, des ouvriers qui vont d'atelier en atelier (Chautard1937, p. 112).
c) Celui, celle qui erre sans but, passe son temps à traîner; vagabond, vagabonde. Rouleur, rouleuse de routes. L'oncle, avec son obligeance de rouleur de trottoirs, offrit à son jeune ami de l'accompagner (Zola,Pot-Bouille, 1882, p. 304).Ivre, hideux, squameux, toute la boue du grand chemin sur ses loques, dans sa barbe, le vieux rouleur (...) avait laissé tomber sa trique (A. Daudet,Pte paroisse, 1895, p. 121).V. maraude A ex. de Zola.
2. Subst. fém., pop. Prostituée. Synon. fam. roulure, traînée.Une de ces liaisons étranges mais assez fréquentes, par lesquelles certaines rouleuses, sorties du faubourg, une fois riches et lancées, reviennent au ruisseau natal (A. Daudet,Jack, t. 2, 1876, p. 227).La pensée que cette petite rouleuse se refusait à moi, (...) cette pensée m'exaspéra (Lorrain,Phocas, 1901, p. 364).
E. − Arg., subst. masc.
1. [Corresp. à rouler I C 2 b] Bavard, vantard (d'apr. Cellard-Rey 1980). Avec un rouleur comme la Ventouse, valait mieux se tracer, sinon y en avait pour la noïe [nuit] à clocher ses conneries (Le Breton1960).
2. CYCL. ,,Coureur de fond, capable d'assurer longtemps un train régulier et rapide, mais auquel manque la pointe de vitesse à l'arrivée`` (Petiot 1982). Le profil de l'étape (...) culmine... à 40 mètres. Ce cadeau offert aux routiers-sprinters n'est pas illogique en soi. Puisqu'on fait la part belle aux grimpeurs, puisque les rouleurs disposent de plusieurs courses contre la montre pour s'exprimer, il est bien normal que les « lévriers de la route » bénéficient d'une petite compensation (Le Monde, 10 juill. 1981, p. 29).
3. IMPR. [Corresp. à rouler I A 2 a] Un abatteur, en terme d'imprimerie, est un homme qui fait beaucoup d'ouvrage, un grand rouleur, un compositeur habile (Momoro,Impr., 1793, p. 34).
F. − Rare. [Corresp. à rouler I B 1, II B 1]
1. Adj. Qui a des vibrations, roule les r. L'autre bourrique il est revenu au baratin, (...) il nous a traités en pourris, avec son accent si rouleur (Céline,Mort à crédit, 1936, p. 638).
2. (Oiseau) qui fait des roulades. Le canari, le rouleur en particulier, offre, en plus d'une agréable compagnie, un beau chant mélodieux (R. M. Martin,Le Multiguide des oiseaux de cage et de volière, adapt. par Chr. Bougerol, Paris, Bordas, 1982, p. 21).
G. − Subst. masc. [Corresp. à rôle] Chez les compagnons du Tour de France, ouvrier affecté à certaines fonctions d'organisation. Dans toutes les sociétés, chaque Compagnon, à tour de rôle, consacre une semaine à embaucher et à lever les acquits; de plus, il convoque les assemblées, il accueille les arrivants, il accompagne les partants (...): telles sont les fonctions du Rouleur (Perdiguier,Livre compagn., 1840, p. 51).Les fonctions de rouleur (ou rôleur) consistent à présenter les ouvriers aux maîtres qui veulent les embaucher et à consacrer leur engagement au moyen de certaines formalités (Sand,Compagn. Tour de Fr., 1840, p. 98).
Prononc. et Orth.: [ʀulœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. a) 1284 subst. fém. roleresse « femme qui fait rouler » (Juin, Test. de Jehan Bahoe, Arch. Tournai ds Gdf.), attest. isolée; b) 1582 subst. masc. rolleurs de vins « ouvrier qui roule les tonneaux » (G. du Buys, Elég. à M. de Loquelan ds Gdf. Compl., s.v. roleur); 1715 rouleurs et chargeurs de tonneaux (Déclarat. 22 oct., Tarif. ds Littré); c) 1765 id. « ouvrier qui roule des chariots de minerai » (Encyclop. t. 17, p. 145a); d) 1837 subst. fém. une rouleuse de cigares « femme qui roule les cigares » (Balzac, loc. cit.); e) av. 1877 subst. masc. rouleur de cartouches (Encyclopédie Roret, Manuel de l'artificier, p. 413 ds Littré Suppl.); 2. a) 1358 adj. « qui roule » civieres rouleresses (Compt. mun. de Tours, p. 51, Deleville ds Gdf., s.v. roleresse); b) 1734 id. chenilles rouleuses (Réaumur, Les Mémoires sur les insectes ds Brunot t. 6, p. 572); 3. a) 1725 subst. masc. mar. (Feuillée, Journal des observations physiques, mathématiques et botaniques, Paris, 37 ds Fr. mod. t. 26, p. 57: notre Vaisseau étoit grand rouleur); b) 1926 cycl. (d'apr. Esn. 1966); 4. a) 1771 subst. masc. « marchand forain » (Trév.); b) 1799 id. « personne qui erre dans de mauvais lieux, vagabond » (Tém. Dufour, mercière de Pezy, 11-3 ds Disc. et rés. affaire Orgères, 1801, I, 59, p. 172, r o2: il est venu à la maison deux particuliers qui avaient l'air de rouleurs); en partic. 1856 subst. fém. « femme de mauvaise vie » (E. Furpille et Max Gérard, Un Million de Drôleries parisiennes, Paris, Passard, p. 143 ds Fr. mod., t. 22, p. 143); c) 1832 « ouvrier qui travaille tantôt dans un atelier, tantôt dans un autre, qui ne conserve pas longtemps la même place » (Raymond); 5. 1840 « ouvrier qui présente au patron les ouvriers qui veulent être embauchés » (Sand, loc. cit.). Dér. de rouler*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér.: 47.