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RIPER, verbe
A. − Empl. trans.
1. Gratter une pierre avec la ripe. Riper une sculpture, une corniche, une façade (Jossier 1881).
En partic. Enlever ce qui se trouve à la surface d'une pierre de taille, d'un ouvrage de pierre en grattant avec la ripe. Riper un enduit. À mesure qu'une inscription était transcrite (...), on ripait l'inscription (Du Camp,Nil, 1854, p. 256).
2.
a) Déplacer un objet pesant en le faisant glisser latéralement sur le sol ou sur un support. Il a fallu, à diverses reprises, riper la camionnette (Giono,Gds chemins, 1951, p. 251).Riper une voiture sur le trottoir, des caisses dans un dépôt (Lar. Lang. fr.).
b) Spécialement
CH. DE FER. Riper une voie. Déplacer, sans la démonter, une partie endommagée de voie ferrée. Pour riper une voie, il faut au moins trois ou quatre hommes agissant chacun sur une pince (Bricka,Cours ch. de fer, t. 1, 1894, p. 511).
MAR. Faire glisser une pièce de bois sur le plan où elle se trouve pour l'amener à l'emplacement qu'elle doit occuper. On ripe l'alonge d'une pièce d'assemblage d'un mât, lorsqu'on la fait glisser pour l'amener à sa place ou en situation convenable (Bonn.-Paris1859).
B. − Empl. intrans.
1. Faire riper qqc.
Faire glisser latéralement quelque chose. Faire riper une pierre, une caisse pour la déplacer (Rob. Suppl.1970).
Au fig. Transférer quelque chose. Faire riper une dépense d'un poste à un autre (Pt Rob.1980).
MARINE
Faire riper la chaîne d'ancre. ,,Laisser glisser la chaîne d'ancre de manière qu'elle frotte fortement dans l'écubier`` (Gruss 1978).
Faire riper une aussière. ,,Faire glisser volontairement une aussière dont on a pris plusieurs tours sur des bittes ou sur un tambour de treuil`` (Siz. Marine 1972). On les fait forcer [les aussières] en les filant en les faisant riper sur des bittes ou sur un tambour de treuil, c'est-à-dire en y faisant frotter plusieurs tours enroulés (P. Célérier,La Manœuvre des navires, 1965, p. 102).
2. [Avec une idée de mouvement non contrôlé]
a) [Le suj. désigne un véhicule] Synon. de déraper.On a pu marcher [avec un tracteur] en faisant mâcher des branches de chêne (...). On faisait prendre ça dans les patins. Alors, ça ripait pas mal (Giono,Lanceurs graines, 1943, I, 5, p. 120).
Au fig., fam. Toute discussion « sérieuse » ripe inévitablement sur les immigrés (L'Événement du Jeudi, 22-28 janv. 1987, p. 45, col. 1).
b) MARINE
[Le suj. désigne un cordage] Glisser en frottant sur une autre pièce du gréement. Un amarrage ripe lorsqu'il glisse sous les garcettes qui le lient à la tournevire, ce qui a lieu quand il est couvert de vase grasse (Will.1831).On dit qu'une chaîne « ripe » quand on la remonte et qu'elle glisse sur le cabestan (Le Clère1960).
[Le suj. désigne la cargaison d'un navire] Glisser sous l'action du roulis. Le chargement a ripé sur bâbord (Merrien1958).
3. Au fig., pop. Qqn ripe.Partir précipitamment (d'un lieu). Synon. décamper (fam.), décaniller (pop.), déguerpir, filer (fam.), se tirer (pop.).J'suis filé de là en ripant (Barbusse,Feu, 1916, p. 148).Tu vas (...) riper de Paris avant une heure, tu m'entends? (Simonin,Touchez pas au grisbi, 1953, p. 108).
Prononc. et Orth.: [ʀipe], (il) ripe [ʀip]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. A. Trans. 1. a) 1328 fig. « étriller » (doc. ds Gdf. Compl.); de nouv. 1623 « id. » (Pasquil des Cocus ds Variétés hist. et littér., éd. Ed. Fournier, t. 3, p. 221: ripper); b) 1690 « ratisser ou gratter la pierre avec la ripe » (Fur.); 2. 1752 « faire glisser un fardeau sur un plan incliné » (Trév.: ripper). B. Intrans. 1. a) 1831 mar. (Will.: le câble ripe); b) 1904 « glisser en biais, de côté » (Nouv. Lar. ill.); 2. 1916 « s'en aller, partir » (Barbusse, loc. cit.). Prob. empr. au m. néerl. (ou peut-être déjà issu de l'a. b. frq.) rippen « tirailler, palper », var. phonét. de rîban « frotter » (v. ribaud); cf. l'a. h. all. rippeln, propr. « faire passer le lin dans un peigne de fer qui sépare la graine des tiges », le flam. rippen « ouvrir brusquement, déchirer » et le m. néerl. ribbelen « mettre en mouvement, tirailler, palper ». Voir FEW t. 16, p. 726a-b. Bbg. Meier (H.). Lateinisch-romanische Etymologien. Wiesbaden, 1981, p. 12, 14, 17.