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RIEN, pron. indéf.
Pron. indéf. de l'inanimé, capable d'assumer toutes les fonctions du subst. [S'emploie ou bien avec un sens voisin de « quelque chose » dans les cont. à orientation nég. (I), ou bien (cas le plus fréq.) en alliance avec ne (éventuellement effacé) (II) ou encore, en dehors de ne et en dehors de tout cont. nég., avec valeur de nég. pleine (III); s'utilise aussi subst. (IV)]
I. − [Dans les cont. à orientation nég.]
A. − Vieilli ou littér. Synon. quoi que ce soit, quelque chose.
1. [En prop. hyp. ou interr. (dir. ou indir.)] Et je vous trouverais coupable, Si je pouvais en vous trouver rien d'imparfait (Desb.-Valm.,Élégies, 1833, p. 63):
1. Peut-on rien comprendre à la vie humaine, si l'on ne commence pas par comprendre que toujours c'est la pauvreté qui surabonde en grandeur? Maritain,Human. intégr., 1936, p. 205.
2. [Apr. une princ. de sens nég.]
a) [Dans une sub.] Je doute qu'il ait rien attendu ni espéré des Indiens (Mauriac,Journal 2, 1937, p. 110).Faute que personne proposât rien qui répondît à la situation (De Gaulle,Mém. guerre, 1954, p. 6).
b) [Dans un syntagme inf.] Je n'ai nullement l'intention, l'illusion, de fixer rien d'éternel (Gide,Geneviève, 1936, p. 1361).Il n'est pas besoin de rien ajouter (Ricœur,Philos. volonté, 1949, p. 55).
c) [Dans une coord.] Aucune spéculation ne créera une obligation ou rien qui y ressemble (Bergson,Deux sources, 1932, p. 45).
3. [Apr. certains adj., subst. ou verbes de sens nég.] Il est difficile, impossible, injuste, inutile, malaisé... d'en rien conclure; impuissant à rien comprendre; l'impuissance, l'inaptitude à rien comprendre; le refus, l'interdiction d'en rien dire; désespérer, éviter, se garder, négliger, prendre garde, refuser, se retenir d'en rien conclure; empêcher qqn d'en rien dire; se refuser à en rien croire. Impuissants à rien changer (J.-R. Bloch,Dest. du S., 1931, p. 83).Vous êtes incapable de rien comprendre à un sentiment de cet ordre (Mauriac,Asmodée, 1938, i, 3, p. 23).
4. [Apr. diverses loc. prép. ou conjonctionnelles dont le sens comporte un aspect nég.] Loin d'en rien soupçonner...; avant qu'il fasse rien qui... Avant de rien conclure, il nous faut les emprunter (Huyghe,Dialog. avec visible, 1955, p. 102):
2. Julie (...) me parlait de V. comme du seul ami digne de moi pour qui elle eût voulu accroître mon amitié au lieu d'en rien retrancher par une étroite jalousie de cœur. Lamart.,Raphaël, 1849, p. 247.
5. [En système compar. d'inégalité] Ils me sont plus chers que rien au monde. Autant vaudrait-il nous aller jeter sur-le-champ à la Seine, plutôt que de nous donner le souci de rien entreprendre (Zola,Argent, 1891, p. 141).
B. − [Apr. sans et sans que] Synon. quoi que ce soit.Pièce sévère, chef-d'œuvre viril, sans rien qui délasse ou qui émeuve (Brasillach,Corneille, 1938, p. 279).À force d'être anxieuse sans que rien arrive, le jour où la foudre tombe on se trouve presque calme (Montherl.,Reine morte, 1942, i, 2etabl., 4, p. 154).
Rem. Apr. sans que, se rencontre fréq. avec ne explétif, quoique considéré comme incorrect par les puristes: On apprenait tantôt des victoires, tantôt des défaites, sans que rien n'avançât, ne bougeât (Van der Meersch, Invas. 14, 1935, p. 206).
II. − [En alliance avec ne, éventuellement effacé]
A. − [Avec d'autres mots nég. (aucun, personne, jamais, plus...) ou avec lui-même] Synon. quoi que ce soit.Il ne fait jamais rien; il ne sait rien de rien. Il ne disait rien à personne (Giono,Gd troupeau, 1931, p. 19).
B. − [Sans autre mot nég.]
1. Ne... rien, rien... ne. Rien ne vaut l'air de la campagne; je n'en sais rien; il n'en est rien. Rien n'est triste comme l'aspect de ces lacs (Chateaubr.,Mém., t. 1, 1848, p. 320).Pour rien au monde elle n'oserait demander à M. Arsène de ralentir (Bernanos,Mouchette, 1937, p. 1273).
Rem. Place du mot rien; empl. comme compl. d'obj., se place apr. le verbe aux temps simples (il ne dit rien), apr. l'auxil. aux temps comp. (il n'a rien dit), except. apr. le part. (je n'ai jamais vu rien de tel ds Hanse Nouv. 1983). Dans la dépendance d'un inf., il précède celui-ci: sans rien dire. Peut précéder ou suivre en ou y: ne rien y entendre; n'y rien entendre (le second est plus littér.).
Ne... presque rien, ne... à peu près rien, ne... absolument rien. Tu ne comprendras absolument rien à ce que je vais te dire (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Mots amour, 1882, p. 602).Je ne connais à peu près rien de Bergson (Gide,Journal, 1924, p. 782).
Ne... en rien. Nullement. Le ridicule de cette soirée ne diminuerait en rien leur sincérité ni leur haine (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 462).
2. Fam. Ne... pas rien. Ce n'est pas rien. Ce n'est pas négligeable. Vous êtes de la maison? (...) Plutôt. Seize ans, ce n'est pas rien (Camus,Cas intéress., 1955, 1ertemps, 1ertabl., p. 604).
3. Ne... rien du tout. Ne... aucune chose, quelle qu'elle soit. On ne comprend rien du tout à la messe tant qu'on espère y comprendre quelque chose (Alain,Propos, 1930, p. 981).
Rem. Il ne sait rien peut se dire de qqn qui, sur un sujet donné, ne sait pas grand-chose; il ne sait rien du tout suppose une ignorance complète.
4. [Déterminé par un adj. ou une relative] Il n'a rien d'humain; il n'y a rien là de bien original; je ne connais rien d'autre, rien de tel; cela ne me dit rien qui vaille; rien que tu ne saches.
Vx. Ne... rien autre, ne... rien tel, ne... rien autre chose. Il ne voyait rien autre (Zola,Bête hum., 1890, p. 118).Tu n'as rien autre chose? (Jarry,Ubu, 1895, iii, 2, p. 57).Ah!... il n'est rien tel que de vivre ensemble pour ne se voir jamais (Hermant,M. de Courpière, 1907, iii, 8, p. 26).
5. [Dans des tours compar.]
a) Ne... rien de moins que, rien de moindre que. Tout à fait, pleinement, bel et bien. Il n'est rien de moins qu'un héros, ou (vx) rien de moindre qu'un héros. Il est bel et bien un héros. Il ne s'agit de rien de moins que de se faire un regard sur toutes choses (Valéry,Variété V, 1938, p. 226).
b) Ne... rien moins que. Nullement. Ces ovules, ces germes des êtres supérieurs auxquels on assimile les « ovules primitifs », ne sont rien moins que des êtres simples (J. Rostand,La Vie et ses probl., 1939, p. 168).
Rem. Est parfois synon. de ne... rien de moins que. En raison de cette ambiguïté, l'Ac., Littré et de nombreux grammairiens (cf. p. ex. Vinc. 1910) conseillent d'éviter ce tour: Il ne s'agit de rien moins dans les deux cas que de substituer un type général de recherches et d'hypothèses à l'empirisme (Valéry, Corresp. [avec Gide], 1901, p. 383). Il ne faut rien moins que l'amour de Dieu pour que l'homme renonce à ce désespoir (Mauriac, Journal 2, 1937, p. 113).
c) Comme si de rien n'était. [Marque que telle action se produit comme si telle autre (suggérée par le cont.), dont on pouvait penser qu'elle l'empêcherait, n'avait pas lieu] Cette cloche à plongeur où − à jamais comme si de rien n'était − se consommait un prenant mystère d'habitude (Gracq,Syrtes, 1951, p. 46).
Aussi, pas plus, pas moins... que si de rien n'était. Et malgré qu'il eût bouffé six heures durant comme un ogre, il avait la voix aussi fraîche et aussi juste que si de rien n'était (Sand,Maîtres sonneurs, 1853, p. 97).
6. [Dans des tournures diverses]
a) Vx. Il n'y a rien qu'il était ici (Ac.1878).Il y a peu de temps que...
b) N'être rien
Ce n'est rien. C'est sans gravité, sans signification, sans importance. Ce n'est rien, va te coucher! cria son père (Zola,Pot-Bouille, 1882, p. 288).
Cela ne lui est rien/de rien (vx). Cela ne l'intéresse pas, ne lui est d'aucune utilité. Mes soldats et mes tambours ne m'étaient plus de rien (A. France,Bonnard, 1881, p. 286).Vous ne changez pas son corps, qui ne vous est rien (Giraudoux,Lucrèce, 1944, i, 8, p. 66).
Cela n'est de rien à qqn (vx). Cela lui est indifférent. Pour moi, les choses que vous me donnez et que je pose sur une commode ou que j'accroche au mur, ne me sont de rien; je n'aime que les choses qui me suivent, que je porte avec moi, que mes doigts peuvent toucher, comme cet éventail (Goncourt,Journal, 1895, p. 710).
Rem. N'être rien à qqn et n'être de rien à qqn sont fréq. confondus: Hors de là, tout ne leur est rien (Blondel, Action, 1893, p. 176).
[En parlant d'une pers.] N'être rien à qqn (vx). Être sans lien de parenté avec lui. La personne qui m'a vraiment servi de mère, et qui a eu double mérite puisqu'elle ne m'est rien, c'est une amie que j'aime du reste comme une mère (Proust,J. filles en fleurs, 1918, p. 883).
N'y être pour rien. N'y avoir aucune responsabilité, aucune part. Le général de Gaulle n'y était, évidemment, pour rien (De Gaulle,Mém. guerre, 1956, p. 413).
c) (N'être) bon à rien. V. bon1I A 1 b.(Être un) propre(-)à(-)rien*.
d) Ne rien faire (v. faire1II A 3).Il ne fait rien. Il n'a pas d'occupation active, il ne travaille pas; il ne prend aucune intitiative. Je n'ai rien fait. Je n'ai commis aucun délit. Ça ne te ferait rien de... Ça ne te dérangerait pas de... Ça ne fait rien. C'est sans importance, sans conséquence, cela n'entre pas en ligne de compte:
3. − Il faut encore que je passe au cercle. Je vous déposerai, et puis viendrai vous rejoindre au deuxième acte. − Mais ça ne fait rien, mon ami, ça ne fait rien, dit Mmede La Monnerie d'un ton assez aigre. Votre frère me tiendra compagnie. Druon,Gdes fam., t. 1, 1948, p. 18.
Rien n'y fait. Il est dur d'être un lépreux et de porter avec soi la plaie infâme et de savoir que l'on ne guérira pas et que rien n'y fait (Claudel,Annonce, 1948, prol., p. 142).
e) Ne rien pouvoir à, n'y rien pouvoir; n'en pouvoir rien (région., Belgique). Être sans influence sur. Peu à peu, elle se sentait gagnée par une peur contre laquelle sa volonté ne pouvait rien (Green,Adrienne Mesurat, Paris, Plon, 1927, p. 247).
f) JEUX. Rien ne va plus. ,,L'avertissement donné par le croupier que plus aucun jeu n'est admis`` (Sandry-Carr. Joueurs 1963).
g) Ne... servir* à rien, de rien.
C. − [Avec effacement de ne]
1. [Dans des cont. ell. du verbe]
[En réponse à une question] Qu'est-ce que la vie sans mes pensionnaires? Rien du tout (Balzac,Goriot, 1835, p. 241).
[En compar. ell.] On peut penser que cette expression répond à une réalité, qu'elle n'est pas, comme rien dans les livres saints, un simple trope littéraire (Claudel,Poète regarde Croix, 1938, p. 195).
[Dans des tournures appositives ou coord.] J'étais à l'aise en tout, il est vrai, mais en même temps satisfait de rien (Camus,Chute, 1956, p. 1488).
[Dans un style ell.] :
4. Aussi le mot que M. Sixte disait souvent de lui-même: « Je prends la vie par son côté poétique... » paraissait-il à ceux qui l'entendaient le plus absurde des paradoxes. Et cependant rien de plus exact, eu égard à la nature d'esprit spéciale des philosophes. Bourget,Disciple, 1889, p. 24.
De rien. ,,Ce n'en vaut pas la peine. Je vous remercie du coup de main que vous m'avez donné. De rien`` (Littré).
Rem. Littré le considère comme pop. Auj. lang. cour.
Fam. (C'est) trois fois rien. C'est négligeable, sans importance. Une fois rien... c'est rien! Deux fois rien... ce n'est pas beaucoup! Mais trois fois rien!... Pour trois fois rien, on peut déjà acheter quelque chose... et pour pas cher! Maintenant, si vous multipliez trois fois rien par trois fois rien: Rien multiplié par rien = rien (R. Devos,Sens dessus dessous, Paris, Stock, 1976, p. 74).
2. Pop. ou fam. J'ai rien contre lui, ce pauvre gars-là (Roy,Bonheur occas., 1945, p. 55).
Arg., vulg. ,,J'en ai rien à foutre de tes bobards. Je n'ai que faire de tes conseils`` (Sandry-Carr. 1963).
D. − [Avec que pour marquer l'exception]
1. Ne... rien que, rien que... ne. Uniquement, seulement. Synon. ne... que.Il ne boit rien que de l'eau. Il boit uniquement de l'eau. Mais elle n'entendit rien, rien que le frisson du silence (Zola,Rêve, 1888, p. 130).
Rien... ne... que. Rien ne vaut que par la forme du dire (Barrès,Barbares, 1888, p. 81).
2. Rien que + syntagme prép. [Ce qui est désigné par le syntagme prép. suffit pour produire l'effet indiqué par le verbe princ.] Je frémis rien qu'en y pensant. Il me suffit d'y penser pour frémir. Rien qu'à voir vivre tes lapins, je suis sûr que nous aurons la guerre (Duhamel,Maîtres, 1937, p. 12).Moi, je viendrais rien que pour vous (Queneau,Pierrot, 1942, p. 24).Les raisons en sont enracinées dans leur être et je le devine rien qu'à la délicatesse de leur profil, à la précaution des gestes (Schaeffer,Rech. mus. concr., 1952, p. 100).
3. Ne... rien que de + adj. Rien d'autre que de, rien si ce n'est de. Il lui faisait des visites: cela n'a rien que de naturel (Drieu La Roch.,Rêve bourg., 1937, p. 146).Il n'y avait dans ce spectacle rien que de très ordinaire (Aragon,Rom. inach., 1956, p. 23).
[Avec ell. du verbe (et conséquemment de ne)] Rien que de banal au fond dans tout ce qui m'entoure (Gracq,Beau tén., 1945, p. 35).
III. − [Empl. pleinement nég.]
A. − [Comme compl. prép.]
1. [Compl. du verbe (et marquant l'origine, le moyen, le but, la cause...)]
À rien. À zéro, à ce qui n'est rien. (Se) réduire à rien; tomber à rien, retourner à rien, devenir à rien (vx). Robert avait épousé Anne-Marie la sachant riche héritière et l'a abandonnée voyant la succession tourner à rien (Pourrat,Gaspard, 1930, p. 10).
De rien. De zéro ou de très peu de chose. Partir de rien; se contenter, se nourrir, vivre de rien; faire qqc. de rien; se fâcher à propos de rien. Un grand poème né de rien, un grand poème fait de rien (Saint-John Perse,Exil, 1942, p. 207).
Faire qqc. avec rien. Des établissements créés avec rien (Vogüé,Morts, 1899, p. 268).
Pour rien
Sans résultat, en vain. Mourir pour rien; se battre pour rien. Laisse donc ces lettres-là, dit-elle, tu te fatigues pour rien (Roy,Bonheur occas., 1945, p. 273).Jouer un temps pour rien (Mounier,Traité caract., 1946, p. 237).
En échange de rien, gratuitement. Il travaille pour rien. Cette permission d'occuper sa chose, le propriétaire peut l'octroyer pour rien (Proudhon,Propriété, 1840, P. 244).
Sans raison. Synon. pour un rien.Il se fâche pour rien. Comme vous êtes injuste, et comme vous me querellez pour rien! (Leclercq,Prov. dram., MmeSorbet, 1835, 4, p. 131).
Rem. La différence est grande avec ne ... + prép. + rien: Il ne se fâche pour rien signifie « il ne se fâche pas, quelle que puisse être la raison qu'il aurait de se fâcher »; il se fâche pour rien signifie « il se fâche à tout propos, au moindre motif ». Ailleurs la nuance peut être subtile: Ne jouer à rien, c'est ne pas jouer; jouer à rien, c'est jouer à vide, un jeu illusoire, sans véritable existence: Poil de Carotte, va fermer les poules! Elle donne ce petit nom d'amour à son dernier-né, qui joue à rien, sous la table (Renard, Poil carotte, 1894, p. 10). Ne compter pour rien, c'est ne pas prendre en compte ou ne pas être pris en compte; compter pour rien marque une prise en compte, mais dont le résultat est nul: L'individu ne comptera pour rien s'il ne peut invoquer que la loi (Clemenceau, Vers réparation, 1899, p. IV). Mille chats qui miaulent dans la nuit (...) n'existent pas et comptent pour rien par rapport à un piano dont toutes les cordes se rompent d'un coup (Cendrars, Bourlinger, 1948, p. 266).
2. [Compl. du n.]
De rien. De peu d'importance, sans valeur, sans intérêt. Homme de rien, femme de rien, fille de rien, gens de rien (du tout). Un petit chapeau de rien du tout (Quillet1965).Ah! Tu me fais pitié, Ambitieux de rien! (Hugo,Hernani, 1830, iv, 1, p. 99).
B. − [Dans des tournures compar.]
1. Comme rien. Cela m'importe comme rien.
Pop., fam., p. antiphr. Facilement. Cela atteint des millions comme rien (Rob.).
2. Que rien.C'est mieux que rien; pas plus que rien; si peu que rien; moins que rien. C'est un jeu de vagues paroles, plus un parfum, pas encore une musique, moins que rien (Valéry,Corresp.[avec Gide], 1891, p. 51).Peu de chose avait suffi à ce rare thaumaturge, si peu que rien, cinq ou six lignes sur une note officielle, mais sublimes à la vérité (Ambrière,Gdes vac., 1946, p. 329).
Fam. [Subst. de l'animé] Un, une moins que rien. V. moins I A 1 γ ex. de Maran.
3. En moins de rien, loc. adv. de temps. En très peu de temps:
5. Et moi, grisé par la bataille, certain du triomphe, j'agrippais au passage les gamins qui se débattaient (...). En moins de rien il ne resta debout que le nouveau venu monté sur Delage... Alain-Fournier,Meaulnes, 1913, p. 147.
Au-dessous de rien. L'on considérait les apothicaires comme des gens au-dessous de rien (C. Droz,Une Femme gênante, iii, p. 64 cité par Pichon et Hoesli ds Z. fr. Spr. Lit. 1930, p. 109).
C. − Plus rarement. [En fonction de suj., d'obj. ou d'attribut] Il suffit de rien pour..., il s'en est fallu de rien que..., des envies de rien faire. Je joue rien contre tout (Gozlan,Notaire, 1836, p. 172).Dorloté, nourri à rien faire (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, 25 francs, 1888, p. 253).
D. − [Dans des cont. antithétiques] De tout et de rien. Tandis qu'elle s'encapuchonnait dans l'escalier, dans le taxi, parlant de tout et de rien (Aragon,Beaux quart., 1936, p. 213).Tout ou rien. Dieu faisait aujourd'hui à ses créatures la faveur de les mettre dans un malheur tel qu'il leur fallait retrouver et assumer la plus grande vertu qui est celle du tout ou rien (Camus,Peste, 1947, p. 1401).
E. − Pop., p. antiphr. [Suivi d'adj., avec valeur intensive] Très. C'était rien drôle! (Zola,Terre, 1887, p. 286).C'est rien bath ici qu'elle dit Lulu Doumer avec ses quatorze ans (Queneau,Loin Rueil, 1944, p. 11).
IV. − Empl. subst.
A. − [Avec l'art. indéf. (ou un déterm. déf. qui reprend l'indéf.: pour un rien... mais ce rien... ou qui se trouve en alliance avec une rel.: ce rien qui...)]
1. Chose sans importance, bagatelle. Souvent aussi ce n'est qu'un rien, quelques deniers à peine (Faral,Vie temps st Louis, 1942, p. 51).N'est-ce rien que ce rien qui nous délivre de tout? (Claudel,Soulier, 1944, 1repart., 1rejournée, 3, p. 952).
Dire des riens. Ils riaient, disaient des riens (A. France,Lys rouge, 1894, p. 244).
Très peu de chose. Il s'en fallut d'un rien qu'il ne tombât entre les mains de messer Frédéric (Montherl.,Malatesta, 1946, i, 4, p. 442).
En moins d'un rien (vieilli). En un temps très court. En moins d'un rien, elle est sur vos montagnes (E. de Guérin,Lettres, 1831, p. 1).
Un rien de plus. Un peu plus. Mes plus anciens souvenirs ont cent ans ou un rien de plus (Bachelard,Poét. espace, 1957, p. 172).
2. Un rien de + subst. Ajouter un rien de muscade; un rien de suffisance. À midi, nous mangeons un fruit, un rien de pain sur le pouce (Balzac,E. Grandet, 1834, p. 326).Avec un rien de méthode (Maupass.,Bel-Ami, 1885, p. 206).
En un rien de temps. On va rafler ça en un rien de temps! (Zola,Assommoir, 1877, p. 259).
3. Un rien de + adj. Un peu de; quelque chose de. C'est une vision qui a un rien de fantastique (Goncourt,Journal, 1879, p. 38).
4. Fam. Un rien + adj. (ou syntagme à valeur adj.). Un peu. Bien habillée, quoique sans élégance. Un rien « dame de compagnie » (Montherl.,Celles qu'on prend, 1950, i, p. 767).Dis donc, tu ne deviendrais pas un rien fasciste? dit Henri à Scriassine (Beauvoir,Mandarins, 1954, p. 465).
5. Pop. [Pour désigner une pers.] Un, une rien du tout. C'est un rien du tout, cette petite femme-là (Balzac,Cous. Bette, 1846, p. 378).
B. − [Avec l'art. déf.] Le rien. Le néant. La conscience enchaînée à la vanité est dupe du rien, charmée par le néant (Ricœur,Philos. volonté, 1949, p. 351).
REM. 1.
Rienner, verbe intrans.,hapax. Ne rien faire. Mon père toujours dans sa chambre à rienner, je fais le mot pour lui (Barb. d'Aurev.,Mémor. pour l'A... B..., 1864, p. 409).
2.
Riéniste, subst. masc.,,Pseudo-littérateur, qui écrit sans avoir rien à dire, ou qui, d'un banal fait divers, confectionne un long roman`` (France 1907).
3.
Rienologie, subst. fém.,rare, péj. Technique du riéniste. Un illustre auteur prépare un Traité de Rienologie où les particularités du Rentier seront très-amplement décrites (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1840, p. 210).
4.
Rienologiste, adj.,rare, péj. Relatif à la rienologie. Sa prochaine « Étude » psychologique, intuitiviste, naturaliste, symboliste, vériste, ou rienologiste! (Bourget,Physiol. amour mod., 1890, p. 10).
5.
Rienologue, subst. masc.,rare, péj., synon. de riéniste.Le Rienologue est le dieu de la bourgeoisie actuelle; il est à sa hauteur (Balzac, Œuvres div., t. 3, 1843, p. 572).
Prononc. et Orth.: [ʀjε ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. I. Empl. avec un élém. nég. A. « aucune chose » 1. a) fin xes. non ... ren (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 290: El mor a tort [Jesus], ren non forsfist); b) 1130-40 ne ... rien (Wace, Conception N.-D., éd. W. R. Ashford, 68: Fors ciel e mer rien ne veeient); c) ca 1160 ne ... pas rien (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 3863: Ne m'en puez pas rien retolir); 2. en fonction d'attribut a) ca 1050 ne ... rien (St Alexis, éd. Chr. Storey, 245: Ne l'en est rien [le deuil de ses parents], si'st a Deu aturnét); ca 1260 (Récits Menestrel de Reims, 37 ds T.-L.: assembla tant de gens [...] mais ne fu rien au regard de l'ost que Solehadins avoit assemblei); 1372 (d'une personne) n'estre rien [a aucun] « être étranger [à quelqu'un] » (Chevalier de La Tour Landry, éd. A. de Montaiglon, p. 38); b) 1640 cela n'est pas rien: ne rien est inversé par pas « c'est quelque chose » (A. Oudin, Gramm. fr. [1632] d'apr. Martin Rien, p. 177); 3. ca 1165 en fonction de compl. de prix, d'estime, apr. les verbes d'appréciation (cf. ibid., pp. 248-249) (Benoît de Ste-Maure, Troie, 3846 ds T.-L.: Tot iço [...] rien ne pris); cf. la subst. rien-ne-vault « vaurien » ca 1530 (Le Vin des notaires ds Anc. poésies fr., éd. A. de Montaiglon, t. 10, p. 12); 4. 1176-81 en fonction de suj. rien ... ne (Chrétien de Troyes, Chevalier à la charrette, éd. M. Roques, 2564); 5. a) α) 1269-78 rien est directement déterminé par un adj. (Jean de Meun, Rose, éd. F. Lecoy, 16828: Si con li vairres transparanz [...] Qui par dedanz ne par darriere N'a riens espés qui les refiere [les rayons]); β) fin xives. de est introd. entre rien et l'adj. déterm. (Froissart, Chron., éd. S. Luce, I, § 358, t. 4, p. 165: riens ne demoroit de bon devant ces pillars); pour la concurrence entre ces deux tours au xviies., v. Martin Rien, pp. 253-257; b) rien est déterminé par un subst. précédé de de α) 1456-67 il n'y a rien d'oultrage « il n'y a rien à dire » (Cent nouvelles nouvelles, éd. Fr. P. Sweetser, LXV, 112); β) fin xves. le subst. désigne une pers. (Commynes, Mém., éd. J. Calmette, t. 2, p. 331: Il n'avoit riens de son père); 6. Ne ... rien moins (que) a) 1456-67 ne ... rien inverse le sens de moins: « tout autant » (Cent nouvelles nouvelles, LXXXV, 13: [il] ne l'amoit rien mains qu'elle luy); 1542 empl. ell. (Rabelais, Pantagruel, éd. V. L. Saulnier, XIV, 152, leçon éd. M: et n'en aurez rien moins); 1608 ne ... rien moins que « bel et bien » (Schelandre, Tyr et Sidon, éd. J. Haraszti, 2211); b) « ne ... nullement » 1534 (Rabelais, v. moins I C 3 a); 7. 1548 ne ... rien que « ne ... que » loc. restr. marquant l'exception (Marguerite de Navarre, Théâtre profane, éd. V. L. Saulnier, Mont de Marsan, 644: Rien que d'amour ne faict son compte); 1623 rien que de + adj. (Sorel, Francion, I, éd. E. Roy, t. 1, p. 17, 18: Je vous promets de ne vous conter rien que de véritable). B. Désigne une pers. ca 1160 une pers. indéf. (Eneas, 2358: Ja rien qui cele puor sente Ne vivra puis une sole ore); déb. xives. terme non marqué englobant personnes et choses (Fouke Fitz Warin, éd. L. Brandin, p. 75, 3: rien ne troverent si le chevaler noun), empl. encore en usage, dans la lang. littér., Martin Rien, p. 25. C. Empl. adv. 1. ca 1150 ne... rien « en aucune façon » (Wace, St Nicolas, 1496 ds T.-L.); 1563 rien ne me sert (L. Des Masures, David fugitif, 2247 ds Martin Rien, p. 247); 2. loc. adv. ca 1160 ne ... de rien « en aucune manière, nullement » (Eneas, 1821: Quant il de rien ne me conforte); 1377 ne ... en rien « id. » (Gace de La Buigne, Deduis, 1554 ds T.-L.). II. Subst. fém. 1. « chose » dans une phrase affirm.; avec un déterm. 1remoit. xiies. tutes riens (Psautier de Cambridge, 145, 5, ibid.); ca 1150 alcone ren (Wace, St Nicolas, 1413 ibid.); ca 1170 une rien (Marie de France, Lais, éd. J. Rychner, Guigemar, 682); ca 1175 la rien (Benoît de Ste-Maure, Chron. ducs de Normandie, 1768 ds T.-L.); 2. désigne un animé ca 1165 a tote rien « à tout le monde » (Id., Troie, 713, ibid.); ca 1170 avec un adj. qualificatif nule rien vivant (Marie de France, op. cit., 279); 1174-87 la rien que je plus amoie (Chrétien de Troyes, Perceval, éd. F. Lecoy, 3432). III. En phrase d'atmosphère nég., rien, empl. sans nég., garde sa valeur positive de « quelque chose » A. 1. a) ca 1150 dans une sub. introd. par ainz que [action non encore réalisée] (Charroi de Nîmes, éd. D. McMillan, 1282); b) ca 1165 id. par sanz ce que (Benoît de Ste-Maure, Troie, 1934 ds T.-L., s.v. sans); 2. a) 1155 apr. une princ. nég. (Wace, Brut, éd. I. Arnold, 66: Ne trova puis ki li nëust Ne de rien li contr'estëust); b) ca 1160 apr. une loc. à valeur nég. (Eneas, 2184: Ja mar t'esmaieras de rien); 3. id. en prop. hyp. introd. par si (ibid., 4583); 1160-74 introd. par qui rel. indéterminé (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, III, 5369: E qui rien de l'autrui prendreit, Escumengié estre deveit); 4. en prop. interr. a) ca 1170 interr. dir. (Chrétien de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 1114: Senechax, savez an vos rien?); b) ca 1241 interr. indir. (Huon le Roi, Vair palefroi, éd. A. Långfors, 720; 721); 5. 1225-30 en prop. compar. d'inégalité (Guillaume de Lorris, Rose, éd. F. Lecoy, 3154: Je veil mieux sosfrir ma mesaise Que fere rien qui vos desplaise); 6. apr. certains verbes de sens nég., notamment ceux exprimant la défense: 1372 (Chevalier de La Tour Landry, 189: se doit garder [...] de riens respondre à son seigneur). B. ca 1160 déterminé par un subst. précédé de de qui paraît avoir une valeur partitive [ici, dans une hyp.] (Eneas, 335: S'avons ja mes de repos rien); déb. xves. (Myst. St Bernard de Menthon, éd. Lecoy de La Marche, 820: Y a il riens de muscatel?), v. Martin Rien, p. 258. C. 1340 déterminé par un adj. qualificatif précédé de de [ici, dans une interr.] (Miracles de N.-D., éd. G. Paris et U. Robert, III, 931, t. 1, p. 137: Dites nous [...] Se [...] savez Riens de nouvel); ce tour fait, en réalité, suite à rien directement déterminé par un adj.: 1533 [dans une hyp.] (Cl. Marot, Epîtres, éd. C. A. Mayer, XVIII, 55, p. 154: vous supply Si rencontrez rien dur en cest Epistre, De l'oublier). D. Suivi de que marquant l'exception « autre chose que » [ici, en prop. interr.] 1583 (Garnier, Les Juives, éd. M. Hervier, 469: Nous est-il rien resté qu'un esprit gémissant?); 1656 rien ... que de + adj. en prop. hyp. (Molière, Dépit amoureux, III, 10: si j'ai dit rien que de très constant). IV. Sans particule nég. « nulle chose » A. 1. empl. prép. a) ca 1160 pour rien (Eneas, 2531); b) 1464-1503 venir a riens (Jean Molinet, Faicts et dictz, éd. N. Dupire, p. 257, 56); c) 1559 (chose) de rien (Amyot, trad. Plutarque, Hommes illustres, Alexandre, LII, éd. G. Walter, t. 2, p. 357); 1648 homme de rien (Scarron, Virgile travesti, I, éd. V. Fournel, Paris, 1858, p. 28a); 2. empl. p. ell. de la particule nég. ne, spéc. a) 1442 cas d'antithèse pau ou riens (A. de La Sale, Œuvres, éd. F. Desonay, t. 2, La Sale, p. 91); b) 1464 réponse à une question riens quelconques « rien du tout, en aucun cas » (Pierre Pathelin, éd. R. T. Holbrook, 1157); 1513 rien rien « non » (Gringore, St Loys, l. VI [II, 201] ds Hug.); c) 1464-1503 en style proverbial A cœur vaillant riens impossible (Jean Molinet, op. cit., p. 193, 16; cf. p. 76, 312: il n'est riens impossible); 3. en syst. compar. 1541 comme riens (A. de La Sale, Œuvres, t. 1, La Salade, p. 8, 55); 1456-67 mieux que rien (Cent nouvelles nouvelles, LXIII, 100); 1583 en moins de rien (Garnier, op. cit., 1791). B. Nég. par lui-même dans les tours suiv. 1. av. 1361 riens faire (Jean Le Bel, Chron., éd. J. Viard et E. Desprez, t. 1, p. 142; noter que cet empl. est évité par Froissart qui recopie presque mot à mot ce passage, cf. éd. Kervyn de Lettenhove, t. 2, p. 456 et éd. S. Luce, t. 1, p. 144); 2. 1544 [celuy] qui est riens (Marguerite de Navarre, op. cit., Trop. Prou..., 295). C. Empl. adv. 1873 p. antiphr. « beaucoup, très » (Zola, Ventre Paris, p. 724: c'est rien muche!) V. Subst. masc. A. désigne une quantité minime 1. a) mil. xves. (Charles d'Orléans, Œuvres, éd. P. Champion, Rondeaux, CCXIV, t. 2, p. 471: En me contentant d'un beau rien); b) 1544 en un rien sens temp. (M. Scève, Délie, éd. M. Parturier, CCXX, 10); 1616 pour un rien sens final (D'aubigné, Tragiques, éd. A. Garnier et J. Plattard, VII, 461); c) 1544 un rien empl. adv. « un peu » modifie un verbe (M. Scève, op. cit., CLIX, 3); d) 1834 un rien de pain (Balzac, E. Grandet, p. 71); 2. av. 1549 son rien « son néant » (Marguerite de Navarre, Nativité [II, 63] ds Hug.); B. désigne une pers. sans importance, sans valeur ca 1537 un rien (Cl. Marot, Epitaphe XXXIX, de Mmede Chasteaubriant ds Œuvres, éd. C. A. Mayer, t. 4, p. 234); 1655 un rien qui vaille (Th. Corneille, Geôlier de soi-même, V, 10 ds Poèmes dram., Paris, t. 2, 1748, p. 80). Du lat. rem, acc. du subst. res « chose ». D'abord, et malgré la chronol. des ex., subst. fém. à signif. positive [II], rien s'allie très tôt à l'élém. nég. ne, perdant en ce cas son art., comme il est fréq. en phrase nég.; ce fait, ajouté à sa signif. très gén. de « chose », favorise son passage à l'indéterm. d'un mot gramm. et son évolution progressive de l'indéterm. à la nég. [III; I]. Peu à peu, à travers divers empl.: ell. de ne, prép., en syst. compar., rien s'oriente vers un empl. nég. par lui-même [IV], s'acheminant vers la ,,nullitude absolue`` qui rend possible la subst. par l'art. masc. [V], Martin Rien, pp. 171-289. Fréq. abs. littér.: 95 017. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 113 291, b) 128 334; xxes.: a) 145 417, b) 151 211. Bbg. Cristea (T.). La Struct. de la phrase négative en fr. contemp. Bucarest, 1971, 264 p. − Darm. Vie 1932, p. 124, 160. − Gaatone (D.). Ét. descriptive du syst. de la négation en fr. contemp. Genève, 1971, pp. 164-172. − Gorcy (G.). Rien: cadres généraux de la rubrique d'analyse synchr. à paraître dans le TLF. In: Coll. Internat. sur le Lex. Intellectuel Européen. 3. 1980. Rome, pp. 358-373. − Heriau (M.). Le Verbe impers. en fr. mod. Thèse, Lille; Paris, 1980, t. 1, pp. 637-639, 651, 680-681; t. 2, p. 929-930, 1031, 1042. − Huchon (M.). Rabelais grammairien... Genève, 1981, p. 148. _ Martin (R.). Le Mot rien et ses concurrents en français ... Paris, 1966, passim; R. Ling. rom. 1973, t. 37, pp. 504-508. − Moignet 1973, pp. 179-180. − Nøjgaard (M.). Les Auxil. négatifs ... R. rom. 1980, t. 15, n o2, p. 296. − Quem. DDL t. 13 (s.v. bon à rien). − Roggero (J.). Le Quantificateur minimal. Sigma. 1980, n o5, pp. 115-137. − Vikner (C.) Les Auxil. négatifs ... R. rom. 1978, t. 13, n o1, pp. 88-109.