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RIDICULISER, verbe trans.
A. − [Le suj. désigne une pers.] Tourner en ridicule quelqu'un/ quelque chose. Synon. railler.Moi je comprends toutes les plaisanteries, toutes, mais je m'oppose à ce qu'on ridiculise le clergé devant moi (Maupass.,Contes et nouv., t. 1, Hérit., 1884, p. 475).Je ris bien devant votre description poétique, parce que je me rappelle que vous avez ridiculisé cet autre tableau de mon ami, qui représente un couple dans une barque, au coucher du soleil (Lhote,Peint. d'abord, 1942, p. 13).
Empl. abs. Assurément sa verve est assez plaisamment colorée; mais ce qu'il grossit de chacun, c'est toujours le défaut le plus vulgaire; il ne ridiculise qu'aux dépens de la vérité (Gide,Journal, 1910, p. 289).
Empl. pronom. réfl. Se rendre ridicule par son comportement, ses propos. Mon cher, je t'en conjure, dans ton intérêt, si tu ne veux pas te ridiculiser, évite ce genre de réminiscence (Benoit,Atlant., 1919, p. 43).Et moi, moi qui ai vidé mon cœur, qui ai fait cet effort de lui raconter tout, de me ridiculiser, c'est à peine si elle s'est rendu compte de ce que cette histoire avait d'incroyable (Cocteau,Parents, 1938, III, 1, p. 269).
B. − [Le suj. désigne une chose] Rendre ridicule quelqu'un/quelque chose. Déjà les médecins qui ont de l'esprit n'osent plus guère appeler carpe le poignet ni décrire une écorchure au pouce en termes destinés sans doute à rehausser l'état de duelliste, mais aussi à ridiculiser l'état de chirurgien (Gourmont,Esthét. lang. fr., 1899, p. 41).Je respecte les consignes mais je me respecte aussi moi-même et je n'obéis pas aux ordres idiots qui sont fait exprès pour me ridiculiser (Sartre,Mains sales, 1948, 3etabl., 2, p. 88).
Empl. abs. De pareilles restaurations équivalent à des démolitions. Le badigeonnage, lui, se contente d'être stupide. (...) Il salit, il englue, il souille, il enfarine, il tatoue, il ridiculise, il enlaidit; il ne détruit pas (Hugo,Rhin, 1842, p. 232).
REM. 1.
Ridiculisation, subst. fém.,littér. Action de rendre ridicule quelqu'un/quelque chose. V. égueuler II A ex. de Gautier.
2.
Ridiculisme, subst. masc.,rare. Caractère de ce qui est ridicule. Synon. ridiculité (dér. s.v. ridicule).On verrait [dans un film] la brute se dégager lentement de son être social et retrouver un dynamisme originel en s'évadant du ridiculisme des préjugés et des conventions (Aymé,Travelingue, 1941, p. 233).
Prononc. et Orth.: [ʀidikylize], (il) ridiculise [-li:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [Les vers attribués à Voiture par Besch. 1845 ne figurent pas dans les Poés., éd. H. Lafay] 1675 (Ménage, Obs. lang. fr., CCCXIII, Paris, C. Barbin, t. 1, p. 540: L'auteur des Doutes [Père Bouhours] m'a voulu ridiculiser sur ce que j'ay dit [...] que le mot de venusté estoit tres-beau); prob. 1772 réfl. (Paysan parvenu, 6epart. [ajoutée à la comédie de Marivaux] ds Littré). Dér. de ridicule*; suff. -iser*; cf. les termes ant.: ridiculer (1565, Calvin ds Hug.), formé à l'aide de la dés. -er, et ridiculariser (1666, Cotin, La Ménagerie ds Rich. 1680), dér. de ridiculaire, v. ridicule. Fréq. abs. littér.: 97. Bbg. Quem. DDL t. 33 (s.v. ridiculisation).