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REÎTRE, subst. masc.
A. − HIST. MILIT. Cavalier allemand mercenaire au service de la France aux xveet xvies. Vainement aussi il [le roi Henri III] tenta, en négociant, d'arrêter une armée allemande, vingt mille reîtres en marche pour rejoindre les rebelles de l'ouest et du Midi (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 179).
B. − P. ext., littér.
1. Péj. Guerrier brutal et grossier; homme qui se complaît dans la violence et la grossièreté. Synon. soudard.Tu me chasses? (...). Ce reître irrité que tu attendais, est-ce ma faute si je ne lui ressemble pas? Tu l'aurais pris par la main et tu lui aurais dit: « Frappe! » (Sartre, Mouches, 1943, II, 1ertabl., 4, p. 60).
Empl. adj. Elle arrivait à lui faire convenir que son Herbert avait toujours été pas mal reître, plus gentilhomme de nom que de façons (A. Daudet, Immortel, 1888, p. 51).
2. Vx, péj. ou p. plaisant. Vieux reître. Homme d'expérience, homme rusé. Synon. vieux routier*.Deux vieux reîtres comme nous mèneront la barque à bon port, dit Bertrand. Après tout, si le duc se fâche et s'en prend à nos carcasses, elles ont fait leur temps (Balzac, Enf. maudit, 1836, p. 419).
C. − HIST. DU COST. (Manteau à la) reître. ,,Houppelande taillée en rond et sans manches`` (Leloir 1961). Le Gascon ôta de ses épaules une sorte de reître à capuche (D'Esparbès, Roi, 1901, p. 99).
Prononc. et Orth.: [ʀ εtʀ ̭]. Ac. 1694, 1718: reistre; 1762 et dep. 1835: reître. Littré: reître ou rêtre; DG: reître ,,qqns écrivent rètre``. Étymol. et Hist. 1. a) 1560 manteau... faict à la reistre « manteau semblable à ceux que portent les reîtres » (Arch. nat., KK 126, f o38 ds Gay); b) 1562 reistre « id. » (Ronsard, Continuation du Discours des misères de ce temps, 145 ds Œuvres compl., éd. P. Laumonier, t. 11, p. 44); 2. 1563 « cavalier allemand mercenaire au service de la France » (Id., Remonstrance au peuple de France, 1792, ibid., t. 11, p. 104); 3. vieux reître a) 1680 « homme expérimenté au métier de la guerre » (Rich.); b) 1690 « homme rusé » (Fur.); 4. 1870 « guerrier brutal, soudard » (Littré). Empr. à l'all.Reiter « cavalier », introd. en fr. par les mercenaires all. au service de la France. Fréq. abs. littér.: 62. Bbg. Behrens D. 1923, pp. 41-42; p. 44. − Colomb. 1952/53, pp. 462-463.