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RESSERVIR, verbe
A. − Empl. trans. Qqn ressert qqc.
1. [Le compl. désigne un aliment, une boisson] Servir de nouveau, une nouvelle fois. Resservir un mets, des restes. Il resservit du thé à Balducci, hésita, puis servit à nouveau l'Arabe qui, une seconde fois, but avec avidité (Camus,Exil et Roy., 1957, p. 1613).
Empl. pronom. réfl. Se resservir de qqc. ou absol. se resservir. Reprendre de quelque chose. Resservez-vous; se resservir de viande. José, le gros mangeur de la famille, oubliait de se reservir, mais comme Yves, il vidait tous ses verres (Mauriac,Myst. Frontenac, 1933, p. 136).
2. Au fig., fam. Dire ou écrire ce qui a déjà été dit ou écrit. Non, non! papa, interrompit Auguste (...), faut pas nous resservir les histoires de ton régiment (Zola,Vérité, 1902, p. 52).« Le Portugal n'a jamais perdu par trois buts d'écart contre le Brésil. Et il lui est arrivé de gagner parfois... » On imagine que cet argument statistique, Otto Gloria va le « resservir » à ses joueurs jusqu'au coup d'envoi du match de Goodison Park (L'Équipe, 19 juill. 1966, p. 2, col. 2).
B. − Empl. intrans. Qqc. ressert
1. [Le suj. désigne un inanimé concr.] Être de nouveau utilisé, être encore utilisable. Robe, ustensile qui ressert; cela peut resservir. Si la maison a des capitaux au départ, pas une vieille boîte [de conserve] qui ne puisse resservir. Même celles de thon, qu'on ouvre à la cisaille. Elle les rachète au chiffonnier à prix d'or! (Giraudoux,Folle, 1944, II, p. 152).
Faire resservir (qqc.).Utiliser à nouveau. Faute d'argent, on ne peut pas brûler les linges souillés qui ont bandé les plaies, on est obligé de les laver pour les faire resservir (Loti,Livre de la pitié, 1891, p. 172).
2. Au fig.
a) Fam. [Le suj. désigne une œuvre de l'esprit] Être utilisé à nouveau, être redit ou réécrit. On trouve, il est vrai, chez Bossuet des morceaux et de beaux lieux communs sur la mort, qui ont servi et resservi dans plusieurs de ses sermons ou de ses oraisons funèbres (Sainte-Beuve,Chateaubr., t. 2, 1860, p. 21).
b) [Le suj. désigne un militaire, parfois un fonctionnaire] Reprendre du service, reprendre son emploi. Désirer resservir; resservir dans l'armée. (Dict. xixeet xxes.).
C. − Empl. pronom. Se resservir de qqc.Utiliser de nouveau. Se resservir de qqn.Faire de nouveau servir à ses desseins. Par suite de l'enlèvement des toitures, qu'on a dû brûler, ou dont on s'est resservi − ces ruines ont un aspect net, propre − sans aucun débris de paille ou de bois (Gide,Voy. Congo, 1927, p. 785).
Prononc. et Orth.: [ʀ əsε ʀvi:ʀ], (il) ressert [ʀ əsε:ʀ]. Barbeau-Rodhe 1930 je ressers [ʒ ə ʀsε:ʀ] et [ʒ ʀ ə-]. Graph. reservir (Mauriac, loc. cit.). Étymol. et Hist. 1. 1265 verbe trans. « payer en retour » (Rutebeuf, Complainte d'Outre-Mer ds Œuvres, éd. E. Faral et J. Bastin, t. 1, p. 448, vers 124); 2. 1842 « servir de nouveau » (Mozin-Peschier); 3. 1894 « énoncer ce qui a déjà été dit » (Gyp, loc. cit.); 4. 1549 verbe intrans. « être de nouveau utile, employé » (Est.). Dér. de servir*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 28.