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REPOS, subst. masc.
A. − Gén. au sing. [P. oppos. à mouvement] Cessation du mouvement, état d'immobilité.
1.
a) [À propos d'êtres animés, de corps matériels, de mécanismes] Petit à petit, Joseph Pasquier s'adoucit et finit par laisser tomber à leur position de repos ses épaules de boxeur (Duhamel,Suzanne, 1941, p. 201).[La défécation] réclame pour réussir une température assez basse et un repos absolu du moût (Brunerie,Industr. alim., 1949, p. 78).
b) Locutions
Au repos. En état d'immobilité, en position immobile. Anton. en mouvement.Subst. + au repos.Liquide au repos. Dans son abandon matinal, ce violon au repos ne te rappelle-t-il pas un vers fameux de Mallarmé? Insolite vaisseau d'inanité sonore (Vogüé,Morts, 1899, p. 111).Les règles qui commandent la forme de la chaussure s'inspirent de la connaissance du pied au repos et en mouvement (Macaigne,Précis hyg., 1911, p. 178).Verbe + au repos.En position immobile. La sonnerie A fonctionne jusqu'à ce qu'on laisse la clef revenir au repos (A. Leclerc,Télégr. et téléph., 1924, p. 154).Le cheval et la danseuse de pur sang ne gagnent pas à se montrer au repos (Colette,Pays. et portr., 1954, p. 157).
En repos. En état d'immobilité. Anton. en mouvement.Demeurer, rester en repos. Nous diviserons donc l'étude de la théorie de Hertz en deux parties: l'électrodynamique des corps en repos et l'électrodynamique des corps en mouvement (H. Poincaré,Électr. et opt., 1901, p. 344).Un homme vivant ne saura pas se tenir en repos à la manière d'une statue, et surtout s'il est regardé (Alain,Beaux-arts, 1920, p. 215).
2. Spécialement
a) ARMUR., vieilli. État d'une arme à feu quand le chien n'est ni abattu, ni bandé. Mettre le chien d'un fusil, d'un pistolet au repos; mettre un fusil au repos. (Dict. xixeet xxes.). Cran de repos. Organe d'une arme à feu qui la maintient dans cet état. Les fusils n'étaient plus au cran de repos, mais armés (Verne,Île myst., 1874, p. 478).
b) MÉCAN. Échappement à repos. Échappement dans lequel le rouage est immobile pendant la plus grande partie de l'oscillation du balancier. Selon l'action qu'ils [les échappements] exercent sur le mouvement, on les divise en trois grands groupes (...). Ce sont: 1. les échappements à recul, 2. les échappements à repos, 3. les échappements libres (Bassermann-Jordan,Montres, horl. et pend., 1964, p. 177).
c) PHYSIQUE
Repos absolu. État d'un corps, d'un observateur qui reste totalement immobile. Anton. repos relatif.L'observation des mouvements à l'intérieur du système solaire ne permettra pas de reconnaître si le centre des masses de ce système (...) est en repos absolu ou est animé d'un mouvement rectiligne uniforme (Danjon,Cosmogr., 1948, p. 35).
Repos relatif. État d'un corps, d'un observateur qui reste immobile par rapport à un système de référence susceptible d'être entraîné dans un mouvement d'ensemble. Quand les deux corps sont en repos absolu, X1, Y1, Z1doivent avoir la valeur déduite de la loi de Newton, et quand ils sont en repos relatif, la valeur déduite des équations 4 (H. Poincaré,Mécan. nouv., 1905, p. 71).
Masse au repos. Masse d'un corps au repos qui, d'après la théorie de la relativité, est inférieure à la masse de ce corps en mouvement. C'est bien cette relation entre énergie et impulsion qu'exige la théorie de la relativité pour un corpuscule de vitesse C, c'est-à-dire de masse au repos nulle (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 386).
d) PHYSIOL. État d'activité minimale des organes et des muscles. Muscle, organe au repos. Les muscles conservent à l'état de repos une certaine tonicité (Cl. Bernard, Princ. méd. exp., 1878, p. 196).Si l'hormone thyroïdienne est sécrétée en abondance, l'hypophyse se met au repos (Quillet Méd.1965, p. 488).
B. − Au sing. [P. oppos à travail, activité]
1. Fait de cesser une activité fatigante (travail, exercice physique, occupation) en adoptant une position, en prenant une autre activité propres à délasser; état agréable qui suit; temps employé à cet effet. Les uns ne peuvent trouver d'activité que dans le repos, et les autres de repos que dans le mouvement (Joubert,Pensées, t. 1, 1824, p. 164):
1. ... il le rend plus léger [son travail] en le variant avec discernement, et rafraîchit son attitude par de courts intervalles de repos, qui le soulagent sans interrompre la continuité, qui est quelquefois un devoir. Brillat-Sav.,Physiol. goût, 1825, p. 216.
[L'accent est mis sur l'acte de se reposer] Synon. délassement, détente, relâche; anton. fatigue, travail.C'est de la fatigue qu'il vous faut; ne voyez-vous pas que le repos de votre corps nourrit l'activité de votre ame; unique source de tous vos maux? (Jouy,Hermite, t. 4, 1813, p. 178).[L'accent est mis sur le résultat] Synon. bien-être, détente.J'éprouvais cet étrange sentiment de repos parfait et de bienveillance du corps qui accompagne tous les mouvements du réveil quand on ouvre les yeux à la tombée de la nuit (Bosco,Mas Théot., 1945, p. 238).[L'accent est mis sur le temps] Synon. loisir, pause.Prendre du repos. M. Littré accepte enfin (...), prend sur ses heures de repos et trouve le temps de composer une biographie d'Auguste Comte (Pasteurds Travaux, 1882, p. 426).
Expr. et loc.
Repos absolu. Repos au lit, à la chambre. S'il [l'empereur] se trouvait au contraire surpris au milieu de très grandes fatigues, il se condamnait à vingt-quatre heures de repos absolu (Las Cases,Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 226).
Repos forcé. Repos imposé par les circonstances. Après les vacances ou une période de repos forcé, le travail [du danseur] devra être repris progressivement (Bourgat,Techn. danse, 1959, p. 20).
Aire de repos. Lieu aménagé au bord d'une autoroute pour permettre aux automobilistes de se reposer, de se restaurer. Sur certaines aires de repos seront également présentées des reconstitutions de scènes (...). Ce programme d'animation gigantesque, mais à la mesure de l'espace autoroutier, comblera les cinéphiles (Le Monde loisirs, 10 mai 1986, p. xiii, col. 1).
Cure de repos. Ensemble de soins médicaux, séjour en clinique ou dans un endroit calme où une personne surmenée se repose. Cure de repos en montagne. La voie maritime restera celle du confort, des plaisirs du bord, de la cure de repos, de la trêve dans la vie fiévreuse (M. Benoist, Pettier,Transp. mar., 1961, p. 36).
Lit* de repos, maison* de repos, salle* de repos.
Au repos. Dans une position permettant la détente musculaire, avec une activité réduite propre au délassement. La fatigue s'en allait, avec des picotements, de leurs jambes et de leurs bras au repos (R. Bazin,Blé, 1907, p. 102).
Sans repos. Sans relâche, sans répit. Ils chassaient tous deux d'un bout à l'autre de l'année, sans repos, sans arrêt, sans lassitude (Maupass.,Contes et nouv., t. 2, Loup, 1882, p. 1242).Sans repos ni trêve, sans repos ni cesse, (n'avoir) ni repos ni trêve, ni repos ni cesse. Il s'attacha désormais à mes pas, résolu à ne me laisser ni repos, ni trêve (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 218).
SYNT. Long, court repos; repos (bien) mérité; repos au lit; repos de nuit; heure, jour, moment, mois, période, semaine de repos; ne pas avoir un instant, une minute de repos; goûter un repos bien mérité; se donner du repos; prendre du repos, un peu de repos; avoir besoin de repos; ne s'accorder, ne se laisser aucun repos; prescrire (à un malade) des jours de repos.
2. En partic. Fait d'interrompre un travail professionnel pour se reposer; temps accordé réglementairement ou légalement au cours du temps de travail. Repos annuel, férié; repos du dimanche; avoir repos tel jour; accorder, prendre un repos. Déjà les quarts étaient établis, le roulement de veille et de repos des matelots était amorcé (Peisson,Parti Liverpool, 1932, p. 37):
2. Et attendu que le dimanche, qui a passé jusqu'ici pour un jour de repos, n'est en réalité qu'un jour de fatigue, puisqu'il est consacré au plaisir... le lundi, consacré à se reposer du dimanche, sera néanmoins payé comme jour de travail... Sardou,Rabagas, 1872, II, 5, p. 64.
Repos hebdomadaire. ,,Journée de repos qui doit, obligatoirement, être accordée aux employés ou ouvriers chaque semaine`` (cida 1973). En principe, le repos hebdomadaire doit être accordé le dimanche (cida1973).
[P. allus. au récit biblique de la Création (Gen. II, 2) où Dieu se repose après le travail accompli] Le repos du septième jour. Ils se croisent les bras et ils s'installent dans la paix du dimanche. Plus de travail sur la planche. Ils méditent dans le repos du septième jour (Nizan,Chiens garde, 1932, p. 84).
Le jour du repos. Le dimanche. Il mourut en lisant son journal, un dimanche... − Le jour du repos, comme un bon ouvrier (Pesquidoux,Livre raison, 1932, p. 111).
L'âge du repos. La retraite. Les fonctionnaires sont sûrs (...) d'arriver paisiblement, de grade en grade, à l'âge du repos, et de trouver dans leur vieillesse, la pension viagère de la retraite (Baradat,Organ. préfect., 1907, p. 174).
Fam. [Le suj. désigne un ouvrier, un employé] Être de repos. Être en congé hebdomadaire. Un jour par semaine, M. Laversin était de repos. Il restait alors dans sa chambre et fumait la pipe (Duhamel,Notaire Havre, 1933, p. 177).
3. P. méton., au sing. et au plur.
a) Lieu où l'on se repose. La blanche arène, formée de petits cailloux choisis, qui sert de repos aux nymphes (Nodier,Fée Miettes, 1831, p. 149).
En partic. [En montagne] Synon. de replat.Puis, par une marche horizontale d'environ vingt mètres, toujours en taillant, suivre la base d'une paroi rocheuse verticale du Grand Dru pour gagner un petit repos rocheux (R. alpine, nov. 1902, p. 371 ds Quem. DDL t. 27).
b) Chose, spectacle qui repose. L'eau [d'un canal paisible], chargée d'images familières, sous un rideau de peupliers, guidait les regards jusqu'au repos d'un horizon de moulins et de prés (Maeterl.,Vie abeilles, 1901, p. 14).Au fig. Et les jolies scènes d'amour [dans Molière]! Courteline dirait qu'elles encombrent le théâtre de Molière: elles sont d'exquis repos (Renard,Journal, 1901, p. 637).
c) Pause au cours d'une activité suivie. Je ne pouvais lire le Petit éclaireur que ligne par ligne, et avec des repos, car la lecture était un supplice pour mes yeux (Giraudoux,Suzanne, 1921, p. 161).
d) Personne qui repose. Le repos du guerrier. La femme. Toi tu es le repos du guerrier, du guerrier lâche, de l'embusqué; Notre-Dame des Déserteurs, aie pitié de moi. Je veux dormir-mourir, et pour ça une femme c'est le meilleur système (Chr. Rochefort, Le Repos du guerrier, Paris, 1981 [1958], p. 234).
4. P. anal. État d'inactivité de la nature qui ne produit pas. Culture intensive, par la suppression du repos naturel du sol (jachère), par l'emploi des engrais (R. Lalanne,Alim. hum., 1942, p. 26).V. annuel ex. 4.
5. Vieilli, littér. Sommeil. Le dieu du repos; avoir perdu le repos; troubler le repos de qqn. Ils dorment... et le repos me fuit. Le sommeil n'ose approcher de mes paupières (La Martelière,Robert, 1793, ii, 1, p. 13).Ses paupières s'alourdirent, un demi sommeil ferma ses yeux encore humides. C'était plutôt de l'engourdissement qu'un vrai repos (Theuriet,Mariage Gérard, 1875, p. 169).
6. Spécialement
a) ARCHITECTURE
Plate-forme, large marche qui sépare les séries de marches entre deux paliers. Ce grand Hermès bouclé qui ornait une niche, au repos du grand escalier (Green,Malfaiteur, 1955, p. 117).
Partie d'un édifice orné qui présente une surface unie reposante pour la vue. Le défaut principal de la décoration architectonique de l'Empire est de ne savoir ménager les repos (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 190).
b) ART MILIT. [Commandement militaire impliquant l'abandon de la position rigide du garde-à-vous par un relâchement des bras et un léger écartement des pieds] − Fixe!... repos!... fixe! Les hommes s'exécutaient, scandalisés. D'une voix très sûre, il continua: − Arme sur l'épaule... droite! (Benjamin,Gaspard, 1915, p. 60).P. méton. Cette position elle-même. Je quittai le garde à vous, je me mis au repos pour répondre (Vercel,Cap. Conan, 1934, p. 223).
c) BEAUX-ARTS. Surface plus unie dans une œuvre d'art, un tableau afin que l'œil ne s'y arrête pas. On y vit déborder [sur l'ordre corinthien], au IIIesiècle, cette ornementation sans mesure et sans repos qui caractérise toutes les décadences (Ch. Blanc, Gramm. arts dessin, 1876, p. 192).
d) DICTION, MUS., POÉSIE
Pause dans un discours, une lecture. Je n'ai pas besoin d'ajouter que je conserverais les repos dans le discours, et les signes de ponctuation dans l'écriture (Destutt de Tr.,Idéol. 2, 1803, p. 415).
,,Cadence suspensive dans le discours musical, généralement sur une harmonie de dominante dans la musique classique`` (Mus. 1976). [Dans un concerto de clarinette] l'orchestre exécute le tutti, qui se terminait par un repos sur l'accord de la dominante (Berlioz,Grotesques mus., 1859, p. 42).
Césure située à place fixe dans un vers. (Tout en observant le repos de l'hémistiche), moins souvent qu'André Chénier, mais avant lui, il [Roucher] use des rejets avec une certaine hardiesse (Lemaitre,Contemp., 1885, p. 85).
C. − Au sing. [P. oppos. à inquiétude, trouble]
1.
a) État de quiétude où l'on ne ressent ni trouble, ni agitation. Synon. calme, paix, quiétude, sérénité; anton. inquiétude, trouble.Repos profond, tranquille; repos de l'âme, du cœur; ôter tout repos; ne laisser aucun repos; troubler le repos (de qqn). Cet homme était peu considérable (...): son opposition n'ébranlait pas mon autorité, mais elle troublait mon repos (Reybaud,J. Paturot, 1842, p. 185):
3. élisabeth, sourdement: Toucher, tenir, posséder ce qu'on aime... Quelle paix ce doit être! Quelle évidence! Quel repos! marianne, avec douleur: Eh bien! non, Élisabeth, non! Ce n'est pas vrai: il n'existe pas de certitude, ni d'évidence, ni de repos. Mauriac,Mal Aimés, 1945, III, 2, p. 229.
P. méton. Ce qui repose. Obéir! Voilà: obéir. Et c'est un repos pour un homme (Salacrou,Terre ronde, 1938, ii, 1, p. 186).
b) Locutions
En repos. Esprit en repos. Oh! mon ami, j'étais en repos; je me résignais; la résignation m'était douce (Bernanos,Soleil Satan, 1926, p. 122).Le succès est peu de chose, auprès d'une conscience en repos (Vercors,Sil. mer, 1942, p. 53).
Laisser qqn en repos. Ne pas tourmenter quelqu'un. Après, tu me laisseras en repos? Tu ne seras plus méchant?... Tu le promets? (Bernstein,Secret, 1913, ii, 11, p. 28).
De tout repos
FIN. Qui ne comporte aucun risque ou aléa. Affaire, opération, placement, valeur de tout repos. On ne raconte pas qu'on a sa fortune en valeurs argentines de tout repos pour se trouver ruinée un beau matin par un oncle indélicat! (Bourdet,Sexe faible, 1931, iii, p. 464).
Cour. Qui ne donne pas de souci.
[En parlant d'un inanimé] Sans risque. Geste, métier de tout repos. Le quartier n'est pas de tout repos non plus (Romains,Hommes bonne vol., 1932, p. 250).Le journalisme d'action n'est pas une carrière de tout repos (L. Daudet,Brév. journ., 1936, p. 160).
[En parlant d'une pers.] Tranquille. Je me retrouvai dans le camp parmi les prisonniers de tout repos (Ambrière,Gdes vac., 1946, p. 353).
2. État de paix dans une collectivité, un pays; absence de troubles politiques, de guerres. Comme désormais il faut bien qu'il m'abandonne entièrement la conduite de la politique étrangère, nous ne pouvons plus avoir de rivalité et notre union est indispensable au repos de la France (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 224).Tout l'univers est en repos, César a fermé le temple de Janus (Claudel,Corona Benignitatis, 1915, p. 396).
Le repos public. Perturber, troubler le repos public. Quelque légitime que soit ma prétention [reprendre un bien volé], je suis un perturbateur du repos public, si je prétends la satisfaire moi-même (A. de Broglie,Diplom. et dr. nouv., 1868, p. 224).
3. RELIG. CATH. État de plénitude, de sérénité de l'âme qui est en union avec Dieu. Cette retraite sera très paisible. Repasser tous mes souvenirs, toute ma vie devant Dieu (...) Goûter le repos avec Dieu (Dupanloup,Journal, 1851, p. 135).
En partic. Béatitude éternelle. Prier pour le repos de l'âme de qqn. C'est comme déchue que moi je dois aimer Dieu. Ainsi, j'aurai ou je n'aurai pas le repos éternel, le repos dans son amour (Jouve,Paulina, 1925, p. 186).La mort d'un chrétien, c'est une perspective radieuse! C'est la paix, la paix du repos, la paix du repos éternel. Que dis-je? C'est bien plus encore! C'est l'épanouissement de la vie (Martin du G.,Thib., Mort père, 1929, p. 1264).
4. Vieilli, littér. [À propos de la mort, des défunts] Repos de la mort. Je n'ai plus d'autre desir que celui de m'endormir dans la paix et le repos du tombeau (Crèvecœur,Voyage, t. 2, 1801, p. 371).En m'éloignant encore une fois de ce lieu d'éternel repos (...), je fis la triste observation, que, dans l'espace d'un an, la mort y avait rassemblé le plus grand géomètre, le plus grand poète (...), dont s'honorât la France (Jouy,Hermite, t. 4, 1813, p. 242).
Champ du repos. Cimetière. V. champ ex. 5.
Troubler le repos d'un mort. Porter atteinte à sa sépulture, à sa mémoire. Des ossements de bœuf semés çà et là témoignaient qu'une victime avait été immolée pour assumer les mauvaises chances qui eussent pu troubler le repos du mort (Gautier,Rom. momie, 1858, p. 177).
Prononc. et Orth.: [ʀ əpo]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 remanoir en repos « (en parlant d'un pays) être dans une période calme, exempte de troubles » (Roland, éd. J. Bédier, 600); b) ca 1120 (Benedeit, St Brendan, éd. I. Short et B. Merrilees, 350: L'espirit en vait en paraïs En grant repos u Deus l'at mis); 1561 repos éternel (J. Grévin, Pastorale ds Théâtre, éd. R. Pinvert, p. 225); c) ca 1160 « action de se reposer (d'une personne) » (Eneas, éd. J.-J. Salverda de Grave, 1435); 2. 1564 « période pendant laquelle une terre n'est pas cultivée » (Indice et rec. universel de tous les mots principaux des livres de la Bible, f o291 r o); 3. 1647 phys. « absence de mouvement » (Descartes, Principes, 2epart., 25, éd. Adam et Tannery, Œuvres, t. 9, p. 76); 4. a) 1668 « césure, pause indiquée par le sens » (Boileau, Art poétique, I, éd. Ch. H. Boudhors, p. 84); b) 1688 mus. « effet produit par une cadence parfaite qui termine une phrase musicale » (Miege); 5. 1812 repos! « dans l'armée, commandement indiquant la fin d'un exercice » (Mozin-Biber). Déverbal de reposer2*. Fréq. abs. littér.: 6 361. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 12 343, b) 8 764; xxes.: a) 7 124, b) 7 538. Bbg. Quem. DDL t. 21, 27.