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RENFONCER, verbe trans.
A. − Qqn renfonce qqn/qqc. (dans qqc.).Enfoncer à nouveau; enfoncer profondément. Je ferai tout mon possible, répondit l'aubergiste du Pont du Gard en renfonçant son couteau dans sa manche (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 81).On fera la commission au papa, répondit le pâtissier en ôtant puis renfonçant sa toque blanche, par un geste qui lui était familier (Reider, MlleVallantin, 1862, p. 161).
P. métaph., empl. pronom. Je répondis que je le souhaitais vivement, et nous nous renfonçâmes tous deux dans notre grec (A. France, Rôtisserie, 1893, p. 188).
B. − Qqn renfonce qqn/qqc. (dans, sur, sous qqc.)
1. Enfoncer plus avant, plus profondément. Il doubla le pas en passant devant ledit café, et renfonça soigneusement sur ses yeux son feutre (Murger, Scènes vie boh., 1851, p. 128).
Empl. pronom. réfl. Réveillé vers les trois heures et demie, il se renfonçait sous ses couvertures et rêvassait, au chaud, jusqu'à quatre heures (Huysmans, Oblat, t. 1, 1903, p. 232).Elle toussait et se renfonçait dans la capote [de la voiture] (Pourrat, Gaspard, 1931, p. 246).
Empl. abs. Il s'assurait que les lieuses faisaient de bon ouvrage, serrant la gerbe sur leur jambe, liant et appuyant d'un coup de genou, tordant de trois tours et renfonçant (Pourrat, Gaspard, 1931, p. 203).
2. P. anal.
a) Empl. pronom. Puis il se renfonce dans son mutisme et sa grognonnerie (Goncourt, Journal, 1890, p. 1258).
b) Au fig. Quant à l'aristocratie, elle le dégoûtait, le renfonçait plus fort dans sa caste (Thibaudet, Princes lorr., 1924, p. 18).
3. TYPOGR. Renfoncer une ligne. La faire commencer en retrait. Synon. rentrer.Dans la composition en sommaire, les lignes se renfoncent de la valeur d'un cadratin (Comte-Pern.1963).
C. −
1. Qqn renfonce qqc. (dans qqc.).Synon. de ravaler.Et brusquement rappelée à la réalité, rouge de honte, renfonçant ce qu'elle allait dire dans sa bouche, désespérée, elle n'avait plus voulu prononcer un seul mot (Proust, Prisonn., 1922, p. 340).Je pense à l'heure où son Odette, renfonçant les larmes, les secousses nerveuses, les cris, le raccompagnait à la gare (Romains, Hommes bonne vol., 1939, p. 15).
2. Au fig. Ne pas laisser paraître. Synon. dissimuler, taire.Renfoncer sa douleur, sa rancune. Ce Cotelle, c'est le type de l'homme très fort, jouant, pour les maîtresses de maison où il va, une passion qu'il semble avoir toutes les peines du monde à renfoncer, à museler (Goncourt, Journal, 1882, p. 181).Ta lettre me consterne. Je voudrais être près de toi... Mais je renfonce aujourd'hui les commentaires (Gide, Corresp.[avec Valéry], 1920, p. 481).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɑ ̃fɔ ̃se], (il) renfonce [-fɔ ̃:s]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. Prend une cédille devant a et o: renfonçai, renfonçons. Étymol. et Hist. 1. 1335 « remettre un fond à, réparer le fond de » (Arch. KK 3a, f o275 r ods Gdf.); 2. a) 1366 fossez reallargis et ranffonciés plus bas (doc. ds Mém. de la Soc. Hist. Paris, t. 4, p. 281); 1549 renfoncer « enfoncer de nouveau, plus avant » (Est.); ca 1773 bonnet renfoncé sur les oreilles (Diderot, Jacques le fataliste ds Rob.); b) 1797 « ne pas laisser paraître (ses larmes) » (Sénac de Meilhan, Émigré, p. 1742); c) 1835 typogr. (Ac.); 3. 1547 « rembourser » (doc. ds Gdf.). Formé de r(e)-* et de enfoncer*. 3 altér. prob. sous l'infl. de enfoncer*, du verbe refoncer « verser de nouveaux fonds » (xvies. ds Gdf.), lui-même formé de re-* et de foncer « dépenser, payer » (1478-80, Guillaume Coquillart, Plaidoyé, 66 ds Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 8), dér. de fonds*. Fréq. abs. littér.: 145.