Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RELUIRE, verbe intrans.
A. − Luire en réfléchissant la lumière. Les diamants, les pierreries reluisent. Ses tableaux [de Franz Mieris] (...) sont bien faits pour orner ces riches appartements (...) aux lustres de cuivre jaune reluisant comme le chandelier à sept branches des synagogues (Gautier,Guide Louvre, 1872, p. 145):
L'âme de cette demeure étonnante se trouvait être une bonne vieille fille aux joues encore fraîches (...) et qui (...) n'arrêtait pas de frotter, de brosser, d'épousseter, de faire briller et reluire, ennemie déclarée de tout atome de poussière... Lorrain,Contes, 1897, p. 76.
Proverbe. Tout ce qui reluit n'est pas or. Il ne faut pas se fier aux apparences. Synon. tout ce qui brille n'est pas or (v. briller).
Loc. fig. Passer, manier la brosse à reluire. Flatter avec ostentation. Jouer les brosses à reluire (v. brosse). Brosse à reluire. Flatteur. C'est lui « la brosse à reluire de la famille » (...) glorieusement à cheval sur tous les grands dadas de l'entre-trois-guerres (H. Bazin,Vipère, 1948, p. 18).
P. méton. Être propre. Elle se tuait de travail dans cette maison froide d'avare, où tout devait reluire naturellement, sans qu'on dépensât ni savon, ni brosse: l'eau pure et des bras, ça suffisait (Zola,Terre, 1887, p. 380).
P. anal. Avoir un aspect brillant. Il avait les épaules larges, une moustache qui reluisait de cosmétique, la main grande, douce et velue (Toulet,Nane, 1905, p. 193).
B. − Au fig. Se manifester avec éclat. Synon. se refléter.Mais enfin, ils [les gouvernants français] ont bien renié le Dieu qui a fait le ciel et la terre, pourquoi ne renieraient-ils pas les hommes en qui ils voient reluire, comme en vous, les plus beaux attributs de cet Être puissant? (Chateaubr.,Corresp., t. 1, 1799, p. 18).
Se faire reluire. Synon. se faire mousser*.Quelle différence, je n'en vois pas, entre les Maisons de la Culture et l'Académie Française? Même narcissisme, même bornerie, même impuissance, babillage, même vide. D'autres poncifs à peine, c'est tout. On se conforme, on se fait reluire, on se rabâche, ici et là, exactement (Céline,Mea Culpa, 1937, pp. 10-11 ds Cellard-Rey 1980).
C. − Arg. Éprouver l'orgasme. Peuh! se dit-il, ce ne sont pas encore celles-là [des filles] qui me feront reluire (Huysmans,En mén., 1881, p. 157).[À une femme:] Tiens, j'vais t'faire reluire comme jamais (Simonin, J. Bazin,Voilà taxi!1935, p. 188).
REM.
Reluisement, subst. masc.Action de reluire; résultat de cette action. L'état de parfaite ordonnance, de reluisement − pardonne-moi ce mot suspect −, où nous apparut la hutte des Jalaguier (Fabre,Norine, 1889, p. 143).
Prononc. et Orth.: [ʀ əlɥi:ʀ], (il) reluit [-lɥi]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 « luire en réfléchissant la lumière » (Roland, éd. J. Bédier, 1808); 1960 passer la brosse à reluire « flatter quelqu'un » (Le Breton); 2. 1269-78 « se manifester avec éclat » (Jean de Meung, Rose, éd. F. Lecoy, 17158); 3. xves. « s'accoupler (du bélier et de la brebis) » (Gloss. lat.-fr. ds Gdf.); 1866 « éprouver le plaisir d'amour » (ds Esn.); 4. 1908 c'est pas reluisant (Estaunié, Vie secrète, p. 214); 5. 1936 se faire reluire « se mettre en valeur » (Céline, Mea Culpa, pp. 10-11 ds Cellard-Rey). Dér. de luire*; préf. re-*. Fréq. abs. littér.: 423. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 712, b) 1 142; xxes.: a) 565, b) 237.