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RELIQUE, subst. fém.
A. − RELIG. Ce qui reste, après sa mort, du corps d'un saint ou d'un martyr; objets ayant été à son usage, instruments de son supplice, considérés comme des objets sacrés et auxquels on rend un culte. Relique sacrée; saintes reliques; vénération des reliques; reliques de la vraie Croix; porter une relique; jurer sur des reliques. Ceux qui ne pillent pas ne savent que gémir, Et (...) Adorer une châsse et baiser des reliques! (Hugo,Burgr., 1843, p. 64).Qu'il soit porté à la connaissance de tous les fidèles que les parents d'Adélaïde, entièrement libres et nobles (...) se sont offerts à Dieu, à la sainte Croix et à saint Pancrace, dont les reliques reposent dans ce monastère consacré en l'honneur des saints apôtres Pierre et Paul et de saint Coloman, martyr (Huysmans,Oblat, t. 1, 1903, p. 198).
P. anal. Objet auquel on attache un grand prix, une grande valeur sentimentale et que l'on garde en souvenir. Reliques de sa jeunesse, de son passé. La baronne, obligée de meubler son salon, sa chambre et la salle à manger avec les reliques de sa splendeur, avait pris le meilleur dans les débris de l'hôtel, rue de l'Université (Balzac,Cous. Bette, 1846, p. 155):
En tombant sur certains contes, elle avait été révoltée par l'immoralité du sujet et la crudité de l'expression. Mais surtout, conservant précieusement comme des reliques, non pas seulement la broche, l'en-tout-cas, le manteau, le volume de Mmede Sévigné, mais aussi les habitudes de pensée et de langage de sa mère (...), ma mère ne pouvait douter de la condamnation que ma grand'mère eût prononcée contre le livre de Mardrus. Proust,Sodome, 1922, p. 836.
Au fig. et le plus souvent au plur. Reste d'un temps révolu. Reliques de la fortune, de la jeunesse, du passé. Les reliques du cœur et celles de l'esprit sont également chères et sacrées (A. France,Vie littér., 1888, p. 321).
B. −
1. BIOL. ,,Espèce presque éteinte, d'origine très ancienne et qui ne se rencontre que dans une aire limitée`` (George 1970). Empl. adj. Les espèces reliques, présentant le plus souvent des caractères archaïques, sont généralement isolées dans la classification des êtres vivants (Thinès-Lemp.1975).
2. GÉOMORPHOL., empl. adj. ,,Qui subsiste d'époques antérieures, généralement sous climats différents`` (Plais. 1969).
REM.
Reliquaillerie, subst. fém.,hapax, péj. Ensemble d'objets sans valeur ne méritant pas l'attachement qui leur est accordé. Partout, des reliques fanées: cadres de vieux tableaux, gravures jaunies par le temps (...) en voyant se dresser entre nous trois, elle [ma mère], moi et mon père absent, cette reliquaillerie, c'est de la colère qui m'a pris les nerfs (Vallès,J. Vingtras, Bachel., 1881, p. 346).
Prononc. et Orth.: [ʀ əlik]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 2345: En l'oriet punt [de Durendal] asez i ad reliques, La dent seint Perre e del sanc seint Basilie E des chevels mun seignor seint Denise); 2. a) ca 1393 plur. « restes d'une situation, d'un état antérieurs, de quelque chose » (Ménagier de Paris, Hist. de Griselidis, I, 106 ds T.-L.: a ce que Grisilidis n'apportast avecques soy aucunes reliques de la vile fortune de povreté; I, 121, ibid.: tant que les reliques de mon povre esperit demourront en mon corps); fin xves. (Philippe de Commynes, Mém., I, 3, éd. J. Calmette, t. 1, p. 24: de très grans capitaines comme le comte de Salbery, Talbot et autres dont je me tais; car ce n'est point de mon temps, combien que j'en ay veu les reliques); b) 1559 spéc. en parlant d'un peuple, d'une armée vaincus (Amyot, Paul Emile, 7 ds Hug.). Empr. au lat.reliquia, plur. reliquiae « reste(s) », spéc. « survivants » (d'un combat); « restes, cendres d'un mort » (d'où, dans la lang. chrét., le sens 1 dep. fin ive-déb. ves. St Jérôme ds Blaise Lat. chrét.); fig.: reliquiae pristinae fortunae, belli. Fréq. abs. littér.: 653. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 325, b) 936; xxes.: a) 1 038, b) 519.