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RELAYER, verbe
A. − Empl. intrans., vx. Changer de chevaux au relais. Relayer rapidement. Ce monument d'un autre âge [une diligence] contenait trois voyageurs qui, à la sortie d'Ernée, où l'on avait relayé, continuèrent avec le conducteur une conversation entamée avant le relais (Balzac, Chouans, 1829, p. 54).Quand on relaie, tout m'amuse. On s'arrête à la porte de l'auberge. Les chevaux arrivent avec un bruit de ferraille (Hugo, Rhin, 1842, p. 17).
B. − Empl. trans.
1. [Le compl. d'obj. dir. désigne une pers.] Prendre la suite de quelqu'un pour assurer la continuité d'une action. Tu ne te doutes pas (...) des servitudes de la richesse; c'est moi qui les subis depuis la mort de ton pauvre père; il est juste que mon gendre me relaie (Augier, Beau mariage, 1859, p. 211).Et puis Gorki s'est tu, ou sa voix n'a plus porté jusqu'à nous. Aucun autre romancier ne l'a relayé (du moins auprès de la plupart des lecteurs français) (Mauriac, Bâillon dén., 1945, p. 443).
SPORTS. Remplacer, dans une course d'équipe, un équipier (une équipière) pour poursuivre l'effort commun. Ceux que leur équipier venait de relayer descendaient de machine (P. Morand, La Nuit des Six Jours, 1922ds Petiot 1982).
2. [Le compl. d'obj. dir. désigne une chose] Succéder, venir à la suite de. Aux compliments qui relayent dans ma bouche les ironies, ce n'est plus le brrr de l'autre soir, mais: « Rue des Lombards, Monsieur!... Rue de la Verrerie! − Voulez-vous bien me reconduire? » Et je passe devant (Goncourt, Journal, 1859, p. 677).Comprendre ou aimer? Il n'y a certes pas contradiction; mais l'amour relaie la connaissance à partir du point où Valéry s'arrête (Mauriac, Mém. intér., 1959, p. 223).
RADIO-TÉLÉV. [En parlant d'un satellite de télécommunication, d'une station de radio ou de télévision] Retransmettre une émission de l'émetteur principal à un ou à d'autres émetteurs. Le poste de Paris (École supérieure des P.T.T.) a relayé fréquemment les programmes en provenance de Prague, Vienne et Berlin (Annuaire radio, 1933, p. 134).
C. − Empl. pronom. Se remplacer pour assurer la continuité d'une action. Chaque jour, d'une heure à quatre, les vieux amis de la maison se relayaient pour faire la partie de trictrac de la veuve (Theuriet, Mariage Gérard, 1875, p. 29):
Alors c'était par les rues une procession de femmes, vêtues d'étoffes grises et coiffées de laine noire, qui allaient prier, se relayant d'heure en heure, pour qu'il y eût toujours devant la passion du Dieu un murmure d'adoration et de ferveur. Moselly, Terres lorr., 1907, p. 77.
SPORTS. Assurer à son tour l'allure d'une course. Tour après tour, Clarke et Jazy se relayent (L'Équipe, 1erjuill. 1965 ds Petiot1982).
Prononc. et Orth.: [ʀ əleje], [-lε-], (il) relaye ou relaie [-lε]. Att. ds Ac. dep. 1694. Conjug. v. balayer. Étymol. et Hist. 1. Verbe intrans. 1240-80 « changer de chiens pendant la chasse à courre » (Baudouin de Condé, Dits et contes, éd. A. Scheler, 137, 113); 1573 relayer « remplacer les chevaux, les chiens fatigués » (Dupuys); 2. 1636 « remplacer quelqu'un dans un travail » (Monet); 3. 1933 « retransmettre une émission de l'émetteur principal à un ou plusieurs émetteurs » (Annuaire radio, p. 79); 4. 1939 part. passé subst. le relayé (dans une course de relais) (Féd. Franç. Athlétisme, Les Courses ds Petiot 1982). Formé de re-* et de l'anc. verbe pic., wall. et lorr. laier « laisser » (fin xiie-déb. xves.) d'orig. discutée, mais prob. sans rapport étymol. avec laissier; peut-être d'un frq. *laibjan (cf. a. h. all. leiben « laisser »), v. H. Stimm, Philologica Romanica, 383 et aussi 376, n. 12.
DÉR.
Relayeur, -euse, subst.a) Personne chargée de l'entretien des relais de chevaux. Mais auparavant ils doivent faire aux bureaux de la préfecture du siège de leur principal établissement, une déclaration indiquant le nombre de leurs voitures, celui des places qu'elles contiennent, le nom du lieu de destination, celui des relais et des relayeurs (Baradat, Organ. préfect., 1907, p. 305).b) Sports. [Dans une course de relais] Concurrent(e) qui prend le relais d'un équipier ou d'une équipière. Les relayeuses perdirent le témoin en route (L'Équipe, 8 sept. 1965ds Petiot 1982). [ʀ əlεjœ:ʀ], fém. [-ø:z]. Lar. Lang. fr. [-le-], prononc. possible au fém. devant [-ø:]. 1resattest. 1855 « personne qui entretenait des relais de chevaux » (E. Grangez, Voies navigables de France, p. 108 ds Littré), 1924 « dans une course de relais, personne qui prend le relais d'un équipier » (Bellin du Coteau et Pefferkorn, Les Sports athlétiques, p. 32 ds Grubb Sports 1937, p. 62); de relayer, suff. -eur2*.
BBG.Quem. DDL t. 5 (s.v. relayeur), 27, 31.