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REFOULEMENT, subst. masc.
Action de refouler; résultat de cette action.
A. − [Corresp. à refouler II A; le compl. d'obj. désigne des choses concr.]
1. [Avec idée de compression]
a) MÉD. V. refouler II A 1 b ex. de Nélaton.En partic. ,,Compression, dans un but thérapeutique, d'une portion de gencive pathologique ayant envahi une cavité de carie`` (Courtois 1972).
b) ARTILL. ,,Accroissement du diamètre de l'âme des bouches à feu, produit par le tir à l'emplacement du projectile`` (Littré).
2. [Avec idée de déplacement en arrière]
a) ,,Déplacement d'un liquide ou d'un gaz par l'action d'une pompe refoulante ou d'un compresseur`` (Eau 1981). Pendant le refoulement [dans une pompe d'une installation hydraulique], le clapet d'aspiration est appliqué sur son siège par l'eau refoulée (Gorgeu,Machines-outils, 1928, p. 286).
b) CH. DE FER. Manœuvre par laquelle on fait reculer un train. De la disposition des aiguilles résulte que toutes les manœuvres dans les gares se font par refoulement (Bricka,Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p. 236).
c) P. ext. Recul. De plates surfaces vertes naquirent du refoulement des futaies (Malègue,Augustin, t. 1, 1933, p. 139).
B. − [Corresp. à refouler II B; le compl. d'obj. désigne des pers.] Ce soir, le commandant Riffault parlait de la campagne de 1870, d'une sortie désespérée qu'ils avaient tentée, au nombre de 2.500, de Balan, et de leur refoulement dans la petite ville (Goncourt,Journal, 1886, p. 588):
1. Densité par refoulement. − On ne saurait trop faire part, dans la fluctuation des phénomènes humains, aux troubles dus aux chocs des peuples, aux invasions répétées, à un état chronique de guerre. Vidal de La Bl.,Princ. géogr. hum., 1921, p. 41.
DR. INTERNAT. Refoulement des étrangers. ,,Acte par lequel la police des frontières s'oppose à l'entrée sur le territoire d'un État d'un ressortissant étranger qui cherche à y pénétrer`` (Debb.-Daudet Pol. 1981). ,,Mesure administrative, prise contre un étranger qui s'est vu refuser une carte de séjour en France, consistant à le reconduire à la frontière`` (Jur. 1981).
C. − [Corresp. à refouler II C; le compl. d'obj. désigne une réalité abstr.]
1. [P. oppos. à défoulement] Action de repousser plus ou moins consciemment des désirs, des sentiments que l'on ne peut ou que l'on ne veut pas exprimer. Refoulement de la colère, des larmes. Le (...) refoulement de désirs contrariés par une morale sévère (Béguin,Âme romant., 1939, p. 19):
2. Dans cette haine bizarre à l'endroit de Paris, que de privations sensuelles, que d'années de refoulement, de plaisirs frustrés, d'envies... Ce n'est pas la première fois que je constate ce phénomène de la conscience puritaine. Green,Journal, 1944, p. 149.
2. PSYCHANAL. ,,Mécanisme psychologique, généralement inconscient, qui serait à la base de nombreuses névroses et s'observerait plus accessoirement dans certaines psychoses. Il s'agit d'une opération psychique par laquelle le sujet repousse ou maintient dans l'inconscient des pensées, des images mentales ou des souvenirs liés à un désir profond et instinctif (pulsion) senti comme interdit ou contraire à certaines exigences morales`` (Lar. Méd. t. 3 1972). Le refoulement sexuel peut être dangereux à un point qu'on ne soupçonne pas toujours, quand une vie spirituelle très fortement organisée ne fournit pas le contrepoids nécessaire, ne rétablit pas l'équilibre (Green,Journal, 1944, p. 33).Une constitution complexe, en perpétuelle mutation, où s'agitent et tentent de s'équilibrer ses forces intérieures, ses diverses tendances, ses appétits et leur refoulement (Huyghe,Dialog. avec visible, 1955, p. 436).
D. − [Corresp. à refouler III] J'ai signalé la violence et la fréquence des averses d'ouest. Avec des toits sous le vent, rien n'aurait empêché le refoulement d'eau (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 137).
P. anal. ou au fig. Retour (à, vers). Sur certains fronts il constatait on ne sait quel refoulement vers l'animalité, et ce lent retour de l'homme à la bête (Hugo,Homme qui rit, t. 2, 1869, p. 95).
Prononc. et Orth.: [ʀ əfulmɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1538 « action d'émousser » (R. Est., Dict. latinogallicum, 325b d'apr. Vaganay ds Rom. Forsch. t. 32, p. 148) − 1611 (Cotgr.); 2. a) 1611 « action de refouler la charge de poudre dans le canon » (ibid.); b) 1771 refoulement des eaux (Trév.); 3. 1823 « action de faire reculer par la force » (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, p. 23); 4. a) 1829 « action de refouler des sentiments » (Sainte-Beuve, Premiers lundis, éd. M. Leroy, p. 660); b) 1906 psychanal. (A. Maeder, Arch. de psychol., VI, p. 149 ds Quem. DDL t. 21). Dér. de refouler*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér.: 119. Bbg. Quem. DDL t. 21, 29.