Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
REDINGOTE, subst. fém.
A. − Vêtement d'homme à longues basques, plus ou moins ajusté à la taille. Redingote croisée, droite, habillée, sobre, stricte; redingote garnie de revers; se mettre en redingote; la redingote grise de l'Empereur (Napoléon). Monsieur d'Hauteserre portait une de ces houppelandes (...) qui furent, pendant la Révolution, comme une transaction entre les hideux costumes populaires et les élégantes redingotes de l'aristocratie (Balzac, Tén. affaire, 1841, p. 84).La redingote a un boutonnage simple ou double; boutonnée haut sous le col, elle s'arrête aux genoux, se fait en drap ou en alpaga (Villard, Hist. cost., 1956, p. 91).
HIST. DU COST. Redingote à la propriétaire. Redingote qui se boutonne depuis le haut jusqu'en bas. Un homme [de mine honorable] en redingote à la propriétaire et à lunettes (Paillet, Voleurs et volés, 1855, p. 64).
P. méton. L'aristocratie, les gens en redingote. Nous avions été manger (...) dans des crèmeries, où il venait des ouvriers (...) qui avaient été mêlés à des émeutes. La blouse et la redingote s'asseyaient à la même table et l'on trinquait (Vallès, J. Vingtras, Enf., 1879, p. 360).
ART MILIT. Capote. Vêtus, selon la mode des officiers bonapartistes (...) d'une ample redingote à collet carré, boutonnée jusqu'au menton, tombant sur les talons (Balzac, Rabouill., 1842, p. 296).La redingote ou capote de drap beige (...) ne fut donnée à l'infanterie que par le Décret du 25 avril 1806. (Le Règlement de 1786 n'attribuait la redingote qu'aux officiers) (Titeux, St-Cyr, 1898, p. 83).
B. −
1.
a) HIST. DU COST. Robe de femme, boutonnée devant dans toute sa hauteur, plus ou moins ajustée à la taille, et évasée dans le bas. Des mantilles légères ou étagées de volants couvrent les épaules. Une redingote longue, à manches, porte une pèlerine, simple ou double, avec un col de mousseline ou de gaze tuyautée (Villard, Hist. cost., 1956, p. 89).
En appos. ou en compos. Forme redingote. (Ds Rob.). Robe-redingote. Elle portait (...) une robe-redingote en mousseline de laine (...) qui s'ouvrait par en bas (Balzac, Député d'Arcis, 1847, p. 336).
Loc. En redingote. En façon redingote. [La marquise conservait les modes de 1788] robe en redingote, à double collet (D'Esparbès, Dern. lys, 1898, p. 116).
b) Robe d'appartement, tunique de même style. Le négligé habillé le plus recherché est une redingotte de crêpe bleu, doublée de florence et garni de ruches (Obs. modes, t. 1, 1818, p. 15).Elle était ravissante dans sa toilette du matin (...). Une redingote très courte lui formait une tunique grecque moderne qui laissait voir un pantalon de batiste à manchettes brodées (Balzac, Béatrix, 1839, p. 91).
2. Manteau de femme de même style. Des tailleurs classiques, des redingotes, des vestes kimonos sur pantalons larges à revers (L'Express, 31 janv. 1972, p. 46 ds Rey-Gagnon Anglic. 1980).
C. − Argot
1. Redingote de bois, de sapin. Cercueil. Il est sorti de chez lui, les pieds devant, dans une bonne redingote de sapin (Rigaud, Dict. arg. mod., 1881, p. 342).Nous en descendrons bien quelques-uns [des policiers] dans la redingote de bois (D'Esparbès, Demi-soldes, 1899, p. 244).
2. Redingote anglaise. Synon. de capote* anglaise.Les femmes n'ont pas attendu la vulcanisation du caoutchouc et l'apparition des « redingotes anglaises » pour éviter les naissances (Marie Claire, déc. 1985, p. 230, col. 1).
REM. 1.
Redingue, subst. fém.,synon. pop. de redingote.Le père Amable lui-même, vêtu de sa redingue antique et verdâtre, avait voulu voir l'assemblée (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Père Amable, 1886, p. 231).
2.
Redingotard, -arde, adj. et subst. masc.,rare. (Celui) qui est vêtu d'une redingote. Maintenue par les redingotards, la foule ne nous suivit pas (L. Daudet, Morticoles, 1894, p. 15).P. méton., empl. adj. Il corrigeait ce penchant de sa nature physique par un air grave, posé, redingotard, d'homme d'État en disponibilité (L. Daudet, Fant. et viv., 1914, p. 105).
3.
Redingoter (se), verbe pronom. réfl.,hapax. Il se redingote comme un professeur boche (L. Daudet, Entre-deux-guerres, 1915, p. 61).Au part. passé. De temps en temps apparaissait (...) un avocat ami de Gambetta, svelte, mince et silencieux, redingoté de noir ou de gris (L. Daudet, Dev. douleur, 1931, p. 25).
4.
Redingotier, subst. masc.Confectionneur de redingotes. J'ai encore, moi, le défenseur des humbles, l'inquiétude des redingotiers devant les noms obscurs! (Vallès, J. Vingtras, Insurgé, 1885, p. 265).
Prononc. et Orth.: [ʀ ədε ̃gɔt]. Att. ds Ac. dep. 1762. Forme redingotte ds Obs. modes, supra peut-être p. anal. avec les noms fém. où -otte représente un dimin. comme dans menotte, quenotte, etc. Étymol. et Hist. 1. 1725 « vêtement d'homme, longue veste croisée à basques, qui est à l'origine un vêtement de cavalier » (E. Barbier, Chron. de la Régence, I, 412 ds Bonn.; v. aussi Brink-Wehrli, pp. 55-56 et Höfler Anglic.); 2. 1786 « vêtement de même type porté par les femmes » (Cabinet des Modes, I, 58, ibid.). Altér., p. empr. dans la lang. orale, de l'angl. riding-coat « vêtement de cavalier » (1507 ds NED), comp. de coat « habit, manteau » et de riding subst. verbal de to ride « monter à cheval ». Fréq. abs. littér.: 1 149. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 1 116, b) 3 064; xxes.: a) 2 579, b) 740. Bbg. Greimas Mode 1948, p. 43; 72, 76 (s.v. redingotte), 78 (s.v. redingote-habit). − Quem. DDL t. 6, 16, 18, 20.