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RAVINER, verbe trans.
A. − [Le suj. désigne un agent physique, atmosphérique] Creuser un terrain, une surface d'entailles plus ou moins profondes, de ravins, de ravines. Le temps se gâta, des vents terribles soufflèrent, un dernier orage ravina les pentes (Zola,Dr Pascal, 1893, p. 127).La pluie avait raviné les murailles, le soleil les avait fendues (Tharaud,Fête arabe, 1912, p. 120).
Empl. pronom. passif. Par les grandes pluies, la chaussée se ravine, elle se dégrade et devient même dangereuse (Bourde,Trav. publ.,1929, p. 12).Les terres rouges de Chine se ravinent, prêtes à recevoir leur épais manteau de loess jaune (Teilhard de Ch.,Phénom. hum.,1955, p. 218).
À la forme passive
(Être) raviné par + compl. désignant un agent physique, atmosphérique.Plaine inégale et caillouteuse, coupée de monticules, et ravinée par le Chéliff (Fromentin,Été Sahara, 1857, p. 39).[Terrain] raviné par le passage des roues surchargées (Pesquidoux,Livre raison, 1928, p. 30).
(Être) raviné de/par + compl. désignant la nature de l'entaille.[Métairies] ravinées de fossés (Hugo,Quatre-vingt-treize, 1874, p. 9).Ce limon imperméable et décalcifié (...) en a fait un sol de forêt, d'étangs, de terres froides. Il est raviné par des vallées étroites et parallèles (Vidal de La Bl.,Tabl. géogr. Fr., 1908, p. 257).
Part. passé en empl. adj. [En parlant d'un terrain, d'une surface] Qui est creusé d'entailles plus ou moins profondes. Sentier raviné; pente, route ravinée. Chemins creux, ravinés, meublés de noyers (Balzac,Pierrette, 1840, p. 25).Et la campagne donc, c'était tout raviné, sans un arbre, avec des fondrières à se rompre le cou (Moselly,Terres lorr., 1907, p. 100).
B. −
1. [Le suj. désigne un facteur d'ordre physique ou moral, parfois une pers.] Marquer (le corps, une partie du corps, en partic. le visage) de sillons, de creux, de traces, de rides. Tant pis si un vice, une passion, une laideur caractérielle (...) ravinent les traits d'une physionomie; Hogarth ne vous fera grâce ni d'une ride ni d'un pli (Gautier,Guide Louvre, 1872, p. 317).Larmes qui ont raviné son visage (Bloy,Femme pauvre, 1897, p. 297).
Rare. Raviner de + subst. (indiquant la nature de la marque).L'aisance de Berruguete (...) à raviner un ventre musculeux de ténèbres et de clartés (Faure,Hist. art, 1921, p. 62).
Empl. pronom. passif. Cou amaigri, consumé, qui se ravinait (Châteaubriant,Lourdines, 1911, p. 264).Ses cheveux avaient blanchi. Ses joues se ravinaient (Van der Meersch,Invas. 14, 1935, p. 216).
À la forme passive. (Être) raviné de/par.Front raviné de soucis (Genevoix,Boue, 1921, p. 126).Visage raviné par de lentes et roides grimaces (Duhamel,Maîtres, 1937, p. 254).
Part. passé en empl. adj. [En parlant du corps, d'une partie du corps] Face ravinée; joues ravinées. Poitrine rougeaude et ravinée (Fromentin,Maîtres autrefois, 1876, p. 57).Corps maigre et raviné (Gyp,Raté, 1891, p. 199).
2. [P. méton.; le suj. désigne la nature de la marque] Creuser, marquer une partie du corps, du visage. Des rides qu'on eût dites tracées à l'encre ravinaient ses joues et son front (Green,Moïra, 1950, p. 177).
Empl. pronom. passif. Se raviner de + subst. (indiquant la nature de la marque).Se garer assez bien la face pour qu'elle ne se ravinât point de traînées bleues (Huysmans,Sœurs Vatard, 1879, p. 115).
À la forme passive. (Être) raviné de + subst. (indiquant la nature de la marque).Mentons ravinés de cicatrices et de balafres (Huysmans,À rebours, 1884, p. 49).
Prononc. et Orth.: [ʀavine], (il) ravine [-in]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. Av. 1592 « ravager par une ravine » (Cholières, Contes et discours bigarrez, f o215, éd. 1610), repris dep. Trév. 1771; 2. 1813 « creuser de ravins » (Ramond, Instit. Mém. scienc., 1815, p. 126 ds Littré). Dér. de ravine*; dés. -er. Fréq. abs. littér.: 88.