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RATIONALISTE, adj. et subst.
A. − Adjectif
1. PHILOSOPHIE
a) Qui se rapporte, qui est relatif au rationalisme. Dans l'hypothèse rationaliste comme dans l'hypothèse théologique, Dieu agissant immédiatement s'est retiré de la scène et n'a plus agi sur l'homme que par l'intermédiaire de l'homme (Barb. d'Aurev.,Memor. 1, 1836, p. 81).L'alternative rationaliste: ou l'acte libre est possible, ou il ne l'est pas, − ou l'événement vient de moi, ou il est imposé par le dehors, ne s'applique pas à nos relations avec le monde et avec notre passé (Merleau-Ponty,Phénoménol. perception, 1945, p. 505).
En partic. Fondé sur le rationalisme. L'angoisse de Pascal n'est qu'une lutte perpétuelle entre une immense aspiration d'amour et les limites où l'enferme la méthode rationaliste que son cerveau de géomètre a forcément adoptée (Faure,Hist. art, 1921, p. 95):
1. Si le romantisme avait effectué le passage de la psychologie pure à la métaphysique, Heine refait le chemin inverse, avec cette seule différence qu'au lieu d'aboutir à une conception rationaliste et mécaniste de l'âme, il lui donne un contenu affectif et lyrique. Béguin,Âme romant., 1939, p. 323.
b) Qui professe le rationalisme. L'histoire de l'esprit humain (...). Deux philosophies s'y disputent l'empire; la philosophie religieuse ou traditionnelle, et la philosophie rationaliste ou critique (Lacord.,Conf. N.-D., 1848, p. 155).
2. BEAUX-ARTS (notamment archit.). Qui appartient au rationalisme (v. ce mot C). Les efforts de l'école dite rationaliste se sont portés jusqu'à ce jour surtout sur les types des gares, des cirques et des halles (Huysmans,Art mod., 1883, p. 245).Les doctrines rationalistes, si séduisantes, engendrent une architecture monotone. Le principe de la maison « machine à habiter » manque d'humanité. La mystique de la machine s'use à la longue. Les abus de volumes nus, d'épures faciles à accomplir, lassent beaucoup d'architectes (Arts et litt., 1936, p. 10-5).
B. − Adj. et subst. [En parlant d'une pers.] Partisan, adepte du rationalisme. Par les soins de Diderot, l'Encyclopédie groupa les philosophes rationalistes en une sorte de parti dont le Discours préliminaire de D'Alembert fut comme le manifeste (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 79):
2. Comment ne serait-on pas rationaliste, Pasquier? Les gens de mon âge ont été nourris de ce lait amer et substantiel. Comment ne serait-on pas rationaliste, mon ami? Si nous sommes enfin délivrés de toutes les superstitions misérables et de tous les fanatismes répugnants, c'est quand même à la fermeté d'un sage rationalisme que nous le devons. Duhamel,Maîtres, 1937, p. 39.
[P. méton.] Si l'esprit trop rationaliste de nos pères a méconnu l'inconscient et ses droits à l'expression, le nôtre, encore trop imbu d'une civilisation positive, conçoit malaisément que le spirituel ne se confonde pas avec l'intellectuel et y soit même parfois irréductible tant il lui est supérieur (Huyghe,Dialog. avec visible, 1955, p. 237).
Empl. subst. Le rationaliste pur place la philosophie au sommet et l'identifie à la sagesse (Gilson,Espr. philos. médiév., 1931, p. 4):
3. ... le scepticisme n'est légitime qu'en référence au dogmatisme positiviste, dont les racines, on le sait, plongent ici jusqu'à Kant, pour qui, à la différence d'un rationaliste conséquent comme Descartes, les faits historiques, connus par le témoignage de l'expérience d'autrui, seraient objet de science; la déception n'existe qu'au regard de ces illusions-là. Marrou,Connaiss. hist., 1954, p. 143.
En partic. Partisan, adepte du rationalisme en théologie. Le procédé d'analyse le plus naïf consiste à rejeter dans le récit légendaire les détails qui paraissent impossibles, miraculeux, contradictoires ou absurdes, et à conserver comme historique le résidu raisonnable. C'est ainsi que les protestants rationalistes ont traité les récits bibliques au XVIIIesiècle (Langlois, Seignobos,Introd. ét. hist., 1898, p. 155).
Empl. subst. Le rationaliste est scandalisé par le mystère de la Sainte Trinité et il demande comment la multiplicité de personnes peut se concilier avec l'unité de nature (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 1285).
Prononc. et Orth.: [ʀasjɔnalist]. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. Ca 1550 subst. « médecin qui suit son raisonnement » (p. oppos. à empirique) (Cl. Gruget, Dialogue des médecins, éd. 1610, p. 728, 729, 732); 2. a) 1718 subst. « celui qui professe le rationalisme » (Van Effen, La Bagatelle ou discours ironiques, 19 mai, p. 39); 1836 hypothèse rationaliste (Barb. d'Aurev., loc. cit.); b) 1842 l'école rationaliste (Ac. Compl.). Dér. de rationalis; suff. -iste*. Rationalist est att. en angl. au sens 2 a vers 1626 (NED). Sous la forme lat. rationalista et au sens 2 a, le mot apparaît chez Pierre Poiret dans son ouvrage De eruditione triplici, solida, superficiaria et falsa libri III, Amsterdam, 1692, p. 116. Fréq. abs. littér.: 229. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 49, b) 119; xxes.: a) 268, b) 706.