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RAPPLIQUER, verbe
A. − Empl. trans., vieilli. Appliquer de nouveau une chose sur une autre. On bouche hermétiquement le trou en rappliquant le fragment détaché, et l'on place le bambou sur le feu; le riz est cuit avant que ce fragile récipient ait eu le temps de se consumer (G. Bousquetds Rev. des Deux-Mondes, 1erjanv. 1877, p. 85 ds Littré).
B. − Empl. intrans., pop. ou fam. [Le plus souvent dans des propos rapportés au style dir.] Synon. de venir, arriver ou de revenir, retourner.Va-t-en voir jeter un coup d'œil, des fois que l'adjudant rappliquerait (Courteline, Gaîtés esc., 1886, II, 2, p. 21).Fous le camp! Retournes-y! Prends-en ton content, et ne rapplique ici que quand tu en auras jusque-là! (Colette, Vagab., 1910, p. 177).
[Souvent accompagné d'un adv. exprimant la hâte] Rappliquer aussitôt, tout de suite; rappliquer au galop, au pas de course, au trot, en vitesse. Il est revenu qu'à la nuit! (...) Il avait fait douze kilomètres!... jusqu'à la gare de Persant... et rappliqué à toutes pompes! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 624).
Empl. pronom. Synon. se ramener.Orlando, débarqué dans la nuit de vendredi à samedi, s'est immédiatement rappliqué au Vel' d'Hiv' (La Pédale, 26 oct. 1927, p. 15, col. 1).De temps en temps, malgré tout, elle passait un mois à l'hospice... Elle m'envoyait une carte postale... Elle se rappliquait en vitesse! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 470).
P. anal. [Le suj. désigne une chose] Voilà le vent qui recommence et les nuages qui rappliquent (Duhamel, Désert Bièvres, 1937, p. 9).
Arg. Rappliquer à la niche, à la taule, à la turne. Rentrer chez soi. Quand qu'all' rappliqu' à la niche, Et qu'nous sommes poivrots (Richepin, Chans. gueux, 1876, p. 138).Papa, maman, sœurettes et fréros, toute cette racaille me retournait les poches, quand je rappliquais à la turne afin d'avoir une paillasse où dormir (Bourget, Némésis, 1918, p. 115).Rappliquer au plumard. ,,Aller se coucher`` (Sandry-Carr. 1963).
Prononc. et Orth.: [ʀaplike], (il) rapplique [-plik]. Étymol. et Hist. 1. 1356 rapplicquier « rattacher » rajoindre et rapplicquier (Ord., III, 140 ds Gdf.) − 1446, ibid.; 1690 rappliquer « appliquer de nouveau une chose sur une autre » (Fur.); 2. a) 1835 arg. « revenir, arriver quelque part sans être attendu » (Le Gouépeur et le Voleur, Chanson ds Vidocq, Voleurs, t. 1, p. XXIV); b) 1865 « en parlant de plusieurs personnes, ou choses, se précipiter ensemble dans un même lieu » (L. L., Goualante de la Courtille, Loos ds Rossignol, Dict. arg., 1901, p. 120). Dér. de appliquer*; préf. r(e)-*; en partic. pour le sens 2 au sens de « aborder, débarquer » déb. xives. (Aimé de Montcassin, Hist. des Normands, éd. V. de Bartholomaeis, VI, XIII, p. 276); encore att. au xviies., cf. 1638 appliquer en Bretagne (Le Baud, Hist. Bret., p. 27 ds Jal.2). Fréq. abs. littér.: 55.