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RANÇON, subst. fém.
A. −
1. Somme d'argent, valeur que l'on exige contre la remise en liberté d'une personne retenue captive. Acquitter sa rançon. Ce Nérestan, qui apporte la rançon de ses frères d'armes, au moment où on ne l'attendoit plus, et se vient rendre prisonnier, parce qu'il ne se peut racheter lui-même (Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 364):
1. ... à la première bataille, le comte tomba en embuscade et fut pris par les infidèles, qui le traitèrent misérablement. Et le Soudan exigea pour sa rançon une somme si considérable, qu'on l'aurait à peine réalisée en mettant à sec les trésors de trois quartiers juifs. Murger, Nuits hiver, 1861, p. 236.
Vieilli. ,,C'est la rançon d'un roi, somme qui paraît excessive. Il donne cent mille écus de dot à sa fille; c'est la rançon d'un roi`` (Ac. 1835, 1878).
Á rançon (vieilli).Mettre, prendre, recevoir qqn à rançon. On fit grâce à Jean de Menou, et comme il était riche et chevalier, on le mit à rançon (Barante, Hist. ducs Bourg., t. 3, 1821-24, p. 417).C'était l'habitude des vainqueurs de tuer dans les déroutes tout ce qui ne valait pas la peine d'être pris à rançon (A. France, J. d'Arc, t. 1, 1908, p. xlix).
SYNT. Bonne, exorbitante, forte, grosse, lourde, riche rançon; acquitter, fixer, imposer, offrir, promettre, verser une rançon; payer (une) (la) rançon (de qqn); envoyer une somme d'argent pour rançon; rendre qqn contre, moyennant rançon; renvoyer qqn libre et sans rançon.
2. Somme d'argent exigée en contre-partie de quelque chose dont on s'est emparé. Le misérable (...) s'est emparé, pour pouvoir en faire une rançon, des lettres que Mesdames de Sérisy et de Maufrigneuse ont écrites à ce Lucien Chardon, sa créature (Balzac, Splend. et mis., 1847, p. 597).
Rançon de guerre. Les puissances de création d'un Pasteur, dont les seules découvertes ont suffi à combler la rançon de guerre de cinq milliards (Rolland, J.-Chr., Maison, 1909, p. 989).
MAR. Somme d'argent, moyennant laquelle un corsaire relâchait un bâtiment marchand ennemi qu'il avait capturé. (Dict. xixeet xxes.).
P. ext. Somme d'argent ou objets de valeur pris à une personne de force ou sous la menace. Des bandits, embusqués près de chaque buisson, Arrêtaient le passant pour en tirer rançon (Banville, Exilés, 1874, p. 31).
B. − Au fig.
1. Désagrément, inconvénient qui semble être le prix d'un avantage, d'un plaisir. Synon. contre-partie, prix, tribut.La rançon de la gloire, des honneurs, du plaisir, du progrès. On est fâché d'être obligé de dire que Mmede Gisors, en vieillissant, paya par de l'aigreur et du fanatisme la rançon de sa vertu (Sainte-Beuve, Nouv. lundis, t. 11, 1868, p. 234):
2. ... toutes ces faiblesses et ces tares d'un grand homme sont la rançon, non seulement des circonstances et du milieu qui l'oppressent, mais de son génie; car le don du ciel n'est pas léger, qui charge du faix d'un génie les épaules d'un pauvre bougre, comme nous sommes tous, à la fois fier et effaré de le porter. Rolland, Beethoven, t. 1, 1937, p. 56.
En rançon de.Sans doute quelque catastrophe m'attend-elle à Paris, en rançon de tout ce bonheur (Gide, Journal, 1930, p. 1012).
2. RELIG. CHRÉT. Rachat, rédemption. La rançon d'une faute. Agenouillé dans sa cellule devant le simulacre de ce bois salutaire où fut suspendue, comme dans une balance, la rançon du monde (A. France, Thaïs, 1890, p. 15).Acceptez la souffrance qu'elle vous cause comme une rançon du péché commis, jadis, par d'autres (La Varende, Dern. fête, 1953, p. 260).
Prononc. et Orth.: [ʀ ɑ ̃sɔ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1150 raançon (Wace, St Nicolas, éd. E. Ronsjö, 466); 1268 rençon (Claris et Laris, 26915 ds T.-L.). Du lat. redemptio, -onis « action de racheter » au sens propre, et au sens relig. dans lequel il est remplacé au xiiies. par l'empr. rédemption*. Fréq. abs. littér.: 410. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 717, b) 587; xxes.: a) 339, b) 612. Bbg. Merk Lat. -tione 1982, pp. 214-215.