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RÉVÉREND, -ENDE, adj. et subst.
I. − Adj., vieilli
A. − Digne d'être révéré, du plus grand respect. Dix ou douze fois déjà, il avait lu et relu sans le comprendre le discours d'Othello devant le doge et les sénateurs de Venise: Très puissants, graves et révérends seigneurs (Green, Moïra, 1950, p. 219).P. plaisant. Mets tes beaux gants: tu seras plus révérend (Goncourt, G. Lacerteux, 1864, p. 129).
B. − Qui témoigne du respect, de la révérence. Synon. révérencieux.MmeChantal disait: « Perle. » Les jeunes filles: « MllePerle », et Chantal ne l'appelait que Mademoiselle, d'un air plus révérend peut-être (Maupass., Contes et nouv., t. 2, MllePerle, 1886, p. 630).D'autres poètes (...) accentuèrent sans, néanmoins, la forcer, sa note superbe [à Hugo] qu'ils transmirent aux Parnassiens, dignes et révérends continuateurs (Verlaine, Œuvres posth., t. 2, Crit. et conf., 1896, p. 379).
II. − RELIG. CHRÉT.
A. − Subst. et adj. [Titre d'honneur donné à un religieux ou une religieuse] . Mon révérend. − Révérend maître, reprit le compère, je suis charmé dans l'âme de vous voir en si bonne religion. Mais, grand savant que vous êtes, l'êtes-vous donc à ce point de ne plus croire à la science? − Non, dit l'archidiacre en saisissant le bras du compère Tourangeau (...) je ne nie pas la science (Hugo, N.-D. Paris, 1832, p. 203).
[En adj. épith. devant père ou mère (abrév. RP, RM au plur. RR PP, RR MM)] Cette mélodie, qui semblait partir d'au-dessus des nuées, n'aurait pas duré moins de six heures et demie, tout le temps de l'agonie de la révérende mère abbesse (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 541).Parmi les choses assommantes que je viens d'avaler, je ne connais rien de pire que les ouvrages des RR PP jésuites (Flaub., Corresp., 1873, p. 67).Le révérend père Trubel appartenait, en effet, à cette compagnie des missionnaires blancs spécialisés dans les noirs et dont le grand homme demeure ce cardinal Lavigerie (H. Bazin, Vipère, 1948, p. 42).
B. − Subst. masc. [Dans les pays anglo-saxons, titre donné aux pasteurs des églises chrétiennes non catholiques dans les pays anglo-saxons] . Passepartout avait été chargé par son maître de prévenir le révérend Samuel Wilson au sujet d'un certain mariage qui devait se conclure le lendemain même (Verne, Tour monde, 1873, p. 214).Un jour un historien anglais, le révérend Owen Chadwick, s'est avisé que ce récit était avant tout une source directe de l'atmosphère théologique et spirituelle qui régnait dans les milieux monastiques de la Provence des années 425-430 (Marrou, Connaiss. hist., 1954, p. 74).
REM.
Révérent, -ente, adj.,synon. de Révérend.[Leopardi] insiste surtout (avec toutes sortes de précautions et de révérentes excuses) sur ce qu'Annibal Caro, en donnant à sa traduction de Virgile (...) un certain air dégagé (...) a légèrement faussé la noblesse de ton et la magnificence habituelle de l'original (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 4, 1844, p. 372).
Prononc. et Orth.: [ʀeveʀ ɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:d]. Ac. 1694, 1718: reverend; dep. 1740: révé-. Étymol. et Hist. 1. 1273 « qui est digne de respect » ici en parlant d'un religieux (Confirm., Mon. pour servir à l'hist. de Nam., du Hain. et du Lux., I, 363 ds Gdf. Compl.: reverent pere); 2. 1873 « titre que les anglo-saxons donnent aux pasteurs de la plupart des églises chrétiennes non catholiques » (Verne, loc. cit.). Empr. au lat.reverendus « vénérable ». Fréq. abs. littér.: 365. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 363, b) 944; xxes.: a) 607, b) 370.