Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
RÉSONANCE, subst. fém.
A. − SC. PHYS. Augmentation de l'amplitude d'oscillation d'un système physique lorsque celui-ci est excité au voisinage de l'une de ses fréquences propres. Effet de résonance, fréquence de résonance, (entrer, être) en résonance. Il pourrait s'agir d'un phénomène de résonance entre le mouvement orbital et les vibrations d'une étoile (Schatzman, Astrophys., 1963, p. 93).Résonance mécanique. L'exemple le plus simple de résonance mécanique est celui de la balançoire, qui ne prend un mouvement d'amplitude notable que si on lui communique des impulsions accordées sur ses propres oscillations. La mise en branle d'une cloche s'effectue de la même manière (Lar. encyclop.).
Résonance d'amplitude, résonance de déplacement. ,,Une résonance d'amplitude existe entre un corps ou un système et une force sinusoïdale appliquée si la moindre variation dans la fréquence de la force provoque une diminution dans l'amplitude du déplacement au point d'application`` (Pir. 1964).
Courbe de résonance. Courbe représentative de la réponse d'un système résonnant à des excitations dont on fait varier la fréquence. Mesurant chaque fois au micromètre secondaire la longueur maximum des étincelles, il trace une courbe de résonance (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 1, 1961, p. 243).
PHYS. NUCL. Résonance magnétique. ,,Méthode d'orientation du moment magnétique des corpuscules, caractéristique analogue à celle d'un petit aimant`` (Musset-Lloret 1964). Résonance magnétique électronique ou résonance électronique de spin ou résonance paramagnétique électronique. ,,Absorption sélective d'un rayonnement électromagnétique par un échantillon de matière soumis à l'action d'un champ magnétique lorsqu'il présente un paramagnétisme électronique`` (Méd. Flamm. 1975). La résonance magnétique électronique se manifeste dans certains métaux, dans certains semi-conducteurs (Nucl.1975).Résonance magnétique nucléaire (abrév. R.M.N.). ,,Transitions induites entre états d'énergie d'un noyau soumis à un champ magnétique fort, lorsqu'on produit perpendiculairement à ce dernier un champ magnétique faible oscillant à des fréquences bien définies`` (Méd. Flamm. 1975). Synon. résonance paramagnétique nucléaire (Nucl. 1964).Résonance neutronique. ,,Phénomène par lequel des neutrons libérés au cours d'une réaction, par exemple dans un barreau d'uranium, ne peuvent sortir du métal, leur énergie étant trop faible`` (Pir. Atom. 1959). Résonance nucléaire. ,,Accroissement brusque de la section efficace d'un noyau pour une réaction nucléaire lorsque l'énergie de la particule incidente est égale à la différence de deux niveaux d'énergie du noyau`` (Ostaya s.d.). Cette résonance nucléaire, en particulier celle du proton, fut très vite utilisée pour mesurer les interactions entre les moments magnétiques nucléaires (Hist. gén. sc., t. 3, vol. 2, 1964, p. 253).
Subst. + de résonance.Énergie de résonance. ,,Valeur de l'énergie cinétique de la particule incidente correspondant à une résonance dans une réaction nucléaire`` (Nucl. 1975). Potentiel de résonance. Tension à laquelle un atome peut émettre une radiation (d'apr. Duval 1959). Potentiels d'ionisation et de résonance (M. de Broglie, Rayons X, 1922, p. 24).
OPT. Résonance optique. ,,Cas limite de fluorescence, où la radiation du spectre électronique émise par les atomes excités d'un gaz ou d'une vapeur en revenant à l'état fondamental a la même fréquence que la radiation excitatrice`` (Mathieu-Kastler Phys. 1983). Théorie des quanta, théorie qui s'adapte aussi aux résonances optiques (M. Curie, Luminescence, 1934, p. 11).Raie de résonance. V. raie1.
B. −
1. Faculté de résonner, propre à certains objets, à certains milieux; prolongement ou amplification des sons. La résonance de la salle du Conservatoire (Ac.1935).V. grignotement ex. 1.
2. Spécialement
a) ACOUST., ACOUST. MUSICALE. Propriété d'accroître la durée ou l'intensité du son; son résultat. Debussy a conçu le piano comme un instrument original (...) où les cordes frappées ne sont pas capables seulement de résonance mais du chant même (Suarès, Debussy, 1936, p. 74).
Boîte, caisse, corps de résonance. Enceinte fermée dans laquelle se produisent des phénomènes de résonance. Ce luth (...) était une sorte de guitare à neuf cordes, avec une caisse de résonnance un peu plus étendue que celle de la guitare (Combarieu, Rapp. mus. et poés., 1894, p. 154, n. 1).Les harpes (...) avec corps de résonance montant obliquement ne sauraient avoir donné naissance à la lyre (Schaeffner, Orig. instrum. mus., 1936, p. 205).
[En parlant d'un lieu] ,,Le mot « résonance » (...) est pris ici dans le sens des vieux traités d'acoustique (...): prolongation de la durée du son dans une salle par les échos sur les parois`` (J. phys. et Radium, 1930, p. 673D). Synon. réverbération.[Il faut dans la salle] éviter les phénomènes de résonance et d'écho qui prolongent les sons et nuisent à la pureté de l'émission [radiophonique] (J. Mercier, Radio-électr., t. 1, 1937, p. 326).
b) MÉD., PHYSIOL. Bruit que l'on distingue en auscultant le larynx, le cou et le thorax d'un individu qui parle (d'apr. Littré-Robin 1858); amplification des sons, par le jeu des organes phonateurs, dans une ou plusieurs parties des cavités de la bouche et du nez. On peut rencontrer toutes les nuances de résonance thoracique (Cadet de Gassicourt, Mal. enf., t. 1, 1880, p. 204).
Résonance de la voix. Renforcement de la voix par la cage thoracique et le système phonateur. Tout sujet doué de bons poumons, d'un larynx et de cavités de résonnance normaux, servis par un système nerveux bien équilibré peut chanter (Arger, Init. art chant, 1924, p. 9).
C. − Au fig.
1. Ce qui fait vibrer l'esprit ou le cœur. Synon. écho, retentissement.Résonances intérieures, profondes; résonances politiques; sourde, triste résonance; éveiller des résonances. S'ils [les émotifs secondaires] sont actifs, l'afflux du passé donne de l'étoffe et de la résonance à toute leur création (Mounier, Traité caract., 1946, p. 318).À ces infinis de la grandeur, le mathématicien donne une signification plus analysée, plus précise, par contre toute dépouillée de résonance affective et sentimentale (Gds cour. pensée math., 1948, p. 188).
En partic. Effet produit, écho rencontré. Résonances historiques, morales. Des historiens de valeur ont fui, ne disons pas les « grands sujets » − la formule a de fâcheuses résonances académiques − les amples sujets si l'on préfère, ceux qui débordent le cadre étroit de la monographie (L. Febvre, Entre Benda et Seignobos, [1933] ds Combats, 1953, p. 80):
Nous voyons aujourd'hui que la résonance, après plus de soixante ans, de l'œuvre unique et très peu volumineuse de Baudelaire, emplit encore toute la sphère poétique, qu'elle est présente aux esprits, impossible à négliger, renforcée par un nombre remarquable d'œuvres qui en dérivent... Valéry, Variété II, 1929, p. 150.
[Avec un compl. prép. sur] L'accord magnifique de ces trois mots, quand le temps le transporte et le fait traverser le XIXesiècle, trouve un renforcement inattendu et une résonance extraordinaire sur la poésie romantique (Valéry, Variété [I], 1924, p. 96).
P. anal., PEINT. La résonance du coloris. L'important c'est (...) l'art du coloriste à conserver partout et toujours aux couleurs de sa gamme, quelle qu'elle soit, leur principe et leur propriété, leur résonance et leur justesse (G. Dumas, Psychol., 1924, p. 323).
2. PSYCHOL. ,,Mode de retentissement d'un événement vécu`` (Sill. 1965).
[Dans la typologie de Rorschach] Résonance intime. Attitude fondamentale du sujet envers l'objet, ce qui est le plus fondamental de son comportement affectif. Le test de Rorschach (...) permet de déterminer le « type de résonance intime » d'un sujet en faisant le rapport des réponses déterminées par le mouvement à celles qui sont dues à la couleur (Sill.1965).
,,Communication non verbale qui peut exister entre personnes, grâce à quoi nous connaissons et éprouvons des sentiments`` (Sill. 1965).
D. − CHIM. ,,On dit qu'il y a résonance entre plusieurs formules lorsqu'on peut faire appel indifféremment à l'une de ces formules pour représenter la molécule`` (Duval 1959). Il y aurait ici une sorte de « résonance électrochimique », coïncidence des périodes propres du solvant et des ions intramoléculaires (J. Phys. et Radium,1926,p. 327D).
Prononc. et Orth.: [ʀezɔnɑ ̃:s]. Ac. 1798, 1835: résonnance; dep. 1878: résonance. ,,Un seul n, comme ds consonance, dissonance, assonance. Mais résonner, résonnant`` (Le Gal ds Dupré 1972). V. aussi supra ex. de Combarieu et de Arger: -nn-. Étymol. et Hist. 1. Ca 1365 « prolongation de la durée d'un son » (Oresme, Monnoies, éd. L. Wolowski, p. 79); 2. 1746 spéc. « propriété d'un corps d'entrer en vibration » (Condillac, Essai, 2epart., p. 25). Dér. de résonner*; suff. -ance*; le lat. resonantia est att. au sens de « écho » seulement chez Vitruve. Fréq. abs. littér.: 317. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 44, b) 39; xxes.: a) 254, b) 1 135. Bbg. de Gorog (R.). L'Étymol. et la formation des mots désignant « bruit » en fr. médiév. R. Ling. rom. 1977, t. 41, p. 372. − Gohin 1903, p. 369. − Schneiders (H.-W.). Der französische Wortschatz zur Bezeichnung von « Schall ». Genève, 1978, p. 91, 106.