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PÊCHE1, subst. fém.
A. −
1. Fruit du pêcher, de forme ronde, à noyau très dur, à chair juteuse et très savoureuse. La pêche au frais duvet, à la robe vermeille (Michaud, Printemps proscrit, 1803, p.82).V. aussi compote B ex. de Martin du Gard:
. ... les beaux fruits, délicatement parés dans des paniers, avaient des rondeurs de joues qui se cachent, des faces de belles enfants entrevues à demi sous un rideau de feuilles; les pêches surtout, les Montreuil rougissantes, de peau fine et claire comme des filles du Nord, et les pêches du Midi, jaunes et brûlées, ayant le hâle des filles de Provence. Zola, Ventre Paris, 1873, p.822.
Pêche Madeleine1*.
Pêche de vigne. Pêche produite par des pêchers cultivés en plein vent et qui vient à maturité à l'époque des vendanges. Goûte le matin de Septembre, rouge et doré comme une pêche de vigne, va sans crainte jusqu'au fond du bois (Colette, La Paix chez les bêtes, Paris, G. Crès, 1916, p.9).
SYNT. Pêche abricotée; pêche fondante, savoureuse; pêche vineuse; pêche à chair blanche, jaune; pêche à peau lisse (v. brugnon), à noyau adhérent (v. alberge, pavie); pêche de Montreuil; noyau de pêche; parfum, saveur, velouté de la pêche; peler une pêche; pêches confites, glacées; pêches au four; pêches au sirop, au sucre, au vin; confiture, conserve, marmelade de pêches; beignets de pêches; liqueur de noyaux de pêches (v. persicot).
Rem. En compos. pêche-abricot, abricot-pêche (v. abricot).
ART CULIN. Pêche Melba*.
PEINT. Noir de pêche. Noir obtenu par calcination de noyaux de pêches (généralement mélangés de noyaux d'autres fruits) que l'on utilise en peinture. Le noir de pêche est obtenu exactement comme le noir de vigne, en employant des noyaux de pêches (Coffignier, Coul. et peint., 1924, p.498).
2. P. compar.
a) [En parlant d'une chose concr.] Couleur de pêche ou p.ell. couleur pêche ou pêche, en appos. avec valeur d'adj. D'un rose pâle légèrement doré. Crépuscule, temps, couleur (de) pêche; nuance, soie pêche. Une lumière rose ou couleur de pêche (Baudel., Salon, 1846, p.146).Dentelle rebrodée pour lingerie coloris pêche ou blanc (Catal. Gde Maison de Blanc, 1952, p.12).
[Avec compl. permettant une qualification nuancée] Le ciel couleur de pêche rose au couchant (Colette, Vagab., 1910, p.159).
b) En partic. [En parlant de la carnation] De pêche, loc. adj. Rose doré, velouté, doux et fin. [Mademoiselle Fleur] (...) Et sur son teint de pêche Ses longs cils font de l'ombre (Saint-Saëns, Portr. et souv., 1909, p.182).Un galopin de douze ans, peau de pêche, tignasse noire et rebelle, grands yeux de velours, un vrai Murillo (T'Serstevens, Itinér. esp., 1963, p.273).
[Avec un compl. permettant une qualification nuancée] Elle était adorable avec son teint de pêche mûre, ses cheveux couleur de soleil, envolés sur sa nuque (Zola, Coquill. M. Chabre, 1884, p.248).
3. Loc. adj. fig., fam. Rembourré de/avec des noyaux* de pêches.
B. − P. anal.
1. Arg. et pop., loc. verb. (Dé)poser sa/une pêche. Déféquer. Poser une pêche dix fois par jour (Musette, Cagayous partout, 1905, p.1).
2. Arg., pop. et fam.
a) Tête, visage. Synon. pop.gueule, poire.Je suis trituré, je n'existe plus... C'est elle, toute la masse qui me fond sur la pêche... Ça glue... J'ai la bouille coincée (Céline, Mort à crédit, 1936, p.326).Alors Rubiadzan reçoit (...) en pleine pêche (...) un formidable (...) marron (Queneau, Loin Rueil, 1944, p.201).
Loc. verb. Se fendre la pêche. Bien s'amuser, rire aux éclats. Synon. pop. se fendre* la gueule, la pipe, la poire.Je me suis mis à me fendre la pêche. −Te marre pas, Max, il protestait (Simonin, Touchez pas au grisbi, 1953, p.203).
b) Coup de poing, gifle. Synon. beigne, châtaigne, gnon, marron.Donner une pêche à qqn; recevoir une pêche. Des vrais potes qui étaient comme les deux doigts de la main, et qui en venaient à se foutre des pêches pour les yeux d'une fille (Fallet, Banl. Sud-est, 1947, p.37).J'avais déjà dégusté une pêche en pleine poire et un coup de pompe dans le buffet (Simonin, op.cit., p.40).
c) Avoir, tenir la pêche, loc. verb. Être plein de dynamisme, être en pleine forme. Synon. avoir la frite*.Il avait une pêche terrible, ce môme! (Le Nouvel Observateur, 13 janv. 1975, p.43, col. 2).
Prononc. et Orth.: [pε ʃ]. Indication de longueur de la voyelle ds Fér. 1768, Fér. Crit. t.3 1788, DG, Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930. Martinet-Walter 1973 [pε ʃ], [pε:ʃ] (10/7). Homon. pêche2, il pèche, il pêche. Ac. 1694, 1718: pesche; dep. 1740: pêche. Étymol. et Hist.1. [Fin xies. persches [?] «fruit du pêcher» (Raschi, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t.1, no798)] ca 1180 pesches (Vie de St Gilles, éd. G. Paris et A. Bos, 1925); 1903 pêches Melba (v. Melba); 2. a) 1803 «d'un rose pâle» (Théophile, Monsieur Botte, comédie, p.41 ds Roll. Flore t.5, p.287: un habit rose pêche); 1846 (Baudel., loc. cit.: une lumière rose ou couleur de pêche); 1909 (La Mode illustrée, 30 mai, 257a ds Quem. DDL t.16: nuance pêche); b) 1849 p.anal. d'aspect (Gabriel, La Belle Cauchoise, comédie ds Roll. Flore t.5, p.288: ses joues ont le duvet de la pêche); 1877 (Zola, Assommoir, p.709: une peau veloutée de pêche); 1884 (Id., Coquill. M. Chabre, p.248: teint de pêche); 3. arg. a) 1866 déposer une pêche «déféquer» (Delvau); b) 1878 «tête» (Rigaud, Dict. jargon paris.: Épiler la pêche (se faire). Se faire raser); 1938 se fendre la pêche «rire, s'amuser» (Céline, Bagatelles pour un massacre, p.102 ds Cellard-Rey 1980); c) 1900 «coup, gifle» (Nouguier, Notes manuscr. Dict. Delesalle, p.207: détacher une pêche: envoyer un coup de poing); d) 1960 avoir la pêche «avoir le moral» (ds Esn., prob. d'apr. le suivant); 1961 (P. Roche, L'Arg. de l'École de l'air ds Vie Lang., p.176: avoir la pêche [...] «posséder un moral de fer»). Du b. lat. persica «pêche» (vies., Dioscoride en lat. ds André Bot.; cf. aussi la forme pessica, ive-ves. (?) Appendix Probi ds Walde-Hofm. et André Bot.), neutre plur. pris comme fém. sing. de persicum (iers., Pline), issu p.ell. de malum persicum proprement «fruit de Perse» (iers., Celse ds OLD), ainsi nommé en raison de sa provenance. Les noms du pêcher en lat. étaient persica arbor proprement «arbre de Perse» (Pline), persicus (iers., Columelle), persica malus (ves., Macrobe). Au sens 1, les pêches Melba ont été ainsi nommées en 1893 par le cuisinier fr. G. A. Escoffier, en l'honneur de la cantatrice australienne Nellie Melba (Ac. Gastr. 1962; Encyclop. brit., s.v. Escoffier).