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PÉNICHE, subst. fém.
A. − [Anciennement] Petite embarcation pontée et armée, à aviron et à voile, servant d'auxiliaire à un navire de guerre ou utilisée comme garde-côte. L'Empereur se blâmait touchant les péniches de Boulogne. Il eût mieux fait d'employer, disait-il, de vrais vaisseaux à Cherbourg (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.600).Ayant été embarqué avec sa compagnie pour les besoins de la campagne dans une péniche qui allait de Gênes à je ne sais plus quel petit port de la côte, il tomba dans un guêpier de sept ou huit voiles anglaises (Hugo, Misér., t.1, 1862, p.731).
B. − Long bateau à fond plat utilisé pour le transport fluvial. Patron, maître de péniche; train de péniches; péniche halée, remorquée; péniche à moteur (automotrice). C'était une péniche vide de son chargement et que deux hommes conduisaient à la dérive, sans le secours des chevaux qui, en remontant le cours du fleuve, remorquent les embarcations (Ponson du Terr., Rocambole, t.1, 1859, p.621).Là-bas, contre l'autre berge, des péniches pleines de charbon, des chalands chargés de meulière (Zola, L'OEuvre, 1886, p.8):
. Puis le fleuve reprenait son cours. Et l'on voyait, sur ce long lacet capricieux, glisser de lourdes nefs, des péniches brunes, vernissées, rehaussées de cuivres éclatants et marquées en proue d'une croix de peinture blanche. Van der Meersch, Empreinte dieu, 1936, p.25.
P. anal. Bâtiment militaire à fond plat, remorqué ou à moteur, utilisé pour débarquer des troupes et du matériel sur les plages. En France, c'est seulement en mai 1940 qu'on acheva un premier modèle expérimental de péniche de débarquement: on l'utilisa aussitôt en baie de Somme (Le Masson, Mar., 1951, p.49).
C. − Pop., arg., au plur. Chaussures (en principe trop grandes). Synon. bateaux (v. bateau1II B 2).Lamuse considère ses pieds boursouflés, racornis: −Y a pas d'erreur. I' m'faut des péniches, un peu plus tu verrais mes panards à travers celles-ci... J'peux pourtant pas marcher sur la peau d'mes pinceaux, hein? (Barbusse, Feu, 1916, p.87).
Prononc. et Orth.: [peniʃ]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist.1. 1803 «canot d'un navire» (Mercure de France, XIII, 142 ds Fonds Barbier); 2. 1804 «embarcation légère utilisée dans l'appui aux navires de guerre (ici dans la flotte de Boulogne destinée au débarquement en Angleterre) (Napoléon, Lettre à Bruno, 8 thermidor, an XII ds Rob.); 3. 1859 «embarcation fluviale destinée au transport de marchandises» (Ponson du Terr., loc. cit.). Empr., avec déformation par métathèse et changement de finale, à l'angl. pinnace (prononc. [pines]) att. dep.le xvies. au sens de «petit vaisseau utilisé pour accompagner et aider, grâce à sa maniabilité, des navires plus grands» d'où «canot d'un navire» et lui-même empr. au m. fr. pinace (v. pinasse). Fréq. abs. littér.: 130. Bbg. Baldensperger (F.). Notes lexicol. Fr. mod. 1938, t.6, p.255. _Bonn. 1920, p.104. _Kemna 1901, pp.50-51.