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PÉNIBLEMENT, adv.
I. − D'une manière pénible.
A. − [Corresp.à pénible A] Synon. avec peine (vieilli), douloureusement.Il repose dans la permanence du bien-être tant qu'il ne sent pas péniblement (Senancour, Rêveries, 1799, p.69).R... me dit (...) que Jean-Michel F... s'est tué vendredi dernier. J'ai été péniblement ému par cette nouvelle (Green, Journal, 1941, p.76):
1. ... je sentais péniblement ma solitude et m'enfonçais dans la mélancolie, lorsque ma mère, qui certainement remarquait ma tristesse, m'annonça qu'elle avait décidé mon père à écrire au père de Sara pour le convier avec elle à une de nos réunions du jeudi soir. Gide, Geneviève, 1936, p.1359.
B. − [Corresp. à pénible B]
1. [Corresp. à pénible B 2] Synon. avec peine; difficilement, malaisément.
a) Au prix de beaucoup d'effort, de fatigue, de souffrance physique. Dieu prononce la sentence: «Homme! tu mangeras ton pain à la sueur de ton front; tu déchireras péniblement le sein de la terre (...)» (Chateaubr., Géniet.1, 1803, p.289).Il (...) s'assit tout péniblement avec des grimaces de douleur, frotta ses hanches et dodelina de la tête comme un vieu. (Roy, Bonheur occas., 1945, p.375):
2. Au lieu et place des enfants ou des femmes, courbés sous leur charge et remontant péniblement la pente de la galerie pour atteindre la fendue, l'entrepreneur d'une houillière à bure emploie des traîneurs, chargeant le charbon dans les bennes... E. Schneider, Charbon, 1945, p.160.
b) Au prix de beaucoup de fatigue, de souffrance ou d'effort intellectuel ou moral; avec beaucoup de difficultés. Lisa (...) achevait péniblement son diplôme (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p.326).Il traversa péniblement la période révolutionnaire, mais il prospéra sous l'empire, et mourut en 1817 (G. Fontaine, Céram. fr., 1965, p.135):
3. [Ils] ne reculèrent pas devant la tâche de découvrir des faits et des idées qui brisaient chaque jour leurs équilibres d'âmes si péniblement conquis et maintenaient en eux la nécessité d'un effort toujours tendu vers d'autres conquêtes. Faure, Hist. art, 1914, p.352.
2. [Corresp. à pénible B 3 b] Synon. désagréablement.Le peuple y produit une impression désagréable. (...) le dialecte bolonais dut la surprendre péniblement; il n'en est pas de plus rauque dans les pays du nord (Staël, Corinne, t.3, 1807, p.378).Pourquoi tel homme est-il péniblement affecté d'une dissonance, tandis que tel autre ne s'en aperçoit pas? (Bichat, Rech. physiol. vie et mort, 1822, p.28).
C. − [Corresp. à pénible C]
1. [Corresp. à pénible C 1] Le premier tableau qu'il [Grassou] présenta au Jury pour l'Exposition du Louvre représentait une noce de village assez péniblement copiée d'après le tableau de Greuze (Balzac, P. Grassou, 1840, p.441).Vous trouverez des symptômes analogues [à ceux de la poésie] dans les arts du dessin, [de l'époque romantique] si vous observez leur style fiévreux, tourmenté ou péniblement archéologique (Taine, Philos. art, t.1, 1865, p.97).
2. [Corresp. à pénible C 2] Synon. avec peine, douloureusement.Il bégaya péniblement: −On n'a jamais vu... est-ce possible!... Après avoir tant fait pour ce jeune homme... une telle intempérance de langage... Puis Catani parut rassembler ses forces, vaguement conscient d'avoir trompé l'attente de tous (Bernanos, Imposture, 1927, p.407).
D. − [Corresp. à pénible D] Synon. avec peine, difficilement.Des arbustes chétifs croissent péniblement sur cette terre privée de vie (Chateaubr., Martyrs, t.3, 1810, p.99).Ce qui ne s'est développé que lentement et péniblement dans ce pays, c'est la vie urbaine (Vidal de La Bl., Tabl. géogr. Fr., 1908, p.295).Une nouvelle admission de vapeur refoulait péniblement le piston (Lesourd, Gérard, Hist. écon., 1968, p.199).
II. − À peine; tout juste. La Volière atteignit péniblement dix-huit représentations, les Grenadiers de Mont-Cornette vingt-sept (L. Schneider, Maîtres opérette fr., 1924, p.228).En 1930, il [un journal] tirait péniblement à 60000 exemplaires; en 1934, il atteignit le million; en 1939, il dépassa 180000 (Coston, A.B.C. journ., 1952, p.41).
Prononc. et Orth.: [penibləmɑ ̃]. Ac. 1694 et 1718: peniblement; 1740: peni- mais ,,il n'écrit que péniblement``; dep. 1762: péni-. Étymol. et Hist. 1520 peniblement (Guillaume Michel, Des Faicts et Gestes des douze Caesars, livre I, fo25 ro). Dér. de pénible*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér.: 932. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 872, b) 1000; xxes.: a) 1971, b) 1497.