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PUÉRILITÉ, subst. fém.
A. − Caractère, état puéril, propre à l'enfant. À force de m'entretenir avec Alice, je tombe en enfance ou du moins en puérilité. L'excès en tout est un défaut (Amiel,Journal, 1866, p. 200).Elle quitta son bras, se mit à courir comme un jeune chien pris de folie joyeuse. Toute sa puérilité se réveillait en elle, elle redevenait petite fille (Zola,M. Férat, 1868, p. 11).
B. − Péjoratif
1.
a) Caractère d'une personne (ou d'un comportement, d'un discours) qui manque de maturité, de profondeur, de sérieux. Synon. frivolité, futilité.Ordre d'enterrer les armes, dit-il. Le message, déchiré, était devenu une boule dans le creux de sa main. Il reprit les morceaux de papier, les développa sur la table à opium, les rapprocha, haussa les épaules devant sa puérilité: c'était bien l'ordre de cacher ou d'enterrer les armes (Malraux,Cond. hum., 1933, p. 326):
... la constitution de stocks d'armes et d'explosifs, garantis par un système de banques telles que la Dresdner Bank, la Disconto, la Reichsbank, ne laissait d'autre alternative à la fabrication d'armes et à la finance allemandes, que la ruine ou la guerre. Il fallait être d'une ignorance et d'une puérilité effroyables, comme Briand, Poincaré, Viviani, et autres pantins, pour ne pas apercevoir une nécessité aussi perpendiculaire. L. Daudet,Brév. journ., 1936, p. 26.
b) Caractère de ce qui pourrait être digne d'un enfant. Il m'arrivait de commencer une confession, d'écrire à un ami imaginaire, de griffonner des prénoms féminins. Puis, lorsque je m'apercevais de la puérilité de ces choses, ou, rougissant de honte, de la rêverie trouble où elles m'avaient entraîné, je me hâtais de recouvrir d'encre tout mon travail (Lacretelle,Silbermann, 1922, p. 45).
2. P. méton., le plus souvent au plur. Action, discours, pensée digne d'un enfant. Synon. enfantillage.Pascal a dit une puérilité quand il a dit: « Croyez, parce que vous ne risquez rien de croire, et que vous risquez beaucoup en ne croyant pas. » Ce raisonnement est décisif s'il s'agit de la conduite, il est absurde quand c'est la foi que l'on demande (Senancour,Obermann, t. 1, 1840, p. 189).Ils se rendormaient, cherchant à s'hébéter, rêvant vaguement du matin au soir à des puérilités, au feu qui ne brûlait pas, au temps qu'il faisait, à ce qu'ils mangeraient à dîner (Zola,M. Férat, 1868, p. 228).On voit un savant homme ânonner des puérilités quand un journaliste a la mauvaise idée de l'interroger sur ses opinions métaphysiques (Mounier,Traité caract., 1946, p. 63).
Prononc. et Orth.: [pɥeʀilite]. Ac. 1694, 1718: puerilité; dep. 1740: -é-. Étymol. et Hist. 1. 1396 « enfance, caractère de l'enfance » (J. Gerson, Œuvres compl., éd. Glorieux, t. 7*, 392, p. 1051); 2. 1454 « enfance de sept à quinze ans » (Livre de Alixandre ap. Chrétien de Troyes, Cligès, éd. W. Foerster, p. 283, 24); 3. 1552 « action, parole, idée puérile » (Est. d'apr. FEW t. 9, p. 509); 4. 1674 « caractère puéril, peu sérieux » (Boileau, Longin, Sublime, ch. 2 ds Littré). Empr. au lat.puerilitas « enfance, puérilité ». Fréq. abs. littér.: 256. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 338, b) 484; xxes.: a) 409, b) 293.