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PUTOIS, subst. masc.
A. −
1. ZOOL. Mammifère carnassier, de la famille des Mustélidés, caractérisé par une petite taille, un corps allongé, des pattes et un museau courts, des oreilles arrondies, une odeur nauséabonde, des mœurs nocturnes. On trouve de pareilles glandes dans la plupart des carnassiers. Elles produisent la mauvaise odeur qui a fait donner au putois le nom qu'il porte (Cuvier, Anat. comp., t. 5, 1805, p. 255).Putois (au sens large du mot) (...) Cinq espèces a) Belette (...) b) Hermine (...) c) Vison (...) d) Putois (...) e) Furet (...) (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 35).Un putois qui avait saigné plusieurs gelines chez le métayer (Pourrat, Gaspard, 1922, p. 218).
Putois (commun). Putois caractérisé par un pelage brun foncé et jaunâtre, taché de blanc autour des oreilles et sur le museau:
Un putois parti en chasse la nuit dernière est passé par là. Nul ne sait que le petit fauve puant à la fourrure marron, au corps musclé, trapu, long d'une soixantaine de centimètres, supporté par des pattes brèves, à la queue courte et touffue, gîte dans une grange aux portes d'un village (...). Il lève son museau blanc, arrondi du bout, pour flairer la nuit; il essaie de percer l'obscurité de ses yeux ronds, vifs, marqués au-dessus d'une amusante tache claire. Longtemps, il rôde autour des bâtiments de la ferme, voulant pénétrer dans la basse-cour. J. Taillemagre, Pleine terre, 1978, p. 184.
2. P. méton.
a) Fourrure de cet animal. Cravate (...) en véritable putois clair ou foncé (Catal. jouets (B.H.V.), 1936).
b) TECHNOL. Pinceau à poils courts et doux, utilisé pour étaler les couleurs sur les céramiques. Le putois [est un gros] pinceau (...) dont les poils se terminent tous par un plan perpendiculaire à la monture, de manière à lui donner la forme d'une brosse (Al. Brongniart, Arts céram., t. 2, 1844, p. 619).
3. Loc., fam. (Crier) comme un/des putois. Pousser des cris perçants (généralement pour protester). Des gens qui marchandent tout le temps et crient, comme des putois, qu'on les vole, qu'on leur fait du tort (Mirbeau, Journal femme ch., 1900, p. 64).Il crie comme un putois qu'il est innocent. − Panther, les aveux d'un coupable résultent parfois de la véhémence de ses dénégations (A. France, Île ping., 1908, p. 260).Il avait plus un seul doute... Il en hurlait comme un putois (...) à force de recommencer sa scène, il s'en faisait comme un « numéro » (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 233).
B. − P. anal. Personne qui évoque un putois par son aspect physique ou son comportement. Il louchait un peu et ne regardait jamais personne. Dans la race humaine, il me faisait l'effet de ce que sont les bêtes puantes chez les animaux. C'était un putois ou un renard, ce galopin-là (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Garde, 1884, p. 978).Sainte-Beuve (...) prosateur excellent, aussi peu poète que possible et qui alexandrinait ses rancœurs de putois (L. Daudet, Rech. beau, 1932, p. 27).
Prononc. et Orth.: [pytwa], [-ɑ]. Littré [ɑ]; Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob., Warn. 1968, Lar. Lang. fr. [a]. Martinet-Walter 1973: 14/17 [ɑ], 3/17 [a]. Selon G. Straka ds Trav. Ling. Litt. Strasbourg t. 19 n o1 1981, p. 218: ,,Dans -ois (...) par l'analogie des finales -oit, -oi l'[ɑ] est devenu antérieur (bourgeois, courtois, etc.)``. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) 1165 zool. « mammifère carnivore de la famille des martres qui répand une odeur fétide » ([Chrétien de Troyes], Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 1720); 1897 crier comme des putois (France, Orme, p. 96); b) 1694 « la fourrure de cet animal » (Ac.); 2. 1802 « sorte de pinceau pour étendre les couleurs sur les poteries » (Flick). Dér. de l'a. fr. put au sens de « puant », v. putain; suff. -ois, v. -ais. Fréq. abs. littér.: 39.
DÉR.
Putoisé, adj. masc.Furet putoisé. Furet provenant d'un croisement avec le putois. Raboliot (...) sortit un furet putoisé. La bête, à la lumière, balançait sa tête tâtonnante, allongeait son échine de lézard. Raboliot, dans la finesse du poil gris fauve, promenait sa paume (...). La puanteur de la bête lui était comme une compagnie. C'était un bon furet de chasse (Genevoix, Raboliot, 1925, p. 284). [pytwaze]. 1reattest. 1925 id.; de putois, suff. -é*.
BBG.Chaurand (J.). Qq. feuilles du bestiaire du Nord... Mél. Lanly (A.). Nancy, 1980, p. 552, 555. − Lenoble-Pinson (M.). Le Lang. de la chasse. Bruxelles, 1977, p. 32, 38, 40, 305.