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PRÉTORIEN, -IENNE, adj. et subst. masc.
I. − Adjectif
A. − ANTIQ. ROMAINE
1. [Corresp. à préteur]
a) [Corresp. à préteur A] Relatif au préteur. Dignité prétorienne. Le changement de la constitution politique, en amenant l'abolition de la juridiction prétorienne, devait entraîner celle d'un système de procédure qui n'en est pas moins digne de la plus curieuse attention (Cournot, Fond. connaiss., 1851, p.436).
Droit prétorien. Droix fixé, parallèlement au droit civil, par les édits des prêteurs (appelés édits prétoriens). Le droit domestique lui-même se complique et se diversifie à mesure qu'au droit civil primitif vient peu à peu s'ajouter le droit prétorien (Durkheim, Divis. trav., 1893, p.115).V. annihiler ex. 1.
Famille prétorienne. Famille ayant compté parmi ses membres un ou plusieurs préteurs. (Dict. xixeet xxes.).
b) [Corresp. à préteur B] Qui a un préteur à sa tête. Province prétorienne. Spartacus à la tête d'une troupe d'esclaves défit quatre armées prétoriennes (A. France, Vie fleur, 1922, p.310).
2. [Corresp. à prétoire A]
a) [Corresp. à prétoire A 2 a] Porte prétorienne. Porte principale d'un camp située en face de la tente du général. La tente du général en chef (...), l'entrée tournée vers la porte prétorienne (Lavedan1964, s.v. camp).
b) [Corresp. à prétoire A 2 c] Cohorte, garde prétorienne. Garde personnelle de l'empereur. Le chef de la garde prétorienne avait le titre de préfet du prétoire (Ac.).Les cohortes prétoriennes renversant leurs faisceaux devant les cendres de Germanicus (Chateaubr., Mém., t.2, 1848, p.424).Corps d'élite formé en principe d'Italiens éprouvés, les cohortes prétoriennes prendront souvent une importance considérable dans la proclamation des empereurs (J. Dautry, O. Maisani, Guide romain antique, 1952, p.146).
B. − Péjoratif
1. [En parlant d'une armée, d'une formation milit.] Qui soutient un régime dictatorial, qui est partisan d'un régime militaire. Telle heure peut sonner (...) où nos glorieux régiments se transformeront, pour le profit d'un homme et la honte d'un peuple, en hordes dorées et en bandes prétoriennes (Hugo, Nap. le Pt, 1852, p.203).La substitution de la nation armée aux armées prétoriennes (Jaurès, Paix menacée, 1914, p.450):
. L'essentiel est que le gouvernement donne l'impression qu'il n'est pas plus au mains des factions de gauche qu'il n'a à se rendre pieds et poings liés aux sommations de je ne sais quelle armée prétorienne... Proust, Guermantes 1, 1920, p.245.
2. Qui est propre aux partisans d'un régime dictatorial ou militaire, qui en est le fait. Mieux vaut que les prétendants se dévorent entre eux, plutôt que des révolutions prétoriennes s'accomplissent (Sand, Corresp., t.3, 1852, p.320).«L'esprit prétorien» représenté par Boulanger et le boulangisme (Maurras, Kiel et Tanger, 1914, p.85).
II. − Subst. masc.
A. − ANTIQ. ROMAINE. Soldat de la garde personnelle de l'empereur. Puis les prétoriens en large manipule Portant, devant César, les insignes d'Hercule (Bouilhet, Melaenis, 1857, p.109).Claude (...) accède à l'Empire grâce aux cadeaux (...) distribués aux prétoriens (J. Dautry, O. Maisani, Guide romain antique, 1952, p.168).V. enchère B ex. de Constant.
B. − Péj. Militaire qui soutient un régime dictatorial, qui est partisan d'un régime militaire. Voilà qu'on pille la Chine! (...) cela va donner de beaux appétits à notre armée: des prétoriens compliqués de razzias, il ne manquait plus que cela (Goncourt, Journal, 1860, p.848).Les prétoriens ont permis à leur maître [Napoléon 1er] de renier l'oeuvre jacobine (Adam, Enf. Aust., 1902, p.49).
REM. 1.
Prétorianisme, subst. masc.,rare. Régime dictatorial qui s'appuie sur l'armée. Napoléon III ayant été fait empereur, non par la fortune militaire, mais par l'hérédité, et la nation française repoussant le prétorianisme, il semble inévitable, pour cette double raison, que l'empire actuel redevienne une monarchie parlementaire (Proudhon, Guerre et paix,1861, p.189).
2.
Prétoriennement, adv.,rare. À la manière des prétoriens. Un régiment (...), en ripaille, (...), bidons de vin sur les bancs du quai et charcuteries variées, festoyant publiquement et prétoriennement (Goncourt, Journal, 1851, p.40).
Prononc. et Orth.: [pʀetɔ ʀjε ̃], fém. [-jεn]. Ac. 1694, 1718: pretorien, -ienne; dep. 1740: pré-. Étymol. et Hist.1. a) 1213 «qui appartient au préteur» (Faits des Romains, éd. L.-F. Flutre et K. Sneyders de Vogel, 410, 1); 1636 provinces prétoriennes (Monet, s.v. province); 1640 famille prétorienne (AblancourtLes Annales de Tacite, livre II, p.192); b) 1640 cohorte prétorienne (Id., ibid., livre I, p.10); 1664 subst. «soldat de la garde prétorienne» (Corneille, Othon, I, 2); 2. p.anal. a) 1768 subst. «satellite d'une autorité despotique» (D'Alembert, Eloge d'Olivet, note 1 ds Rob., s.v. janissaire); 1830 (Balzac, Paix mén., p.312); b) 1791 gardes prétoriennes à la dévotion d'un fourbe (MmeRoland, Lettres, t.2, p.442 ds Brunot t.9, p.739). Empr. au lat.praetorianus «de la garde prétorienne; soldat de la garde prétorienne»; 2 p.allus. au rôle joué par la garde prétorienne des empereurs romains. Fréq. abs. littér.: 55. Bbg. Dub. Pol. 1962, p.383.