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PROHIBER, verbe trans.
A. − DR. [Le suj. désigne une autorité officielle ou, p.méton., un acte législatif] Interdire légalement.
1. [Le compl. d'obj. désigne un usage, une activité] Prohiber le commerce, l'exportation, l'importation, la libre circulation, la vente d'une marchandise, d'un produit, de l'alcool, des stupéfiants; prohiber le port d'armes; prohiber l'inceste, le mariage entre parents en ligne directe. Des lois qui prohibent l'entrée des blés pour protéger les intérêts du fermier aux dépens des manufacturiers, sont des lois fâcheuses (Say, Écon. pol., 1832, p.217).Alexander avertissait Leclerc que «la politique économique de Londres prohibait au Fezzan, en fait de monnaie, l'utilisation des francs.» (De Gaulle, Mém. guerre, 1956, p.62).V. neveu B 1 ex. de Code civil:
1. Si l'introduction des céréales est défendue en nature, les braves gens qui font les lois n'ont pas songé à prohiber les fabrications dont les blés sont le principe. (...) il y a de beaux coups à faire dans les amidons. Balzac, Goriot, 1835, p.273.
Abs. Les lois sont la règle de l'homme, soit qu'elles prescrivent, soit qu'elles prohibent (Bonald, Législ. primit., t.2, 1802, p.23).
2. [P. méton.; le compl. d'obj. désigne une marchandise, un produit] Prohiber l'alcool, les armes, les stupéfiants, des denrées, des livres. «Je me contentai d'abord de prohiber le tissu; j'arrivai enfin au coton filé (...)» (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t.1, 1823, p.832).Fallait-il, en prohibant les grains étrangers, donner aux fermiers une prime aux dépens des consommateurs (...)? (Say, Écon. pol., 1832, p.216).La Bulle d'Urbain VIII prohibant le livre de Jansénius (Sainte-Beuve, Port-Royal, t.3, 1848, p.25).
B. − P. ext., rare. Interdire formellement, proscrire. Au bout d'une dispute amoureuse (...) une prière brûlante et puérile suppliait en vain l'obscur Veto prohibant cet amour (Malègue, Augustin, t.2, 1933, p.193):
2. Ah! je sais désormais ce que me signifie Ma conscience (...) Ce qu'elle me conseille, ou prohibe, ou commande, Cette voix qui tout bas si souvent me gourmande, Et m'approuve si rarement! Sully-Prudh., Justice, 1878, p.237.
Prononc. et Orth.: [pʀ ɔibe], (il) prohibe [-ib]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1436 (Ordonnance... faite par les Consuls de l'an 1436 ds A. Leymarie, Le Limousin historique, t.1, Limoges, 1837, p.414); 1488 prohibé (La Mer des Histoires, I, 176a, édit. 1491 d'apr. Vaganay ds Rom. Forsch. t.32, p.136). Empr. au lat. prohibere «tenir éloigné, détourner, écarter, empêcher, interdire», de pro «en avant» et habere «avoir». Fréq. abs. littér.: 46. Bbg. Jessen (H.). Pragmatische Aspekte lexikalischer Semantik. Tübingen, 1979, pp.184-185.